Pour éviter la défaite de nos « je », préparons les victoires de notre « nous » – CSR

Dans ce texte, les Comités Syndicalistes Révolutionnaires font le bilan de la mobilisation pour les retraites de 2023. Nous avons perdu. Comme ils nous y invitent, réflichissons pourquoi et comment corriger le tir pour les prochaines fois.

Une brochure compilant les écrits des CSR sur le mouvement des retraites de 2023 est dans les tuyaux. Elle devrait arriver en janvier ou février 2024.


Si vous voulez potasser plus sur le mouvement des retraites de 2023, Frédéric Lordon a abondemment écrit sur le sujet. Et nous avons adapté ses écrits en brochure, ce avec de multiples notes complémentaires, dont certaines sont critiques et dans la veine des CSR.

  1. Le point de fusion des retraites (23 octobre 2010)
  2. Une bonne fois (15 octobre 2022)
  3. Le moment (17 janvier 2023)
  4. Les demeurés de la « légitimité » (7 février 2023)
  5. Un pays qui se soulève (22 mars 2023)
  6. L’affrontement (29 mars 2023)
  7. Sont-ils fous ? (4 avril 2023)
  8. Krach symbolique (20 avril 2023)
  9. Vouloir perdre, vouloir gagner (24 mai 2023)

What’s CNT? – CNT-ES

Pour les français·es

Attention à la sur-généralisation :

Il n’y a pas la CNT. En effet, il ne faut pas confondre les CNT espagnoles (car oui, il y a malheureusement eu scission comme en France) et les CNT françaises (la CNT dite Vignoles de par son local à Paris et qui détient le nom de domaine Internet cnt-f.org, la CNT-SO pour Solidarité Ouvrière, la CNT-AIT ou plutôt les CNT-AIT).

En effet, l’anarchisme est plus présent en Espagne qu’en France dans les CNT. Certes, dans le pays des droits de l’Homme selon l’avantageuse usuelle proclamation, les CNT ont indéniablement été influencées par l’anarcho-syndicalisme de la CNT espagnole historique (celle unitaire d’avant et d’après la guerre) et souvent mythifiée, ainsi que par l’anarcho-syndicalisme français (dont 2 incarnations marquantes ont été Pierre Besnard et la CGT-SR) mais dans une bien moindre mesure (peut-être pas historiquement, mais au moins actuellement). Mais il y a en France une tradition plus ancienne : le syndicalisme révolutionnaire, dont l’anarcho-syndicalisme représente d’ailleurs une scission, qui était historiquement dominant à la CGT (qu’on pense par exemple à Fernard Pelloutier, Émile Pouget, Victor Griffuelhes, Pierre Monatte et Marie Guillot) et qu’on retrouve aujourd’hui d’une manière organisée chez les CSR contemporains (qui font d’excellentes brochures et dont nous publierons prochainement des adaptations au format brochure de notre cru de textes plus ou moins courts présents sur leur site web).

En conséquence, les CNT en France, ou en tout cas la CNT-Vignoles et la CNT-SO qui pèsent bien plus que les CNT-AIT, ne se revendiquent pas que de l’anarcho-syndicalisme. Elles se revendiquent aussi du syndicalisme révolutionnaire et l’anarchisme y est bien moins présent, malgré l’image tenace que les CNT françaises seraient des organisations anarchistes, ce qui n’est pas le cas. Il faut toutefois nuancer en disant que ce n’est pas le cas à l’échelle confédérale (hormis probablement pour les CNT-AIT, ou à minima celle de Toulouse dite CNT-AIT réseau), mais localement ça peut être plus ou moins anarchisant.

Cette brochure venant d’une CNT espagnole doit donc être prise dans son contexte géographique. Malgré des similitudes, pour faire simple le syndicalisme d’action directe et l’objectif de long-terme de faire la révolution sociale par le syndicalisme, il ne faut pas croire que la pensée cénétiste moyenne est la même en Espagne qu’en France. En ce qui nous concerne (et ça ne concerne là pas tout tarage.noblogs.org), étant d’obédience syndicaliste révolutionnaire, cette publication d’un texte anarcho-syndicaliste constituera à terme une exception, par écrasement sous de futures publications syndicalistes révolutionnaires (est déjà prêt la GGT d’Émilie Pouget est prêt, il est en bonne partie de même pour l’Action Directe du même auteur, 2 textes de Victor Griffuelhes sont en préparation, la fiche de Marie Guillot sur le Maitron est prévue, il y aura du Minutes Rouges, et nous avons déjà en stock pas mal d’adaptations au format brochure de textes des CSR contemporains qu’ils n’ont pas eux-mêmes publiés à ce format).

Retraites 2023 : vouloir perdre, vouloir gagner – Frédéric Lordon


Les précédentes brochures de la série sur les retraites :

Des cinéastes militants en quête de sociabilité ouvrière. Prises de vues et prises de positions autour d’À bientôt j’espère – Catherine Roudé

La brochure en pdf page par page : cineastes-militants-sociabilite-ouvriere
La brochure en pdf format livret : cineastes-militants-sociabilite-ouvriere_livret

Catherine Roudé, docteure en histoire du cinéma et de l’audiovisuel de Paris 1, est l’autrice d’une thèse publiée, Le Cinéma militant à l’heure des collectifs. Slon et Iskra dans la France de l’après-1968 (PUR, 2017). Elle mène une recherche consacrée à la circulation et aux usages spectatoriels du cinéma militant des années 1960-1970 en France.

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La grève de la Rhodiaceta en 1967 – Nicolas Hatzfeld et Cédric Lomba

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La brochure en pdf format livret : La grève de la Rhodiaceta en 1967_livret

Dans l’avant-68, la Rhodiaceta est une référence qui s’impose. Elle désigne une grève avec occupation de la principale usine de Besançon durant un mois, en février-mars 1967, au retentissement national. La référence tourne au mythe à partir d’un film, tourné par Chris Marker à Rhodia et diffusé en février 1968 à la télévision. Le titre, A bientôt, j’espère, reprenait les mots par lesquels un jeune ouvrier, Georges Maurivard, donnait rendez-vous aux patrons pour un futur combat. L’interpellation, superbe, prend en mai-juin une dimension prémonitoire et nourrit, dès lors, une lecture rétrospective des événements de 1968 : avant les étudiants de Nanterre, on peut trouver des prémisses ouvrières au mouvement. Or, ce n’est pas l’objectif visé par ce texte.

La grève de la Rhodia engage des jeunes, ouvriers, provinciaux ; croisant le fer avec l’autorité, rencontrant des gens de culture, ils osent parfois même devenir auteurs. Décentrés socialement et géographiquement par rapport à la scène plus connue des événements de 1968 sans lui être en rien étrangers, ces acteurs permettent d’affiner l’analyse de chacune des catégories qu’ils mobilisent, de travailler la pluralité des événements et d’en enrichir la compréhension générale. Mais le décentrement visé par cette étude est aussi temporel. En effet, il n’est pas question de s’en tenir à ce qui en cet hiver bisontin et industriel comprend déjà le printemps de mai, d’enserrer le temps d’avant dans une lecture téléologique. Au contraire, ce texte vise à reconstruire, autant que faire se peut, l’étrangeté d’un temps où l’on ne pensait pas 68, malgré l’expression d’espérances ou de craintes susceptibles d’en partager des éléments. Prosaïquement, il s’agit de reconstituer des faits[1], de repérer la consistance de ce qui s’est produit alors et de comprendre ce qui a fait événement à l’époque[2]. En rendant à la grève de 1967 son autonomie, l’analyse l’ancre pleinement dans la décennie des années 1960, une échelle moyenne de l’époque de la Modernité[3], reliée tant à la guerre d’Algérie qu’à 1968. Entre ces temps forts qualifiés tous deux d’« événements, l’analyse du conflit Rhodia établit un lien étonnamment fort et riche, qui mobilise les problé­matiques de la violence, de la contestation, de la solidarité et du collectif, ou de l’appropriation subversive de pratiques culturelles. La question ouvrière, ainsi traversée, devient beaucoup plus ample et complexe qu’un strict territoire de travail, et permet d’analyser des mutations plus larges dans la société française. Le cas de la Rhodia est à la fois exemplaire de cette présence ouvrière et singulier dans les manifestations qu’il en présente. Continuer la lecture de La grève de la Rhodiaceta en 1967 – Nicolas Hatzfeld et Cédric Lomba

Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

 

La brochure en pdf page par page : Le cinéma pour Classe de lutte
La brochure en pdf format livret : Le cinéma pour Classe de lutte_livret

Classe de lutte (1969) est la première réalisation du groupe Medvedkine de Besançon. Cette expérience, initiée par l’intervention de Chris Marker et Mario Marret lors de la grève de la Rhodiaceta Besançon au printemps 1967, ambitionnait de déléguer aux ouvriers les outils de leur propre représentation. La fabrication du film tout comme ses réceptions successives en pointent les potentialités et les limites. Continuer la lecture de Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

Medvedkine ou les ouvriers-cinéastes – Thibauld Weiler

 

La brochure en pdf page par page : Medevedkine, ou les ouvriers-cinéastes
La brochure en pdf format livret : Medvedkine, ou les ouvriers-cinéastes_livret
Le texte sur le site de Ballast

Les groupes Medvedkine ? L’histoire d’un collectif d’ouvriers-cinéastes qui, pendant près de 7 ans, de 1967 à 1974, réalisa des films de luttes — initialement orientés vers la grève qu’ils menaient dans leur usine Rhodiaceta, à Besançon et à Sochaux. Ces expériences filmiques restent aussi rares que précieuses : elles sapent les bases du mode traditionnel de production (notamment dans l’organisation du travail et la répartition des tâches, au tournage comme au montage) et défont les frontières entre filmeurs et filmés (et, dans ce cas précis, entre artistes cultivés et travailleurs modestes). Retour sur ce cinéma « armé ». Continuer la lecture de Medvedkine ou les ouvriers-cinéastes – Thibauld Weiler

L’affaire Couriau – Marie-Victoire Louis

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Le pdf format livret : L’affaire Couriau_livret
Le texte sur le site de Marie-Victoire Louis

Fin 1912, Emma Couriau, femme de typographe, typote elle-même depuis 17 ans, est embauchée au tarif syndical, dans une imprimerie syndiquée, à Lyon, où le couple vient s’installer. « C’est le métier qui me fait vivre. Je n’en connais pas d’autre », dira-t-elle.

Au terme de six mois de travail, en avril 1913, elle demande son admission à la chambre syndicale typographique lyonnaise. Selon son mari, c’est « lui [qui] l’invita à faire sa demande d’admission »[1] : « [J’avais] cru bon de lui inculquer quelques idées sur l’émancipation des femmes, éducation qui ne peut que servir le mouvement ouvrier » dira-t-il[2]. Aussi, « appuie-t-il d’un mot sa demande qu’autorisaient ses 19 années de syndicalisme militant »[3]. Elle écrivit, pour sa part qu’elle « était convaincue, par la lecture et l’audition de ses camarades féministes et syndicalistes, que la place de tous les exploités, à quelque sexe qu’ils appartiennent, est au syndicat. »[4] Continuer la lecture de L’affaire Couriau – Marie-Victoire Louis

Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

Lire sur le site de Ballast
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Lien vers le pdf format livret : Une histoire du syndicat Industrial Workers of the World – brochure

Fondé en 1905 aux États-Unis, le syndicat IWW compte aujourd’hui plus de 9 000 membres. Bâti sur l’idée que « la classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun », on retrouve ses membres — les Wobblies — dans les luttes des dockers de Liverpool, des mineurs de la Sierra Leone, des sans-abri de l’Ottawa ou encore des travailleurs de la restauration rapide du Québec. Sa devise ? « Faire du tort à un seul, c’est faire du tort à tous ». Ses auteurs — les historiens étasuniens Peter Cole, David M. Struthers et Kenyon Zimmer — y retracent, sur près de 500 pages, l’histoire d’un syndicalisme de masse dont l’ambition finale n’est autre que l’abolition du système capitaliste. Continuer la lecture de Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

Hotel Ibis des Batignolles – Entretien avec Tiziri Kandi

Lien vers la brochure en pdf : Hotel Ibis des Batignolles

Lien vers l’entretien sur Contretemps

Texte de la brochure :

En 2012, les femmes de chambre du Campanile de Suresnes en 2012 obtenaient la première victoire importante puisque la grève a permis de mettre fin à la sous-traitance dans un hôtel. Plus récemment, les grèves se sont multipliées dans les hôtels de luxe : Park Hyatt Vendôme, Hyatt Madeleine, W opéra, L’hôtel du collectionneur, Holiday Inn de Clichy, etc.

À partir de la grève qui dure depuis plus de 5 mois à l’Ibis Batignolles, Tiziri Kandi revient ici sur les enjeux et l’organisation de ces grèves longues et qui permettent d’arracher des victoires. Parmi ces enjeux, figure celui de la solidarité financière – pour contribuer à la caisse de grève, c’est ici : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/0oz7r5n8.

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