Les « mecs de gauche » – Sylvie Tissot

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Texte de la brochure :

#MeToo est comme une vague immense, qui ne cesse de se gonfler à partir des minuscules gouttes-d’eau-qui-font-déborder-le-vase, qui font qu’il n’est plus possible de se taire, que le spectacle d’hommes paradant dans leur coolitude, voire leur féminisme, à coup de rouge à lèvres comme D. Baupin, ou de ralliement bruyant et intéressé à la cause des femmes, est soudainement insupportable. Chacun ses moments[1].

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Récits de soi à la télévision témoignages intimes de « filles-mères » dans les années 1960 et 1970 – Clara Gautier

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Texte de la brochure :

Pour beaucoup, elles ont longtemps illustré celles que l’on appelait couramment « les mauvaises filles » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Véronique Blanchard et David Niget, Mauvaises filles : incorrigibles et rebelles[1].

Les jeunes mères célibataires, autrement dit les « filles-mères » représentaient pour la société française les coupables idéales qui devaient affronter, seules, le poids de « la faute », celle d’avoir couché avant le mariage. Dans les années 1960 et 1970, ce sujet restait un tabou, on ne souhaitait pas se marier avec une fille-mère, que l’on préférait ignorer et éviter. Isolées et rejetées par leur entourage, elles ont pourtant accepté de se confier à la télévision au sein d’émissions-documentaires questionnant leurs parcours, leurs regrets et leurs espoirs.

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Quelques mots à propos de l’anarchisme – Gustav Landauer

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Texte de la brochure :

Qu’il me soit permis de commencer d’emblée par une petite critique de la tâche qui m’est demandée : si je le fais, ce n’est ni par pédantisme ni par ergoterie, mais au nom même de l’anarchisme. « Les partis décrits par eux-mêmes » [1] : un anarchiste se range difficilement sous cette rubrique. Nous ne nous considérons pas comme un parti. Et après tout, un parti peut-il se décrire lui-même ? Il faudrait pour cela qu’il disposât de la raison, ce dont les partis sont dépourvus : d’abord, d’un point de vue logique, puisque « le parti » n’est qu’un concept abstrait et autoritaire, et non pas une réalité psychique ; et d’un point de vue psychologique, car « le parti » est, de par sa nature, enfant de la déraison, de la dépendance, de l’indifférencié. On m’objectera sans doute qu’il ne faut pas prendre ce titre au pied de la lettre, qu’il s’agit seulement ici de la description des différentes aspirations politiques par leurs propres partisans. Il semble pourtant bien que nous soyons, nous autres anarchistes, des paradoxes vivants toujours à contre-courant. En effet, nous n’avons pas d’aspirations politiques ; nous avons plutôt des aspirations anti-politiques.

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Une enfance gabonaise – Anonyme

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Texte de la brochure

Texte inédit pour le site de Ballast

Une grande enveloppe kraft tachetée : dessus, on peut lire « Courrier intérieur ». Ballottée ici et là au fil des ans. Un manuscrit s’y trouve, inachevé, parfois annoté et raturé. C’est un texte écrit par une femme originaire du Gabon, fille d’un menuisier gabonais et d’une Normande qui s’étaient rencontrés dans les années 1950. C’est le récit de son enfance, et l’on y croise la saison des pluies, un coup d’État et un amour malmené. L’enveloppe n’a pour ainsi dire jamais été ouverte et son auteure a disparu, sans terminer son ouvrage, il y a une décennie de cela. Il est rare que l’on écrive seulement pour soi ; peut-être fallait-il recopier un jour ces pages, du moins quelques-unes d’entre elles, pour d’inconnus destinataires.

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Un jour nous vaincrons – Zehra Doğan

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Texte de la brochure :

Le projet anticapitaliste porté par le mouvement révolutionnaire kurde reste méconnu — quand il n’est pas ignoré, y compris de la plupart des formations féministes et antiracistes européennes[1]. Il présente pourtant la singularité de placer l’émancipation des femmes au cœur de sa théorie et de sa pratique : « le principe fondamental du socialisme est de tuer le mâle dominant », c’est là son mot d’ordre le plus fameux. Zehra Doğan, 30 ans, est l’un de ses multiples visages. Née en Turquie, cette jeune artiste-peintre a été incarcérée en 2017. 600 jours de prison pour avoir réalisé un dessin évoquant la répression militaire du régime d’Erdoğan et diffusé le témoignage d’un enfant sur sa page Facebook. Sa correspondance avec la cofondatrice du magazine libertaire Kedistan a récemment paru aux Éditions des femmes : Nous aurons aussi de beaux joursNous en publions quelques extraits de notre choix.

 

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De la transparence des femmes – Colette Guillaumin

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Texte de la brochure :

Vous vous rappelez, à l’école ? « Pousse-toi, ton père est pas vitrier ! Tu me caches la vue. » Eh bien si, apparemment nous avons été engendrées par des vitrières, transparentes nous sommes : on nous voit à travers, on pourrait même dire qu’on ne nous voit pas du tout. Dans nos métiers intellectuels, par exemple. On écrit, pas mal même… c’est normal, c’est notre métier. Mais le «hic» c’est que si tout le monde le sait, personne n’a l’air de s’en apercevoir. Voyez, l’autre jour, je lisais un livre très sérieux sur l’«agression», très bien fait ce livre, très bien appuyé, très bien argumenté et pas si mal. Au moins trois cents citations, et des auteurs les plus divers. Trois cents, ça n’est pas rien (c’était peut-être plus). Grâce à un si grand nombre de citations, j’ai tout de même pu trouver une femme citée dans le texte. Après tout, il n’y en a peut-être qu’une seule qui a travaillé là-dessus, c’est possible, tout est possible, moi je n’en sais rien et c’est un domaine où jusqu’ici je n’ai entendu parler que d’hommes ; ce n’est d’ailleurs pas étonnant, l’agression «naturelle» est bien une idée de dominant, de celui qui est du bon côté du manche dans un rapport social. Bref, j’ai quand même trouvé une femme. Alors, c’est normal, j’ai voulu savoir de quel livre ou article était tirée l’argumentation qu’on lui attribuait. Et je me suis reportée à l’appareil de notes final qui donne, pour tous les auteurs cités, les indications bibliographiques des citations, page par page. C’est très bien fait, très précis et très détaillé, avec titre, année, ville, éditeur, pages concernées, etc. : trois cents comme ça. Très bien fait, sauf que je n’y ai pas trouvé la femme en question, rien, aucune référence. Comme d’habitude.

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La lutte des femmes au Kurdistan – Collectif Solidarité Féministe Kobanê

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Texte de la brochure :

Du 6 au 13 novembre 2013, sept femmes du collectif « Solidarité Femmes Kobanê » se sont rendues en délégation à la frontière turco-syrienne pour rencontrer les femmes qui s’organisent pour leur liberté au Kurdistan. Nous souhaitions leur transmettre un message de soutien et de solidarité féministe et surtout rapporter leur parole en France. Pour cela, nous avons rédigé le rapport Messages de femmes à la frontière du Rojava : Résistance et liberté. Depuis le 26 janvier 2015, Kobanê a été libéré de Daesh par les Kurdes mais les combats continuent dans les villages alentour. Continuer la lecture de La lutte des femmes au Kurdistan – Collectif Solidarité Féministe Kobanê

Squotiti, secoue-toi – Silvia Casalino


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Texte de la brochure :

De loin, l’histoire des Centri sociali semble celle, un peu triste, d’une clandestinité victime de son succès et passée dans les mœurs. Rapprochons-nous, alors : on découvrira une histoire moins linéaire, celle de lieux plusieurs fois réinventés, matrices et baromètres de l’inventivité italienne des trente dernières années. Qu’est-ce qu’une culture doit aux marges où elle s’invente ? Continuer la lecture de Squotiti, secoue-toi – Silvia Casalino

Pour une anthropologie anarchiste – extraits – David Graeber

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Texte de la brochure :

La démocratie fondée sur le principe de majorité était essentiellement, à l’origine, une institution militaire.

L’idée que ce soit la seule forme démocratique qui compte comme «démocratie» est bien sûr un préjugé propre à l’historiographie occidentale. On apprend habituellement que la démocratie est née dans l’Athènes ancienne ; comme la science ou la philosophie, c’est une invention grecque. Ce que cela signifie n’est jamais tout à fait clair. Sommes-nous censés croire qu’avant les Athéniens, il n’est jamais vraiment arrivé à personne, nulle part, de réunir tous les membres de sa communauté, afin de prendre des décisions communes de façons à ce que chacun ait son mot à dire ? Ce serait absurde. Il est évident qu’il y a eu un grand nombre de sociétés égalitaires au cours de l’histoire — dont plusieurs étaient de loin plus égalitaires qu’Athènes et dont plusieurs ont dû exister avant 500 av. J.-C. — et, bien évidemment, elles devaient disposer d’une procédure quelconque pour prendre des décisions sur les questions importantes pour la collectivité. Et pourtant, pour une raison ou pour un autre, on présume toujours que ces procédures, quelles qu’elles soient, ne peuvent pas avoir été, à proprement parler, «démocratiques». Continuer la lecture de Pour une anthropologie anarchiste – extraits – David Graeber

Les sorcières comme figures écoféministes contemporaines – Camille Ducellier

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Texte de la brochure :

Interview de Camille Ducellier sur le site Deuxième Page
10 novembre 2017

Rencontre avec la réalisatrice et plasticienne Camille Ducellier, dont l’œuvre s’intéresse aux corps, aux sorcières contemporaines, mais aussi à la sensibilisation de chacun·e à d’autres réalités. À d’autres vies, d’autres voix.

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