A titre gracieux – Lise Belperron

Lire le texte sur le site de Panthère Première
Lire la brochure en pdf page par page : À titre gracieux
La brochure format livret pour impression : À titre gracieux_livret

Correcteur·ices, éditeur·ices, traducteur·ices, auteur·ices… dans le milieu de l’édition, le travail précaire, mal voire pas rémunéré, semble être aussi structurant qu’invisibilisé. Le prestige associé aux activités intellectuelles a bon dos ! Une ancienne du sérail mène l’enquête, gagnée par le doute : qu’est-ce qui définit un « vrai» travail ? Avant de déplacer la question : et si on imaginait plutôt une intermittence du livre ?

« Les productions de l’esprit
rendent déjà si peu !
Si elles rendent encore moins,
qui est-ce qui voudra penser ? »
Diderot[1]

Il y a quelques années, un cousin à moi, de passage à Paris, est venu récupérer un manteau oublié dans la maison d’édition où je travaillais à l’époque, au cœur du traditionnel « quartier des éditeurs » de Saint-Michel. « Alors, m’a-t-il dit, c’est là que vous lisez à longueur de journée ? » Là-dessus, il a enfoncé le clou : « Mais qui vous paye ? » Continuer la lecture de A titre gracieux – Lise Belperron

Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Lire le texte sur le site de Panthère Première
Lire la brochure en pdf page par page : Autonomie Electrique
La brochure format livret pour impression : AutonomieElectrique_livret

Alors que les réseaux électriques qui structurent le monde sont largement invisibles, la chercheuse Fanny Lopez nous invite à plonger dans l’histoire de l’« ordre électrique», centralisé et uniformisé à l’extrême, pour envisager une pluralité de modèles et inverser la perspective : partir du bas, maîtriser la technique, repenser le politique via la réappropriation de la ressource énergétique.

Enseignante-chercheuse dont les travaux se situent au croisement de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, des techniques et de l’environnement, Fanny Lopez est l’autrice de deux ouvrages consacrés à l’autonomie énergétique. Dans Le Rêve d’une déconnexion, de la maison autonome à la cité auto-énergétique (éditions de la Villette, 2014), elle dresse la généalogie des projets architecturaux qui, au cours de l’histoire, ont intégré cette dimension autonomiste alors que la connexion aux grands réseaux électriques faisait (et fait) œuvre de modèle. Puis elle retrace, dans L’ordre électrique : infrastructures énergétiques et territoires (MétisPresses, 2019), l’histoire matérielle de l’électrification des territoires tout en s’intéressant, grâce à de nombreux exemples puisés en Europe et aux États-Unis, aux enjeux de la relocalisation des ressources en énergie. Traversant son travail de bout en bout, une question : comment les projets locaux d’autonomie énergétique peuvent-ils s’articuler avec des revendications d’autonomie politique ? Discussion. Continuer la lecture de Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

Lire le texte sur la page de Terrain sur OpenEdition
Lire la brochure en pdf page par page : Jusqu’au bout de l’humain
Le format livret pour impression : Jusqu’au bout de l’humain_livret

Résumé

Cet article présente une critique des revendications éthiques qui sous-tendent ce qu’il appelle le nouveau futurisme. L’auteur suggère (sans établir ni nier la possibilité de tels cas) que tout argument légitime en faveur de l’expansion de l’habitat humain au-delà de la planète devrait rester humain, c’est-à-dire qu’il devrait montrer la valeur éthique de l’expansion au-delà de la Terre en termes de qualité de vie qu’elle pourrait offrir à un nombre fini d’êtres qui vivent eux-mêmes le type de vie limitée et écologiquement vulnérable que nous vivons aujourd’hui sur la planète Terre. Continuer la lecture de Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid

La borchure page par page : Ouvrir le code des algorithmes
La brochure format livret : Ouvrir le code des algorithmes_livret
L’article sur le site AOC

Depuis son arrivée à la tête de Twitter rebaptisé X, Elon Musk a bien tenu sa promesse d’ouvrir certaines parties du code source de la plateforme. Cette réponse à de vieilles revendications militantes pour plus de transparence des plateformes ne manque, en vérité, pas de cynisme. Il est devenu transparent que le code de Twitter favorisait certains contenus et en défavorisait d’autres, au bon vouloir de Musk. L’ouverture du code ne suffit plus, aujourd’hui, pour donner des outils de contrôle à ce que les grandes plateformes font de nos espaces d’expression et de nos démocraties.

*

C’est un débat qui existe depuis que le web est devenu un média de masse. Celui autour de l’ouverture des algorithmes qui le rendent, pour chacun d’entre nous, traversable, navigable et praticable. Un débat pour comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherche et désormais ces « jardins fermés » que sont les médias sociaux. Longtemps les grands acteurs du web s’abritèrent derrière deux arguments, le « secret industriel » d’une part, et l’absence de nécessité d’autre part, au motif que « nous » serions les premiers et les seuls responsables de l’organisation de l’information en ligne, les classements des moteurs de recherche ou les « fils » et autres « murs » des médias sociaux n’en étant que le reflet instrumental. Les Big Tech ne se voulaient qu’hébergeurs et en aucun cas éditeurs. Continuer la lecture de Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid

La part anarchiste des communs – Édouard Jourdain

La brochure en pdf page par page : La part anarchiste des communs
La brochure en pdf format livret : La part anarchiste des communs_livret
Lire le texte sur le site de Ballast

Face à la submersion néolibérale et à la privatisation généralisée du monde, la notion de « commun » est revenue en force. On ne compte plus les ouvrages et les discours louant la nécessité des « communs » ou du « bien commun », qu’il s’agisse de ressources naturelles (une forêt), matérielles (un musée) ou immatérielles (un logiciel). Un succès qui appelle donc à la vigilance : outre le « commons washing », les communs peuvent devenir le cheval de Troie d’un marché qui met en œuvre la casse du service public. L’essayiste Édouard Jourdain retrace ici son histoire et entend bien rappeler, et donc préserver, la radicalité libertaire de cette notion.

*

C’est en réaction autant qu’en parallèle au néolibéralisme que le mouvement des communs apparaît au début des années 1980. Son principe ? l’auto-organisation décentralisée des communautés de vie et de travail. Ses objectifs ? la réappropriation et la préservation des ressources face aux multiples formes de privatisation et de captation, d’une part ; l’autogouvernement par l’élaboration de règles communes, de l’autre. Si ce mouvement est hétérogène, les principes auxquels il se rattache ne sont pas sans rappeler ceux qui constituent l’armature de l’anarchisme. Rappelons donc que ce dernier, comme corpus d’idées formalisées, naît dans l’Europe du XIXe siècle, en lien, notamment, avec le développement du mouvement ouvrier. L’idée qui en constitue le cœur remonte cependant à l’aube de l’humanité, à savoir le désir et la possibilité de vivre sans domination. L’anarchie est souvent présentée comme une utopie, au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire un idéal ne pouvant trouver de réalisation. L’anarchie en est pourtant éloignée, tant elle puise sa force dans le réel et permet des expérimentations sans qu’il soit nécessaire d’attendre un quelconque « Grand Soir ». Continuer la lecture de La part anarchiste des communs – Édouard Jourdain

Cosmo-poétique du refuge – Dénètem Touam Bona

La brochure en pdf : Cosmopétique du refuge
La brochure en pdf format livret : Cosmopétique du refuge_livret
Lire le texte sur le site de Terrestres

Le marronnage se déploie sur près de quatre siècles dans les Amériques et les archipels de l’océan Indien. A Haïti, le monde afro-diasporique s’est construit contre la propriété privée et la quête du profit. De la colonie à notre société de contrôle, la sécession marronne ne demande qu’à être réinventée.

Ce texte a initialement été publié dans le numéro 12 de la revue Z[1], qui l’a aimablement mis à [la] disposition [de la revue Terrestres]. Il s’agit ici d’une version légèrement remaniée par l’auteur.

*

« Nous sommes la semence de la Terre
La vie en perpétuel devenir. »

Octavia E. Butler, La Parabole du semeur Continuer la lecture de Cosmo-poétique du refuge – Dénètem Touam Bona

Ceci n’est pas un call-out : Se positionner pour une vraie autodéfense féministe – Collectif Bagarre

La brochure en pdf page par page : cecinestpasuncallout
L’article IAATA

A travers une nouvelle brochure, le collectif Bagarre revient sur les questions de justice restaurative afin d’alerter sur l’injonction au pardon, à l’humanisme moralisateur et le libéralisme à l’œuvre dans nos milieux de luttes révolutionnaires et réaffirme le besoin d’autodéfense féministe pour protéger les victimes de violences sexistes et sexuelles et lutter contre la culture du viol. Continuer la lecture de Ceci n’est pas un call-out : Se positionner pour une vraie autodéfense féministe – Collectif Bagarre

Putes, corps désirants et émancipations – Morgane Merteuil

La brochure en pdf page par page : Putes corps désirants émancipation
La brochure en pdf format livret : Putes corps désirants émancipation_livret
Lire le texte sur le site de la revue Période

L’« épanouissement sexuel » est désormais un attribut incontournable pour celles qui prétendent accéder à des droits sociaux et politiques. Tel est le constat que Morgane Merteuil établit pour comprendre les nouveaux discours de criminalisation des travailleuses du sexe. S’appuyant sur une communication de Joan Scott, elle examine la façon dont le « désir » réel ou supposé des prostituées est devenu une arme aux mains des franges répressives. Celles et ceux qui militent aujourd’hui pour « l’abolition de la prostitution » se révèlent être les relais d’un libéralisme inavoué. Continuer la lecture de Putes, corps désirants et émancipations – Morgane Merteuil

L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

La brochure en pdf page par page : L’émancipation
La brochure en pdf format livret : L’émancipation_livret

Émancipation et égalité : une généalogie critique sur le site de Contretemps
La vidéo de l’intervention de Joan W Scott au colloque « Penser l’émancipation »
L’émancipation comme concept politique dans les luttes féministes et queers sur le site de Contretemps

Émancipation et égalité :
une généalogie critique

Joan W Scott
Traduction de Claude Servan-Schreiber
Paru sur Contretemps – Mars 2014

Dans cette contribution au colloque Penser l’émancipation[1], qui s’est tenu en février 2014 à Nanterre, la théoricienne féministe Joan W. Scott revient sur les usages racistes de l’émancipation sexuelle dans les dernières décennies. Elle retrace les origines de cette dérive dans la récupération néolibérale de la rhétorique de la libération sexuelle. Réaliser son désir sexuel est devenu une condition pour accéder à la citoyenneté ; dès lors, la répression sexuelle est corrélativement le stigmate permettant d’exclure des groupes sociaux du droit à avoir des droits, les musulmanes en particulier. Le texte de Joan W. Scott est un avertissement contre les dangers d’une vision libérale de la démocratie sexuelle. Continuer la lecture de L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

Ce que fait l’animal à la ville – Henri Bony et Léa Mosconi

La brochure en pdf page par page : Ce que fait lanimal a la ville
La brochure en pdf format livret : Ce que fait lanimal a la ville_livret
L’article sur le site d’AOC – Analyse Opinion Critique

Si l’utilisation généralisée de l’isolation thermique par l’extérieur place en confrontation deux enjeux, l’énergie et le vivant, elle met également en tension deux récits, celui d’une ville moderne face à celui d’une ville vivante. Cet antagonisme, nouveau défi de l’urbanisme, appelle à rompre avec une vision des espaces jusqu’ici très anthropocentrée, pour faire revivre la ville depuis l’extérieur.

En 1923, Le Corbusier écrit dans Vers une architecture[1] une phrase qui incarnera, pour plusieurs générations d’architectes, l’idéologie d’un certain mouvement moderne et une définition à la fois épaisse et sensible de la discipline architecturale : « L’architecture est le jeu savant, correcte et magnifique des volumes assemblés sous la lumière ».

Aujourd’hui, que nous racontent les volumes assemblés sous la lumière des changements climatiques à l’œuvre et de l’effondrement du vivant ? Au service de quoi, ce jeu savant, correct et magnifique doit-il être mis pour faire face aux enjeux contemporains ? Et eux, ces vivants qui s’effondrent, des papillons aux moineaux en passant par les libellules, qu’attendent-ils de l’architecture et de la ville d’aujourd’hui ? Continuer la lecture de Ce que fait l’animal à la ville – Henri Bony et Léa Mosconi