Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Lire le texte sur le site de Panthère Première
Lire la brochure en pdf page par page : Autonomie Electrique
La brochure format livret pour impression : AutonomieElectrique_livret

Alors que les réseaux électriques qui structurent le monde sont largement invisibles, la chercheuse Fanny Lopez nous invite à plonger dans l’histoire de l’« ordre électrique», centralisé et uniformisé à l’extrême, pour envisager une pluralité de modèles et inverser la perspective : partir du bas, maîtriser la technique, repenser le politique via la réappropriation de la ressource énergétique.

Enseignante-chercheuse dont les travaux se situent au croisement de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, des techniques et de l’environnement, Fanny Lopez est l’autrice de deux ouvrages consacrés à l’autonomie énergétique. Dans Le Rêve d’une déconnexion, de la maison autonome à la cité auto-énergétique (éditions de la Villette, 2014), elle dresse la généalogie des projets architecturaux qui, au cours de l’histoire, ont intégré cette dimension autonomiste alors que la connexion aux grands réseaux électriques faisait (et fait) œuvre de modèle. Puis elle retrace, dans L’ordre électrique : infrastructures énergétiques et territoires (MétisPresses, 2019), l’histoire matérielle de l’électrification des territoires tout en s’intéressant, grâce à de nombreux exemples puisés en Europe et aux États-Unis, aux enjeux de la relocalisation des ressources en énergie. Traversant son travail de bout en bout, une question : comment les projets locaux d’autonomie énergétique peuvent-ils s’articuler avec des revendications d’autonomie politique ? Discussion. Continuer la lecture de Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Ceci n’est pas un call-out : Se positionner pour une vraie autodéfense féministe – Collectif Bagarre

La brochure en pdf page par page : cecinestpasuncallout
L’article IAATA

A travers une nouvelle brochure, le collectif Bagarre revient sur les questions de justice restaurative afin d’alerter sur l’injonction au pardon, à l’humanisme moralisateur et le libéralisme à l’œuvre dans nos milieux de luttes révolutionnaires et réaffirme le besoin d’autodéfense féministe pour protéger les victimes de violences sexistes et sexuelles et lutter contre la culture du viol. Continuer la lecture de Ceci n’est pas un call-out : Se positionner pour une vraie autodéfense féministe – Collectif Bagarre

Putes, corps désirants et émancipations – Morgane Merteuil

La brochure en pdf page par page : Putes corps désirants émancipation
La brochure en pdf format livret : Putes corps désirants émancipation_livret
Lire le texte sur le site de la revue Période

L’« épanouissement sexuel » est désormais un attribut incontournable pour celles qui prétendent accéder à des droits sociaux et politiques. Tel est le constat que Morgane Merteuil établit pour comprendre les nouveaux discours de criminalisation des travailleuses du sexe. S’appuyant sur une communication de Joan Scott, elle examine la façon dont le « désir » réel ou supposé des prostituées est devenu une arme aux mains des franges répressives. Celles et ceux qui militent aujourd’hui pour « l’abolition de la prostitution » se révèlent être les relais d’un libéralisme inavoué. Continuer la lecture de Putes, corps désirants et émancipations – Morgane Merteuil

L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

La brochure en pdf page par page : L’émancipation
La brochure en pdf format livret : L’émancipation_livret

Émancipation et égalité : une généalogie critique sur le site de Contretemps
La vidéo de l’intervention de Joan W Scott au colloque « Penser l’émancipation »
L’émancipation comme concept politique dans les luttes féministes et queers sur le site de Contretemps

Émancipation et égalité :
une généalogie critique

Joan W Scott
Traduction de Claude Servan-Schreiber
Paru sur Contretemps – Mars 2014

Dans cette contribution au colloque Penser l’émancipation[1], qui s’est tenu en février 2014 à Nanterre, la théoricienne féministe Joan W. Scott revient sur les usages racistes de l’émancipation sexuelle dans les dernières décennies. Elle retrace les origines de cette dérive dans la récupération néolibérale de la rhétorique de la libération sexuelle. Réaliser son désir sexuel est devenu une condition pour accéder à la citoyenneté ; dès lors, la répression sexuelle est corrélativement le stigmate permettant d’exclure des groupes sociaux du droit à avoir des droits, les musulmanes en particulier. Le texte de Joan W. Scott est un avertissement contre les dangers d’une vision libérale de la démocratie sexuelle. Continuer la lecture de L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

Les animaux avec nous, nous avec les animaux – Kaoutar Harchi

Le pdf page par page : les animaux avec nous
Le pdf format livret : les animaux avec nous_livret
Lire le texte sur le site de Ballast

Le souci d’intégrer les animaux à l’ensemble des luttes ne date pas d’hier. À la fin du XIXe, le socialiste Charles Gide parlait des animaux comme d’une « classe de travailleurs oubliés ». Quelques décennies plus tard, la féministe britannique Maud Joachim rapportait que « les rangs des suffragettes militantes [sont] principalement recrutés parmi les végétariennes » — les féministes incarcérées pour leur combat négociaient dès lors « un régime végétarien spécial » avec les autorités pénitentiaires. Plus récemment, l’écologiste Andreas Malm s’élevait, après bien d’autres, contre « la tendance systémique du capitalisme à soumettre les animaux ». Les relations sont toutefois moins nombreuses avec le mouvement antiraciste. La raison est aussi simple que connue : la traite atlantique et la colonisation se sont amplement construites sur l’idée de hiérarchie entre les humains et les espèces, renvoyant les peuples non blancs à des « moins qu’humains » — donc à l’animalité.

Dans un texte à la fois théorique et personnel, l’écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi revient sur l’histoire de la dépréciation des animaux et, corrélativement, l’asservissement et la subordination de certains groupes humains. Continuer la lecture de Les animaux avec nous, nous avec les animaux – Kaoutar Harchi

Grève du travail reproductif et construction de communs reproductifs – Silvia Federici


La brochure en pdf page par page: Grève du travail reproductif et construction de communs reproductifs
La brochure en pdf format livret: Grève du travail reproductif et construction de communs reproductifs_livret
Le texte sur le site Contretemps

Ce texte de Silvia Federici est issu de l’ouvrage Travail gratuit et grèves féministes, paru aux éditions Entremonde en novembre 2020, qui revient sur les enjeux stratégiques communs entre luttes autour du travail reproductif et/ou gratuit et grèves féministes. Le recueil réunit les interventions de Silvia Federici, Maud Simonet, Morgane Merteuil et Morgane Kuehni, lors d’une journée organisée à Lausanne le 25 mai 2019 en pleine préparation de la grève féministe et des femmes* du 14 juin 2019 en Suisse[1]. La conférence de Silvia Federici, intitulée “Striking against reproductive work: feminist practices and strategies”, a été suivie d’une table ronde sur le thème « travail gratuit et grève féministe », donnant à voir le continuum entre les différentes formes de travail gratuit ou non-reconnu. Continuer la lecture de Grève du travail reproductif et construction de communs reproductifs – Silvia Federici

La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

La brochure en pdf page par page : La mémoire est elle une histoire de femmes
La brochure en pdf format livret : La mémoire est elle une histoire de femmes_livret
Le texte sur le site Les Mots Sont Importants

L’approche historienne de la mémoire, qui se développe en France à partir du milieu des années 1970[1], s’est fondée sur la division entre histoire et mémoire. Appréhendant la mémoire « en creux » par rapport à l’histoire et considérant avant tout celle-ci comme le creuset des falsifications du passé, les historiens qui ont participé de ce mouvement ont opposé une histoire supposée savante, critique et porteuse de vérité, à une mémoire considérée comme affective, mythique et mensongère, dans laquelle il s’agirait d’identifier la trace des manipulations du passé et la subjectivité des individus (Lavabre, 2007[2]).

Penser cette opposition à partir des mémoires féministes permet de mettre en évidence les fondements genrés de cette distinction, ainsi que les spécificités des mémoires minoritaires[3]. En effet, femmes et hommes ont-ils les mêmes rapports au passé, et surtout leurs récits du passé ont-ils les mêmes possibilités d’accès au statut de vérité ? L’histoire des minoritaires peut-elle ainsi se défaire de la mémoire ? Enfin, les mémoires des groupes minoritaires peuvent-elles émerger dans les mêmes espaces, et avec les mêmes mots, que les récits du passé des groupes majoritaires ? Continuer la lecture de La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

Les limites de l’individualisation des dominations – Aurore Koechlin

Lire le texte en ligne sur le site de l’ARC
Le texte en pdf page par page : Les limites de l’individualisation
Le texte en pdf format livret : Les limites de l’individualisation_livret

Cette analyse propose une définition et une critique de l’individualisation des dominations qui a cours dans certains usages militants des notions d’intersectionnalité et de privilèges. Que désigne-t-on par une telle « individualisation des dominations » ? Quelles en sont les limites, tant sur un plan théorique que stratégique ? Quelle autre lecture proposer des rapports sociaux de domination ? Sans prétendre faire le tour du sujet, ce texte avance quelques pistes de réflexion utiles pour celles et ceux qui s’efforcent de penser et de combattre politiquement les différents systèmes de domination (capitalisme, patriarcat, racisme). Continuer la lecture de Les limites de l’individualisation des dominations – Aurore Koechlin

Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

 

La brochure en pdf page par page : Le cinéma pour Classe de lutte
La brochure en pdf format livret : Le cinéma pour Classe de lutte_livret

Classe de lutte (1969) est la première réalisation du groupe Medvedkine de Besançon. Cette expérience, initiée par l’intervention de Chris Marker et Mario Marret lors de la grève de la Rhodiaceta Besançon au printemps 1967, ambitionnait de déléguer aux ouvriers les outils de leur propre représentation. La fabrication du film tout comme ses réceptions successives en pointent les potentialités et les limites. Continuer la lecture de Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

L’argent des femmes – Jeanne Lazarus

La brochure en pdf page par page : L’argent des femmes
La brochure ne pdf format livret : L’argent des femmes_livret
Lire le texte sur Cairn

L’argent fait l’objet de soupçons. Il corrompt, avilit, souille les sentiments, les choses ou les personnes qu’il achète, notamment la vertu des femmes. Si les femmes vénales sont supposées dangereuses, sinon sulfureuses, le fait même que les femmes soient propriétaires d’argent et l’utilisent selon leur bon vouloir inquiète le corps social. Même après que les restrictions juridiques ont disparu, les femmes possèdent moins d’argent que les hommes et s’en sentent des propriétaires moins légitimes[1]. Construit au fil du temps, en particulier par l’exégèse chrétienne de l’argent, le soupçon de la mise en équivalence des femmes, de leur corps, de leur travail et même de leur esprit, avec l’argent, laisse des traces sociales. Ces soupçons reposent sur une série de postulats : d’abord celui d’une pureté originelle des rapports sociaux sans échanges marchands ; ensuite celui d’un argent deus ex machina qui imposerait une rationalité calculatrice et marchande ; enfin celui d’une passivité de la sexualité féminine et d’une propriété sociale du corps des femmes. Continuer la lecture de L’argent des femmes – Jeanne Lazarus