Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am
Le site autour de La revanche des femmes par les éditions de l’Asymétrie

Cet article fait suite à la présentation de l’anarchisme chinois que nous avions publiée il y a quelques semaines [disponible sur tarage.noblogs.org – nde]. Cette semaine, Agathe Senna nous présente He-Yin Zhen (1884 – ca. 1920), essayiste et théoricienne féministe et anarchiste.

« En Chine, depuis la nuit des temps et jusqu’à aujourd’hui, c’est un système profondément inégalitaire qui a été instauré, un système de maintien de femmes-esclaves. Depuis les temps les plus reculés, lorsque les hommes posent les yeux sur les femmes, c’est avec le même regard qu’ils contemplent
les esclaves et les servantes »[1] Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 1/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am

Premier épisode d’une petite série consacrée à l’anarchisme chinois. Ces petits articles sont des aperçus historiques, loin d’être exhaustifs, dont l’objectif est d’essayer de sortir des poubelles de l’Histoire un moment politique important. Pour commencer, un premier résumé général et chronologique… Dans les prochains articles, des sujets plus précis seront explorés (He Zhen, paroles d’une anarcho-féministe chinoise ; la pensée politique de Ba Jin ; censures et réécritures). Aussi, c’est important de retenir qu’ici on ne parle que de l’histoire de l’anarchisme dans la première moitié du XXe (où l’on en trouve des traces importantes), et non de l’anarchisme chinois en général, ou de ses influences, après 1949 et aujourd’hui. Ce qui ne veut pas dire que ce mouvement et ses idées « n’existent plus »… Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 1/4 – Agathe Senna

Yan Bin : aux origines du féminisme chinois – Léa Buatois

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Le texte sur le site de Ballast

À l’orée du XXe siècle, la Chine impériale des Qing n’est plus qu’une bureaucratie délabrée : la révolution gronde dans les campagnes mais aussi au sein des élites chinoises citadines, qui ne supportent plus la double humiliation infligée par les puissances occidentales et la dynastie régnante. L’effondrement progressif de l’Empire inaugure — à travers, notamment, les traditions de pensée anarchiste et communiste — une période d’effervescence intellectuelle et révolutionnaire, sans doute à nulle autre pareille dans l’histoire chinoise. C’est dans ce contexte que s’inscrit le travail de Yan Bin, autrice et militante féministe aujourd’hui tombée dans l’oubli. Elle n’en aura pas moins légué un précieux et rare témoignage de la naissance du féminisme en Chine : la Revue des nouvelles femmes chinoises, l’une des premières revues chinoises conçues pour et par les femmes. Continuer la lecture de Yan Bin : aux origines du féminisme chinois – Léa Buatois

Éliminer la classe, la caste et l’indigénéité dans l’Inde maoïste – Alpa Shah

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L’article sur la revue Terrain

Si la coopération consiste à travailler ou agir ensemble en vue d’un objectif ou d’un bénéfice commun, cela en fait la base de toute société – de toute relation humaine. Même le régime le plus répressif ne peut fonctionner que grâce à la coopération de ceux qui le subissent ; et même les sociétés et les économies les plus compétitives dépendent de la coopération de ceux qui y participent. Que les relations qui les structurent soient hiérarchiques ou égalitaires, qu’elles soient fondées sur la parenté ou sur l’État, les sociétés ont besoin de coopération pour fonctionner. La sociabilité humaine, partout où elle existe, est essentiellement une question de coopération. Continuer la lecture de Éliminer la classe, la caste et l’indigénéité dans l’Inde maoïste – Alpa Shah

“Blackness à la demande” – Franck Freitas-Ekué

Le texte sur le site de la revue Volume !
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« Les industries culturelles ont en effet le pouvoir de réélaborer et de refaçonner ce qu’elles représentent et, à force de répétition et de sélection, d’imposer et d’implanter des définitions de nous-mêmes qui correspondent plus facilement aux descriptions de la culture dominante ou hégémonique. »
Stuart Hall

« Yeah, and I don’t have to go to Hollywood ‘Cause Hollywood come through my neighborhood with cameras on I really think they’re stealin from us like a sample song »
Lil’ Wayne[1]

Au cours de leur embrigadement dans une milice armée, il était de coutume que les enfants-soldats (entre autres de Sierra Léone ou de la République du Congo[2]) adoptent un nouveau nom de guerre, marquant une rupture définitive avec leur expérience civile. Les surnoms sélectionnés par les jeunes recrues symbolisaient non seulement les traits de caractère qu’ils voulaient voir transparaître de leur personnalité mais désignaient également le type de représentations auxquelles ils s’associaient (Wessels, 2007 : 82-84). Les noms de personnages hollywoodiens comme Rambo ou Terminator côtoyaient ceux de certains rappeurs américains comme 2pac ou 50 Cent. Continuer la lecture de “Blackness à la demande” – Franck Freitas-Ekué

La radicalité politique du Théâtre de l’opprimé – Sophie Coudray

Lire le texte sur le site de Période
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Le théâtre de l’opprimé, plus souvent pensé sous la forme du théâtre-forum, est devenu l’un des passages obligés des mouvements sociaux, et même, au-delà, des happening soi-disant participatifs sous l’égide des entreprises ou des subventions publiques. À l’opposé de ses objectifs initiaux, nés du théâtre populaire brésilien et de ses apories, le théâtre de l’opprimé a été éreinté par des formes qui tiennent davantage de la communion (militante) ou du travail social. Dans cet article polémique, Sophie Coudray retrace la généalogie du théâtre de l’opprimé et relativise la place qu’a fini par y prendre le « forum », ces représentations publiques où les spectateurs sont invités à intervenir dans une scène d’oppression jouée par les acteurs. La poétique de l’opprimé est en grande partie hostile à la forme spectaculaire ; c’est une poétique de l’atelier, de l’expérimentation, du processus plutôt que du produit achevé, exposable, commercialisable. Boal propose une méthode générale de transmission des techniques théâtrales à l’usage des subalternes, pour se réapproprier le temps de la pensée et l’espace d’expression des corps. Là réside toute la radicalité de ce théâtre : refuser le spectacle pour s’exercer à la politique. Continuer la lecture de La radicalité politique du Théâtre de l’opprimé – Sophie Coudray

Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

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Fondé en 1905 aux États-Unis, le syndicat IWW compte aujourd’hui plus de 9 000 membres. Bâti sur l’idée que « la classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun », on retrouve ses membres — les Wobblies — dans les luttes des dockers de Liverpool, des mineurs de la Sierra Leone, des sans-abri de l’Ottawa ou encore des travailleurs de la restauration rapide du Québec. Sa devise ? « Faire du tort à un seul, c’est faire du tort à tous ». Ses auteurs — les historiens étasuniens Peter Cole, David M. Struthers et Kenyon Zimmer — y retracent, sur près de 500 pages, l’histoire d’un syndicalisme de masse dont l’ambition finale n’est autre que l’abolition du système capitaliste. Continuer la lecture de Une histoire du syndicat IWW – Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer

Scum manifesto – Valérie Solanas

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Texte de la brochure :

Vivre dans cette société, c’est au mieux y mourir d’ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu’à renverser le gouvernement, en finir avec l’argent, instaurer l’automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin.

Grâce au progrès technique, on peut aujourd’hui reproduire la race humaine sans l’aide des hommes (ou d’ailleurs sans l’aide des femmes) et produire uniquement des femmes ; conserver le mâle n’a même pas la douteuse utilité de permettre la reproduction de l’espèce. Le mâle est un accident biologique ; le gène Y (mâle) n’est qu’un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes. En d’autres termes, l’homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c’est avoir quelque chose en moins, c’est avoir une sensibilité limitée. La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes. Continuer la lecture de Scum manifesto – Valérie Solanas

Guerre d’Espagne : la parole aux femmes – Suzana Arbiz & Maëlle Maugendre

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Les hommes montent au front et les femmes aident à l’arrière : l’image est ancrée dans les représentations collectives. Mais lorsque ces dernières prennent les armes et font usage de la violence — malmenant ainsi la répartition patriarcale des tâches et leur condition de victime —, l’Histoire bafouille et opte trop souvent pour l’amnésie. Susana Arbizu, documentariste, et Maëlle Maugendre, historienne, ont participé à l’ouvrage collectif Libertarias, paru en 2017 aux éditions Nada : il s’emploie à rendre compte de la « spécificité de l’engagement des femmes anarchistes espagnoles » lors de la guerre civile remportée par Franco. Parler d’histoire, c’est bien sûr questionner le présent : au mois de mai 2018, le studio DICE annonçait la sortie prochaine du cinquième opus du célèbre jeu vidéo « Battlefield » ; une polémique éclata : le personnage principal de cette aventure, prenant place durant la Seconde Guerre mondiale, étant… une femme.

 

Pourquoi l’Histoire est-elle toujours racontée au masculin ? Continuer la lecture de Guerre d’Espagne : la parole aux femmes – Suzana Arbiz & Maëlle Maugendre

Claudel-Louis – Magali Latry

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Le titre « Camille-Séraphine » aurait été plus compréhensible : en effet l’usage du prénom, et parfois du seul prénom, est de mise quand il s’agit d’évoquer des artistes femmes. Pour les artistes hommes au contraire, au siècle et dans le pays de ces deux artistes, c’est plutôt le seul nom de famille qui est utilisé. Afin de les rétablir dans leur statut d’artiste, elles seront ici Claudel et Louis, plutôt que Camille (Claudel) et Séraphine (Louis, qui signe parfois Louis-Maillard, noms de son père et de sa mère, dite Séraphine de Senlis).

Elles sont strictement contemporaines, naissant toutes les deux en 1864, Claudel mourant à l’asile d’aliénés de Montdevergues en 1943, Louis à l’asile de Clermont-de-l’Oise en 1942. Selon toute probabilité, elles sont toutes deux mortes de faim. Louis avait en outre un cancer du sein et un œdème des membres inférieurs, Claudel était fortement carencée mais son certificat de décès mentionne un ictus apoplectique. Continuer la lecture de Claudel-Louis – Magali Latry