Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

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Résumé

Cet article présente une critique des revendications éthiques qui sous-tendent ce qu’il appelle le nouveau futurisme. L’auteur suggère (sans établir ni nier la possibilité de tels cas) que tout argument légitime en faveur de l’expansion de l’habitat humain au-delà de la planète devrait rester humain, c’est-à-dire qu’il devrait montrer la valeur éthique de l’expansion au-delà de la Terre en termes de qualité de vie qu’elle pourrait offrir à un nombre fini d’êtres qui vivent eux-mêmes le type de vie limitée et écologiquement vulnérable que nous vivons aujourd’hui sur la planète Terre. Continuer la lecture de Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

L’argent des femmes – Jeanne Lazarus

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L’argent fait l’objet de soupçons. Il corrompt, avilit, souille les sentiments, les choses ou les personnes qu’il achète, notamment la vertu des femmes. Si les femmes vénales sont supposées dangereuses, sinon sulfureuses, le fait même que les femmes soient propriétaires d’argent et l’utilisent selon leur bon vouloir inquiète le corps social. Même après que les restrictions juridiques ont disparu, les femmes possèdent moins d’argent que les hommes et s’en sentent des propriétaires moins légitimes[1]. Construit au fil du temps, en particulier par l’exégèse chrétienne de l’argent, le soupçon de la mise en équivalence des femmes, de leur corps, de leur travail et même de leur esprit, avec l’argent, laisse des traces sociales. Ces soupçons reposent sur une série de postulats : d’abord celui d’une pureté originelle des rapports sociaux sans échanges marchands ; ensuite celui d’un argent deus ex machina qui imposerait une rationalité calculatrice et marchande ; enfin celui d’une passivité de la sexualité féminine et d’une propriété sociale du corps des femmes. Continuer la lecture de L’argent des femmes – Jeanne Lazarus

Des ateliers de confection aux lignes d’assemblage des bébés – Sharmila Rudrappa

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Mars 2011, au domicile de Sita, Bangalore.[1]

« Moi et ma sœur, nous sommes ouvrières dans la confection. Nos vies, c’est l’enfer, l’enfer. Notre univers est détruit, détruit », déclare Lalitha sur un ton dramatique[2]. Ma première visite à Bangalore, surnommée la Silicon Valley indienne du fait des industries du software qui abondent dans la région, touche alors à sa fin. En ce soir de mars, je suis assise avec une quinzaine d’ouvrières de la confection, sur les marches de la maison de l’une d’entre elles, dans un quartier où les usines textiles sont nombreuses.

Je m’étais rendue à Bangalore pour étudier son positionnement de plus en plus important sur le marché transfrontalier du soin reproductif[3], en particulier celui de la gestation pour autrui (GPA). Deux semaines auparavant, j’avais passé deux semaines dans un foyer tenu par Creative Options for Women (COTW), menant des entretiens avec des mères porteuses[4]. J’y appris que, pour la plupart, les femmes vivant sur place étaient auparavant des ouvrières de la confection. Lancée sur la piste d’une activité postindustrielle et transfrontalière, la GPA, je me retrouvais de manière inattendue devant la sortie de secours d’une activité industrielle : la production textile. La ligne de production de vêtements s’avérait ainsi la voie royale vers la ligne d’assemblage reproductive, via la vente d’ovules et la GPA. Je développerai l’argument que l’histoire de ces femmes ayant décidé de devenir mères porteuses est indissolublement liée à leur statut antérieur de travailleuses salariées, en l’occurrence d’ouvrières de la confection. Continuer la lecture de Des ateliers de confection aux lignes d’assemblage des bébés – Sharmila Rudrappa

Les mains, les outils, les armes – Paola Tabet

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(une version en plusieurs livrets sera proposée, 68p c’est beaucoup !)

Texte de la brochure :

L’homme qui meurt
se change en jaguar,
la femme qui meurt
avec l’orage s’en va
avec l’orage disparaît.

Paroles nambikwara[1]

Il est en ethnologie un aspect de la division sexuelle du travail qui jusqu’à présent n’a pas été étudié globalement ni considéré convenablement : c’est celui des outils dont se servent hommes et femmes. La question est de savoir s’il existe une différenciation par sexe des outils ; si oui, quels en sont les caractères et quel est le rapport entre cette différenciation, la division même du travail et la domi­nation de l’homme sur la femme. Continuer la lecture de Les mains, les outils, les armes – Paola Tabet

Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

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Texte de la brochure :

Les sports de combat sont souvent considérés comme un espace susceptible de conforter, voire de préserver « l’identité masculine » dans des États contrôlant et réprimant de plus en plus l’expression de la violence physique[1]. L’engagement de quelques femmes dans des modalités de pratiques pugilistiques violentes réservées aux hommes jusque dans une période récente constitue, d’une certaine manière, un phénomène inédit. La construction des « habitus pugilistiques » masculins, analysée en profondeur par Loïc Wacquant[2] dans le domaine de la boxe anglaise, révèle l’importance des apprentissages techniques dans les processus d’incorporation de normes et de valeurs à l’œuvre dans un lieu particulier, le « gym ». Pour les boxeuses, en situation très minoritaire dans cet espace masculin, l’apprentissage des techniques pugilistiques et le travail de « féminisation » de l’apparence corporelle sont simultanés. Cette double contrainte peut être plus ou moins forte selon les modalités compétitives privilégiées par les combattantes. L’exemple des boxes poings-pieds, appréhendées comme un sous- espace de pratiques [voir encadré « Le contexte de l’enquête : l’espace des clubs »], permet d’analyser l’impact des conditions d’apprentissage technique dans la socialisation pugilistique. Dans le cas des boxeuses engagées dans les formes les plus dures de pratique, « hard » dans le langage indigène, l’apprentissage et l’usage compétitif de techniques pugilistiques symboliquement associées au masculin s’accompagnent de l’intériorisation particulièrement efficace de la domination masculine. Les conditions de socialisation très spécifiques dans cet univers populaire, qui n’exclut pas l’expression de la violence physique la plus brutale, diffèrent radicalement de celles de la boxe « soft », valorisant une modalité de pratique plus euphémisée, investie par des fractions de classe plus cultivées, à l’instar de ce que l’on constate dans les arts martiaux de préhension[3]. Continuer la lecture de Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

Récits de soi à la télévision témoignages intimes de « filles-mères » dans les années 1960 et 1970 – Clara Gautier

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Texte de la brochure :

Pour beaucoup, elles ont longtemps illustré celles que l’on appelait couramment « les mauvaises filles » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Véronique Blanchard et David Niget, Mauvaises filles : incorrigibles et rebelles[1].

Les jeunes mères célibataires, autrement dit les « filles-mères » représentaient pour la société française les coupables idéales qui devaient affronter, seules, le poids de « la faute », celle d’avoir couché avant le mariage. Dans les années 1960 et 1970, ce sujet restait un tabou, on ne souhaitait pas se marier avec une fille-mère, que l’on préférait ignorer et éviter. Isolées et rejetées par leur entourage, elles ont pourtant accepté de se confier à la télévision au sein d’émissions-documentaires questionnant leurs parcours, leurs regrets et leurs espoirs.

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Pagnes partisans, fabrique des partis et participation politique des femmes des classes populaires au Malawi – Paul Grassin

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Texte de la brochure :

Élément central de la vie politique après l’indépendance en 1964, le pagne (chitenje, pluriel : zitenje) partisan – représentant les couleurs, les symboles du parti et le portrait de son leader – est aujourd’hui devenu un objet incontournable du rituel électoral au Malawi[1]. Généralement distribué lors des meetings de campagne, cet habit féminin est habituellement noué autour de la taille ou, de manière plus sophistiquée, porté en national suit lors de ces mêmes meetings[2]. Ainsi vêtues, les femmes s’engagent dans des chants et des danses collectives. En période de campagne, le pagne envahit l’ensemble du paysage : il habille les minibus qui sillonnent le territoire, décore les tribunes officielles, flotte en étendard à la cime des arbres… Mais, une fois le processus électoral achevé, le tissu partisan continue à circuler au quotidien et à occuper les espaces publics et domestiques, porté comme vêtement dans la vie de tous les jours, dans les champs et les marchés, mais aussi, plus singulièrement, utilisé comme linge de maison, comme rideaux ou pour transporter des marchandises. Le pagne n’est pas l’unique vêtement partisan à être distribué de la sorte et à circuler dans l’espace public malawite[3], mais il est particulièrement intéressant car exclusivement féminin, et permet donc de mettre en lumière la participation spécifique des femmes à la vie politique et partisane[4]. Continuer la lecture de Pagnes partisans, fabrique des partis et participation politique des femmes des classes populaires au Malawi – Paul Grassin

Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue – Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne – Mickaël Correia et Céline Picard

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Texte de la brochure :

Depuis quelques semaines, l’athlète sud-africaine Caster Semenya défraye la chronique. La triple championne du monde du 800 mètres conteste une mesure qui oblige les sportives qui ont un taux élevé de testostérone à le faire baisser pour participer aux compétitions. La Fédération internationale d’athlétisme cherche ainsi à tout prix à sauvegarder l’illusion d’une certaine équité, entreprise d’autant plus vaine qu’aux inégalités de conditions de vie et d’entraînement s’ajoute l’infinie diversité des morphologies. Parmi les outils en usage dans le milieu sportif, la catégorisation selon le sexe est à la fois le réceptacle et le relais des pires préjugés de genre. Continuer la lecture de Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue – Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne – Mickaël Correia et Céline Picard

« Demande-toi ce que tu peux faire pour en sortir. » Entretien avec Nicolas Marquis – Romain André

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Texte de la brochure :

Les livres de développement personnel se vendent comme des petits pains, particulièrement en ces temps de bonnes résolutions. Depuis leur essor, qu’on les perçoive comme symptômes d’un malaise culturel ou comme une nouvelle technique de pouvoir, ils suscitent dédains, moqueries et inquiétudes. Pourtant, de nombreux.ses lectrices et lecteurs considèrent que ces écrits leur ont sauvé la vie. Dans Du bien-être au marché du malaise (PUF, 2014), le sociologue Nicolas Marquis a pris le soin de partir de ces expériences de lecture pour réinterroger le monde qui les rend si désirables.

Cet article est issu du cinquième numéro de la revue papier Jef Klak, « Course à pied », encore disponible en librairie.

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L’alimentation, arme du genre – Tristan Fournier, Julie Jarty, Nathalie Lapeyre et Priscille Touraille

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Texte de la brochure :

À la mémoire de Nicole-Claude Mathieu

Ce dossier est le fruit d’une rencontre entre trois sociologues et une socio-anthropologue autour du constat suivant : un vide théorique caractérise le croisement des champs du genre et de l’alimentation dans le monde francophone. L’appel à contribution lancé en 2014 par le Journal des anthropologues avait pour objectif de sonder ce vide et de permettre l’émergence de questionnements inédits et de données susceptibles d’alimenter le peu d’études empiriques disponibles sur le sujet. Nous espérions, par cet appel, « essayer de savoir et de faire savoir ce que l’univers du savoir ne veut pas savoir », selon la formulation de Bourdieu (1997 : 14).

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