« Ok Google… Raconte-moi une blague » – Anonyme

La brochure sur Infokiosques.net
La brochure en pdf page par page : OK Google
La brochure en pdf format livret : OK Google_livret

C’est à ma grande surprise que je découvrais hier l’existence du « Google Home ». Que pouvait bien évoquer ce nom : un énième gadget destiné aux maisons intelligentes signé Google ? Je n’étais pas loin du compte, il s’agissait bien d’un outil de domotique pour piloter sa maison, à la différence près qu’il ne ressemblait pas au boîtier relativement peu intuitif que je m’étais imaginé ; j’avais affaire à un assistant vocal à qui il était apparemment possible de poser n’importe quelle question. Ainsi, à l’instar de la box muette posée en haut d’un meuble, le « haut-parleur intelligent cylindrique doté de deux micros et de quatre Led »[1] avait sa place en plein milieu du salon, érigé en symbole d’une technologie de plus en plus encline à répondre à toutes nos aspirations, pénétrant déjà de très nombreux foyers à l’approche de Noël… Continuer la lecture de « Ok Google… Raconte-moi une blague » – Anonyme

Votre brosse à dents vous espionne – Shoshana Zuboff

Lire le texte sur le site du Monde Diplomatique
La brochure en pdf format page par page : Votre brosse à dents vous espionne
La brochure en pdf format livret : Votre brosse à dents vous espionne_livret

L’industrie numérique prospère grâce à un principe presque enfantin : extraire les données personnelles et vendre aux annonceurs des prédictions sur le comportement des utilisateurs. Mais, pour que les profits croissent, le pronostic doit se changer en certitude. Pour cela, il ne suffit plus de prévoir : il s’agit désormais de modifier à grande échelle les conduites humaines.

*

Cette journée de juillet 2016 fut particulièrement éprouvante pour David. Il avait passé de longues heures à auditionner les témoins de litiges assurantiels dans un tribunal poussiéreux du New Jersey où, la veille, une coupure d’électricité avait eu raison du système d’air conditionné. Enfin chez lui, il s’immergea dans l’air frais comme on plonge dans l’océan. Pour la première fois depuis le matin, il respira profondément, se servit un apéritif et monta à l’étage afin de s’accorder une longue douche. La sonnette retentit au moment même où l’eau commençait à ruisseler sur ses muscles endoloris. Il enfila un tee-shirt et un short, puis dévala les escaliers. En ouvrant la porte, il se retrouva nez à nez avec deux adolescents qui agitaient leurs téléphones portables sous son nez. Continuer la lecture de Votre brosse à dents vous espionne – Shoshana Zuboff

Une lutte de terrain – Lucile Dumont

Lire le texte sur le site de Panthère Première
La brochure en pdf format page par page : Une lutte de terrain
La brochure en pdf format livret : Une lutte de terrain_livret

S’il ne suffit pas de se déclarer féministe pour le devenir, il ne suffit pas non plus de se déclarer en faveur de la non-mixité pour en accepter les conditions et les effets réels. La preuve par le terrain, avec ce récit de l’inclusion ratée d’une équipe de foot féminine au sein d’un club militant.

*

La féminisation progressive du football n’empêche pas le maintien de fortes inégalités dans la discipline. L’attention médiatique se concentre souvent sur la lutte pour l’égalité salariale entre les sélections nationales masculines et féminines. Or dans le foot amateur, loin des radars des com­mentateur·ices sportif·ves, se mènent quotidiennement d’autres luttes pour l’égalité. L’engouement pour la Coupe du monde féminine en 2019 avait laissé espérer la fin d’une ère où le consultant de Canal + Pierre Ménès pouvait affirmer librement que les footballeuses sont « de grosses dondons trop moches pour aller en boîte »[1]. Peu de temps après, 86 joueuses âgées de 5 à 45 ans claquaient pourtant la porte d’un club de foot situé dans le Tarn[2]. Après plusieurs tentatives de négociation avec la direction, elles sont parties en dénonçant les mauvaises conditions de leur pratique sportive, quand leurs homologues masculins bénéficiaient d’un traitement all inclusive de la part du club. Continuer la lecture de Une lutte de terrain – Lucile Dumont

Avez-vous déjà entendu parler du CLODO ?

Lire le premier texte sur CDFD
Lire le second texte sur le blog Et vous n’avez encore rien vu…
La brochure au format page par page : CLODO
La brochure au format livret : CLODO_livret

La balade incendiaire du Clodo

Arthur Fontenay – paru dans CQFD – Septembre 2017

 

Le Comité pour la liquidation ou la destruction des ordinateurs (Clodo) n’a sévi que quelques années dans la région toulousaine. Mais il a marqué d’une pierre blanche les luttes anti-technologiques des années 1980. Retour sur un épisode oublié.

Au début des années 1980, la région toulousaine est en effervescence, théâtre de luttes sociales diverses et radicales. Toulouse, cette ville que la junte de Franco décrivait dans les années 1960 et 1970 comme « capitale du terrorisme européen », est alors l’un des principaux foyers de la lutte anti-franquiste hors d’Espagne, servant notamment de repli stratégique aux guérilleros. Et ça ne date pas d’hier : suite à la défaite de 1939, près de 200 000 Espagnols ont transité par Toulouse lors de la Retirada, la fuite des anarchistes et autres républicains après la défaite. 20 000 d’entre eux s’y sont même installés. D’où la teinte rouge et noire imprégnant la Ville rose. « Un goût certain pour le sabotage[1]» s’y développe logiquement. Notamment chez la jeune génération, qui se nourrit des histoires des vieux anarchistes espagnols. Toulouse est également l’un des lieux de naissance du Mouvement ibérique de libération (MIL), puis des Groupes d’action révolutionnaire internationalistes (Gari), ainsi que de nombreux autres groupes anarchistes et autonomes. Continuer la lecture de Avez-vous déjà entendu parler du CLODO ?

Que répondre à celles et ceux que gêne le mot race ? – Sarah Mazouz

Lire le texte sur le site Les mots sont importants (lmsi.net)
La brochure en pdf format page par page :  Que répondre à celles et ceux que gêne le mot race
La brochure en pdf format brochure : Que répondre à celles et ceux que gêne le mot race_livret

Les races n’existent pas : bien-sûr ! Faut-il donc renoncer au mot ? Sarah Mazouz répond par la négative, car si les races n’existent pas, les manifestations du racisme sont toujours là, et partout : inégalités et préjugés, commentateurs d’extrême-droite invités sur les grandes chaînes télé, petites blagues du quotidien, violences physiques et symboliques, et plus largement encore une discrimination massive au travail, au logement, et dans toutes les sphères de la vie sociale. Avec pédagogie, l’auteure explique l’importance du mot « Race », et pourquoi il peut et doit être utilisé dans un tout autre sens que son acception raciste. Surtout, elle dévoile ce qui se niche derrière le refus obstiné – et prétendument antiraciste – d’utiliser le mot : un déni persistant de parler d’un rapport de pouvoir, doublé d’une ignorance regrettable de la multitude des travaux existants. Parce qu’il est clair, limpide, aussi utile que percutant, nous recommandons vivement la lecture de ce livre, dont voici un extrait Continuer la lecture de Que répondre à celles et ceux que gêne le mot race ? – Sarah Mazouz

Junkie communism – M.E. O’Brien

Lire le texte en Anglais sur Commune
Lire le texte en Français sur Agitations
La brochure en pdf page par page : Junkie communism
La brochure en pdf format livret : Junkie communism_livret

Cette traduction [par l’équipe du blog Agitations] d’un texte de M.E. O’Brien, écrivaine et rédactrice du magazine communiste queer Pinko, invite à repenser la question de la drogue et plus globalement la place du « lumpenprolétariat » dans le mouvement ouvrier traditionnel. Plutôt que de considérer l’addiction aux stupéfiants comme un coup du hasard ou un échec personnel qu’on réparerait en intégrant ces personnes à un mouvement ouvrier clamant haut et fort les bienfaits du travail, il s’agit d’y voir un phénomène social qui met en exergue les lignes de fracture propres à la société de classes. Ces parcours rompus et difficilement intégrables dans les schémas classiques de l’imaginaire ouvrier, qu’il s’agisse de personnes transgenres et travailleur·ses de sexe, ou de chômeur·ses de longue durée, témoignent d‘une nécessité de repenser le cœur même du projet communiste, aussi bien que notre approche de la santé et en particulier de l‘usage de drogues. Continuer la lecture de Junkie communism – M.E. O’Brien

Contre la toxicophobie – Toxicophobie, mon amour & Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ?

Lire Toxicophobie, mon amour sur paris-luttes.info
Lire Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ? sur Vacarme
Brochure en pdf page par page : Contre la toxicophobie
Brochure en pdf livret Contre la toxicophobie_livret

Toxicophobie, mon amour…

Anonyme – paris-luttes.info – Avril 2017

Ce texte, rédigé par un héroïnomane, est né de la frustration, de la colère, de la peine de voir les toxicos invisiblisé·es au quotidien dans les milieux politisés comme partout ailleurs. L’auteur souhaite dénoncer la toxicophobie généralisée pour que chacun·e puisse déconstruire ses a priori et laisser de la place à celleux que la société a mis de côté. Publié à l’origine sur Brest-medias-libres (aujourd’hui bourrasque-info.org), il s’agit ici de l’article – légèrement modifié – publié 14 avril 2017 sur Paris-luttes.info.

Je n’ai pas vraiment écrit ce texte pour faire de la pédagogie, ça, ça viendra peut-être plus tard. Je n’ai pas écrit ce texte pour accuser qui que ce soit car, de toute façon, il est trop tard pour d’hypothétiques excuses qui ne serviraient à rien. J’ai écrit ce texte car il m’est apparu comme le seul espace dans lequel je pourrais m’exprimer librement, pour crever cet abcès que vous ignorez mais qui nous étouffe. Je parle de ce que je vis, de ce que je connais, je n’ai pas vocation à représenter un groupe homogène. Chaque personne, chaque produit, chaque parcours est unique. Mais la toxicophobie, elle, s’applique à nous toustes, les toxicos. Et elle s’exprime à travers vous. Continuer la lecture de Contre la toxicophobie – Toxicophobie, mon amour & Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ?

Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

Lire sur le site de Ballast
Lien vers le pdf page par page : Une histoire du syndicat Industrial Workers of the World
Lien vers le pdf format livret : Une histoire du syndicat Industrial Workers of the World – brochure

Fondé en 1905 aux États-Unis, le syndicat IWW compte aujourd’hui plus de 9 000 membres. Bâti sur l’idée que « la classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun », on retrouve ses membres — les Wobblies — dans les luttes des dockers de Liverpool, des mineurs de la Sierra Leone, des sans-abri de l’Ottawa ou encore des travailleurs de la restauration rapide du Québec. Sa devise ? « Faire du tort à un seul, c’est faire du tort à tous ». Ses auteurs — les historiens étasuniens Peter Cole, David M. Struthers et Kenyon Zimmer — y retracent, sur près de 500 pages, l’histoire d’un syndicalisme de masse dont l’ambition finale n’est autre que l’abolition du système capitaliste. Continuer la lecture de Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

Scum manifesto – Valérie Solanas

Lien vers la brochure en pdf page par page : SCUM Manifesto
Lien vers la brochure en pdf format livret : SCUM Manifesto (livret)

Texte de la brochure :

Vivre dans cette société, c’est au mieux y mourir d’ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu’à renverser le gouvernement, en finir avec l’argent, instaurer l’automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin.

Grâce au progrès technique, on peut aujourd’hui reproduire la race humaine sans l’aide des hommes (ou d’ailleurs sans l’aide des femmes) et produire uniquement des femmes ; conserver le mâle n’a même pas la douteuse utilité de permettre la reproduction de l’espèce. Le mâle est un accident biologique ; le gène Y (mâle) n’est qu’un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes. En d’autres termes, l’homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c’est avoir quelque chose en moins, c’est avoir une sensibilité limitée. La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes. Continuer la lecture de Scum manifesto – Valérie Solanas

Guerre d’Espagne : la parole aux femmes – Suzana Arbiz & Maëlle Maugendre

Lien vers le texte sur le site de Ballast
Lien vers la prochure en pdf (page par page)
Lien vers la brochure en pdf (livret)

 

Les hommes montent au front et les femmes aident à l’arrière : l’image est ancrée dans les représentations collectives. Mais lorsque ces dernières prennent les armes et font usage de la violence — malmenant ainsi la répartition patriarcale des tâches et leur condition de victime —, l’Histoire bafouille et opte trop souvent pour l’amnésie. Susana Arbizu, documentariste, et Maëlle Maugendre, historienne, ont participé à l’ouvrage collectif Libertarias, paru en 2017 aux éditions Nada : il s’emploie à rendre compte de la « spécificité de l’engagement des femmes anarchistes espagnoles » lors de la guerre civile remportée par Franco. Parler d’histoire, c’est bien sûr questionner le présent : au mois de mai 2018, le studio DICE annonçait la sortie prochaine du cinquième opus du célèbre jeu vidéo « Battlefield » ; une polémique éclata : le personnage principal de cette aventure, prenant place durant la Seconde Guerre mondiale, étant… une femme.

 

Pourquoi l’Histoire est-elle toujours racontée au masculin ? Continuer la lecture de Guerre d’Espagne : la parole aux femmes – Suzana Arbiz & Maëlle Maugendre