Petite histoire de l’anarchisme chinois – 1/4 – Agathe Senna

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Premier épisode d’une petite série consacrée à l’anarchisme chinois. Ces petits articles sont des aperçus historiques, loin d’être exhaustifs, dont l’objectif est d’essayer de sortir des poubelles de l’Histoire un moment politique important. Pour commencer, un premier résumé général et chronologique… Dans les prochains articles, des sujets plus précis seront explorés (He Zhen, paroles d’une anarcho-féministe chinoise ; la pensée politique de Ba Jin ; censures et réécritures). Aussi, c’est important de retenir qu’ici on ne parle que de l’histoire de l’anarchisme dans la première moitié du XXe (où l’on en trouve des traces importantes), et non de l’anarchisme chinois en général, ou de ses influences, après 1949 et aujourd’hui. Ce qui ne veut pas dire que ce mouvement et ses idées « n’existent plus »…

« Ce dont, oui, nous sommes sûrs aujourd’hui, c’est que l’anarchisme n’est pas un mot utopique de notre langage, comme d’aucuns veulent le supposer. Il ne l’est pas parce que dans les premières années de ce siècle, quand le mouvement intellectuel de tendance libertaire acquit sa puissance extraordinaire, l’anarchisme contribua, plus que nul autre, par ses efforts et ses initiatives, à créer un large mouvement d’idées » (CJ Tien)[1]

Vous avez entendu parler de la révolution russe, de Bakounine, d’Emma Goldman, de Sacco et Vanzetti ? Mais avez-vous entendu parler de Li Shizeng, de Liu Shifu, de Huang Lingshuang ?

On vous propose un retour dans le temps, vers ce qui a été un mouvement politique et intellectuel important de l’histoire contemporaine chinoise : le mouvement anarchiste de la première moitié du XXe siècle.

Mais, d’abord, quel intérêt y a-t-il donc aujourd’hui à parler de l’anarchisme et des anarchistes du XXe siècle chinois ? L’histoire de l’anarchisme, en Chine et ailleurs, est une histoire contestataire, une histoire qui défie l’Histoire traditionnelle et orthodoxe, et à ce titre, elle permet de remettre en question les récits téléologiques et hégémoniques, les récits de ceux qui cherchent à fonder leur légitimité politique dans l’histoire.

Dans le contexte du XXe siècle chinois, l’histoire de l’anarchisme permet d’ouvrir une fenêtre sur des questions et des événements délibérément supprimés, relégués ou transformés dans le « récit national » par l’historiographie marxiste chinoise. C’est avec la mort de Mao en 1976 et le début de remise en question de la Révolution culturelle que s’est ouverte une brèche dans cette historiographie[2], et que les premières recherches sur la question ont vu le jour. Pourquoi cette histoire, alors, dérange-t-elle ?

Historiquement, ce serait là l’origine de l’idéologie de la gauche radicale en Chine : bien avant la naissance du Parti communiste en 1921, et sa montée en puissance. L’anarchisme chinois a formulé un ensemble d’idées critiques, un discours révolutionnaire, un discours de justice sociale : terreau qui permettra aux Communistes, à de nombreux égards, de prendre racine plus tard. L’influence du mouvement est immense. C’est aussi le premier grand mouvement internationalisé en Chine, et les nombreuses correspondances, traductions, et voyages des anarchistes chinois en témoignent. Les anarchistes chinois, à l’instar de Li Shizeng ou de Wu Zhihui, représentent le passage du lettré classique à l’intellectuel, du fait de leur maîtrise de nombreuses langues, de leur insertion dans un réseau et un débat d’idées qui transcendent les frontières nationales, et du fait de la pluralité de leurs influences politiques et culturelles.

Replonger dans ce mouvement permet de redécouvrir les idéaux démocratiques dont celui-ci, parmi les courants socialistes concurrents dans l’histoire révolutionnaire chinoise, a été le fer de lance. La critique virulente de toutes les formes d’autorité et d’oppression –que ce soit le féodalisme, le patriarcat, l’impérialisme ou le capitalisme. Dans le « Manifeste de la Société Anarcho-Communiste » de Shifu (1914), on peut lire que l’objectif est de : « créer une société sans propriétaires fonciers, sans chefs de famille, sans dirigeants, sans police, sans cours de justice, sans loi, sans religion, sans mariage ». Pour cela, explique-t-il, il faut instiller les idées anarchistes dans la société, et organiser le renversement du pouvoir en place.

L’anarchisme remet en question le cloisonnement idéologique dans lequel s’est trouvé plus tard enfermé le socialisme en Chine – le «socialisme » étatique et autoritaire du Parti Unique[3].

Dans les années 20, certains anarchistes, et en particulier les anarcho-communistes, deviennent rapidement des « ennemis » du Parti Communiste, et des critiques visionnaires des méfaits du Marxisme Léninisme, en Chine et ailleurs. Lu Jianbo, en 1927, prône, contre le communisme d’Etat et le communisme doctrinaire, un « rejet de tous les partis politiques », « rejet de la centralisation », « refus de la dictature du prolétariat », l’abolition des structures oppressives à toutes échelles et de la coercition comme outil de maintien de l’ordre.

Un mouvement autoritaire

Le mouvement anarchiste chinois naît dans les années 1905-1910. Des années d’effervescence politique et culturelle. Le mouvement anarchiste chinois, comme ailleurs, est divers : anarcho-communisme (Liu Shifu), anarchisme agrarien (Liu Shipei), anarcho-individualisme (Qu Qianzhi), anarcho-féminisme (He Zhen), anarcho-syndicalisme (Wu Kegang)… Ces courants se croisent parfois, s’entrechoquent souvent. Cela explique aussi pourquoi les sources dans lesquelles puisent les anarchistes sont diverses : textes taoïstes ou issus du bouddhisme pour les uns, Kropotkine et Elisée Reclus pour les autres, événements contemporains, littérature… Souvent des influences diverses et croisées, ce qui nous permet ici de rappeler que l’anarchisme chinois n’est en rien une « importation » d’une « pensée politique occidentale », comme on peut l’entendre parfois… L’anarchisme chinois est un mouvement avec ses spécificités, ses événements, ses personnages, ses périodiques.

Si le courant anarchiste se revendique aussi sans doctrine et sans canon, les anarchistes chinois semblent concentrer leur intérêt autour de l’expression d’une éthique individuelle et collective. Ils formulent un rejet commun et construit de l’autorité, du gouvernement et de la famille, dans la lignée du mouvement du 4 mai[4] et du mouvement pour la Nouvelle Culture.

« L’anarchisme est l’idéal et l’idéologie de la classe exploitée », écrit Ba Jin[5]. « L’anarchisme est la négation de l’Etat, négation de l’accaparement individuel des biens de la société, négation de toute autorité », écrit-il dans « Les principes de l’anarchisme » (1929). Dans la lignée de Proudhon et de Kropotkine, il affirme la nécessité de renverser l’Etat et d’abolir la propriété privée. Et à propos de l’Etat, « il se contente de nous massacrer, de nous humilier, de s’allier aux capitalistes pour massacrer les pauvres et nous voler », « tous les gouvernements sont basés sur la terreur »[6].

Pour lui, la révolution en Chine sera forcément liée, soit provoquée par, soit provoquant, « une grande révolution mondiale ». « A mon avis il n’y aura jamais de paix tant qu’un pays qui compte quatre cent millions d’habitants sera opprimé et exploité »[7], écrit-il en 1928.

L’anarchisme devient dans les années 20 un phénomène national et rassemble nombre d’intellectuels et d’étudiants. Des groupes d’entraide entre étudiants et ouvriers voient le jour dans les villes, avec des cours dispensés dans les usines, et des programmes d’étude qui allient travail manuel et intellectuel. Dans les campagnes ont lieu diverses expérimentations, notamment au sud de la province de Fujian, où se forme alors une communauté indépendante basée sur des principes « anarchistes » et « révolutionnaires »[8]. Les anarchistes chinois fondent les premiers syndicats ouvriers, particulièrement autour de Canton, où l’on en compte une quarantaine dans les années 1915. Entre 1905 et 1923, il y aurait eu environ 70 périodiques et journaux anarchistes en langue chinoise, et 92 sociétés anarchistes auraient vu le jour en Chine continentale entre 1919 et 1923[9].

Le mouvement anarchiste chinois est pluriel. On distingue plusieurs « centres » ou « groupes », notamment ceux de Paris, de Tokyo ou de Canton mais aussi le groupe du Sichuan, le groupe du Hunan, qui gravitent autour de sociétés, publications et manifestes. On distingue également deux grands moments : une première génération, active de 1905 à 1915 environ, c’est-à-dire avant la mort de Liu Shifu et l’interdiction de l’anarchisme en Chine, puis une seconde génération, qui émerge dans les années 1915 avec la mouvance de la Nouvelle Culture et du 4 mai et se délite dans les années 30-40 avec la montée des tensions entre Communistes et Nationalistes.

La première génération d’anarchistes chinois se forme autour de groupes à Paris et à Tokyo. Menée par Wu Zhihui, Li Shizeng et Zhang Jingjiang, autour du journal Xin Shiji (Le Nouveau Siècle) elle œuvre pour la divulgation en chinois des écrits des grandes figures de l’anarchisme. Au même moment naît le groupe de Tokyo, autour de Liu Shipei et de He Zhen, qui publient également un journal, Tianyi bao (Principes naturels)[10]. Alors que les articles du Nouveau siècle sont davantage tournés vers les débats et dissensions théoriques, Principes Naturels s’intéresse plutôt aux conditions de travail, à la condition des femmes et de la paysannerie chinoise. En Chine, Canton constitue la principale place forte de l’anarchisme, et plus précisément de l’anarcho-communisme, avec Liu Shifu et la création de la Xinshe (Société de la conscience) en 1912. Liu Shifu est considéré comme un des « pères » du mouvement anarchiste chinois, membre du Corps des Assassins Chinois, groupe terroriste visant à renverser le pouvoir, et fondateur de plusieurs sociétés secrètes et journaux[11].

Cette génération réfléchit principalement aux réformes de l’éducation et de l’organisation sociale, et effectuent des travaux sur les structures économiques et structures du travail, avec des essais et articles, mais aussi des mises en pratique, comme à Paris, en 1912, la Liufa qingong jianxue hui (La Société Travail-Etude).

La seconde génération naît avec le mouvement du 4 mai. La plupart des anarchistes de cette génération, à l’instar de Ba Jin, furent introduits à l’anarchisme par les textes de Kropotkine ou de Liu Shifu. Parmi ces nouveaux venus, Bi Xiushao, Zhu Qianzhi, Qu Taijun, Zheng Peigang, Huang Lingshuang, entre autres.

Cette deuxième génération se distingue par la généralisation de la réflexion sur les structures oppressives et répressives de la société. Elle s’attaque à toutes les formes d’autorité : « ce que nous voulons dire par « autorité » n’est pas seulement le militarisme de l’Allemagne ou de l’Autriche, ou le « surhomme » de Nietzsche, mais aussi les politiques, la religion, la loi, et le capitalisme, tout ce qui empêche la réalisation du bonheur et de la liberté dans nos sociétés » écrit Huang Lingshuang[12]. Le syndicalisme est une composante majeure des réflexions de cette seconde génération, les anarchistes organisant avec les ouvriers de grandes grèves, comme celle des usines de textile de Changsha en 1921. Les anarchistes se font aussi connaître via l’organisation de grands rassemblements du Premier Mai.

Dès les années 1920, mais surtout aux abords des années 1930, les controverses entre anarchistes et communistes, et notamment entre anarcho-communistes et marxistes, modèlent le débat et radicalisent les positions. En 1925, après l’incident du 30 mai à Shanghai[13], le Parti Communiste passe de 1000 à 50 000 adhérents, et prend de fait l’ascendant sur la classe ouvrière. Selon Ba Jin, c’est le manque de cohésion et d’organisation du mouvement anarchiste, et le fait que ce ne soit pas un parti constitué dans le jeu des partis politiques, qui, face aux Communistes, mène à son délitement progressif[14].

Malgré la répression et l’interdiction du mouvement anarchiste, ils continuent leurs activités dans les années 30, notamment à Shanghai, Canton et Nanjing ; à Nanjing se créé en 1931 la Ligue Anarchiste Orientale autour d’anarchistes chinois, japonais, coréens et vietnamiens. A la faveur des événements de 1936-1937 en Espagne, les anarchistes chinois se réorganisent sous la bannière du « Coq qui chante dans la nuit », et s’attèlent à propager leurs idées en organisant manifestations de soutien aux travailleurs espagnols et distributions de brochures[15].

Le destin de la seconde génération fut partagé. Il semble qu’en 1949, lorsque le Parti Communiste accéda au pouvoir, certains accueillirent la « libération » communiste avec plus de sympathie que de rejet. Mais beaucoup, une large moitié selon les estimations de Peter Zarrow[16] d’auteurs ou penseurs anarchistes importants auraient fui la Chine après 1949 : Huang Lingshuang, Liang Bingxian, Wei Huilin… Tous finirent leurs jours à Hong Kong, Taïwan, ou aux Etats-Unis. Certains se rangèrent, d’autres, comme Lu Jianbo, se turent. Zhu Qianzhi devint maoïste et Huang Lingshuang se rapprocha du parti.

L’histoire de l’anarchisme en Chine remet donc à la fois en question l’histoire traditionnelle de l’anarchisme – souvent très occidentalo-centrée, autour de l’Italie, la France, l’Espagne – et l’histoire « admise » de la Chine[17] – dont le canon omet bien souvent la mémoire du mouvement anarchiste.

Les anarchistes chinois, de fait, s’insèrent dans le réseau global et transnational d’échanges, de débats et d’idées anarchistes. Etudier ce réseau en décloisonnant l’historiographie et ouvrir la possibilité d’une histoire transnationale semble nécessaire pour mieux comprendre ce qu’a été le mouvement anarchiste au début du XXe siècle[18]. Plonger dans l’histoire, creuser, fouiller, pousse alors à s’interroger sur la manière dont on « fait » l’histoire.

[1] Septembre 1964. « CJ Tien » serait le pseudonyme de l’anarchiste chinois Ma Schmu. Extrait traduit par Angel Pino, « Li Peigan et ses traductions de littérature anarchiste », A contretemps numéro 45 (2013).

[2] Trois ouvrages majeurs ont été écrits sur le sujet, publiés en anglais et aux Etats-Unis, non encore traduits en français. Ceux-ci abordent une grande diversité de sujets et proposent des thèses différentes, mais demeurent des références en la matière. Il s’agit de The Chinese Anarchist Movement, largement descriptif, de Robert Scalapino et George Yu, publié en 1961, Anarchism in the Chinese Revolution, d’Arif Dirlik, publié en 1991, qui formule la thèse la plus stimulante et la plus forte, ainsi que Anarchism and Chinese Political Culture, de Peter Zarrow, publié en 1990, qui fournit un nombre impressionnant de détails mais dont les analyses restent assez faibles théoriquement. En Chine, depuis les années 80, un regain d’intérêt a également été porté à l’histoire de l’anarchisme, avec notamment un volume conséquent publié en 1989.

[3] De manière générale, la tension entre le socialisme hégémonique – ici le communisme d’Etat – et l’anarchisme, dans l’historiographie, est récurrente, et s’observe partout où les courants socialistes ou communistes ont tenté de réécrire l’histoire. On pourra se borner au seul exemple de l’ouvrage de Voline, La révolution inconnue, où celui-ci entreprend d’écrire une histoire des soviets et de la révolution russe à contre-courant de l’historiographie traditionnelle marxiste ; il écrit, « même si les socialistes apprenaient les faits et voulaient en tenir compte, il leur faudrait avouer qu’ils n’y furent pour rien et qu’ils surent seulement mettre à profit, beaucoup plus tard, le fait existant ». Cette citation est particulièrement éclairante quant à son écho avec la situation des premiers mouvements ouvriers et syndicats en Chine.

[4] Mouvement du 4 mai 1919 : mouvement, majoritairement étudiant, qui s’oppose aux décisions du traité de Versailles et aux « 21 conditions » posées par le Japon au gouvernement chinois, mouvement anti-impérialiste et dans lequel la littérature socialiste et anarchiste a joué un grand rôle. Grèves, boycotts, meetings, c’est le premier mouvement de masse, et l’avènement d’une jeunesse intellectuelle engagée.

[5] « L’anarchisme et la question pratique » (1927).

[6] « Le syndicalisme révolutionnaire » (1924).

[7] La Chine souterraine (1928). Traduction Angel Pino. Cette remarque est toujours aussi pertinente, au détail près que la population chinoise a légèrement augmenté depuis.

[8] Gandini (1997).

[9] Arif Dirlik, Anarchim in the Chinese Revolution (1991).

[10] Nous reprenons ici la traduction consacrée de ce journal, « principes naturels », bien que la traduction en anglais soit « natural justice ».

[11] Edward Krebs, Shifu, the soul of Chinese anarchism (1998).

[12] Huang Lingshuang (1917).

[13] La police britannique tire sur des milliers d’étudiants et ouvriers rassemblés pour protester contre la répression des grèves et les conditions de travail dans les usines textiles japonaises à Shanghai.

[14] Ces facteurs sont d’ailleurs détaillés et explicités par Ba Jin dans ses articles de 1927, et dans son introduction Du Capitalisme à l’anarchisme.

[15] Un groupe tenta même de rejoindre l’Espagne, mais ne put débarquer à Marseille ; ils repartirent donc vers l’Asie, plus précisément vers le Vietnam où ils fondèrent le premier groupe anarchiste vietnamien.

[16] Peter Zarrow, Anarchism and Chinese political culture (1990).

[17] L’historiographie de la Chine étant encore aujourd’hui marquée par la réécriture, et une forme de mémoire sélective, surtout quant au discours sur la « révolution » chinoise.

[18] Batman, Constance ; Berry, David (2010). New perspectives on Anarchism, Labour and Syndicalism: the Individual, the National and the Transnational. Cambridge Scholars Publishing. Une nouvelle tendance dans l’historiographie de la pensée politique, qui cherche à dépasser les conceptions et contextes nationaux, en ouvrant la possibilité d’une « histoire transnationale », qui semble plus pertinente pour comprendre les mouvements et modalités d’organisation de l’anarchisme dans l’histoire. David Barry définit ainsi les traits de cette nouvelle historiographie dans le cas du mouvement anarchiste, qui résume les sujets abordés ci-dessus : « les influences croisées internationales, les connections personnelles, la carte globale du syndicalisme, et le rôle des liens informels via les déplacements, le journalisme ou encore la traduction d’écrits théoriques ». Cet angle cherche à montrer que les écrits, événements et figures anarchistes ne sont jamais cantonnés à un quelconque cadre géographique, et on serait même tenté de dire, historique, notamment lorsqu’au XXe siècle, les références au XIXe sont omniprésentes. Séparer l’histoire locale, nationale et internationale comme des poupées russes n’aurait clairement pas de sens, et serait même faux.