Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

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Lire le texte sur le site de Contretemps

Alors que s’est récemment finie la campagne de dons pour sauver les Éditions sociales et La Dispute et leur permettre de se développer[1], la rédaction de Contretemps a souhaité leur donner la parole, pour nous en dire plus sur les raisons de cette initiative mais aussi sur l’histoire, les lignes et les activités des deux maisons d’édition.

Dans cet entretien avec trois membres de l’équipe éditoriale et de gestion, Clara Laspalas et Noémie Brun (éditrices, aux côtés de Marina Simonin) et Alexis Cukier (philosophe qui contribue bénévolement à la coordination éditoriale), il est donc question notamment des conditions matérielles de l’édition critique indépendante, du slogan « Make marxisms great again » et plus particulièrement des collections GEME et Découvrir des Éditions sociales.

On y aborde également la ligne éditoriale de La Dispute et notamment des collections « Le genre du Monde » et « Travail et salariat », ainsi que des rapports entre marxisme et sciences sociales critiques. Au final, il s’agit aussi de faire mieux connaître le travail d’édition, et d’en comprendre les spécificités quand ce travail est conçu pour armer les luttes et contribuer à l’émancipation.  Continuer la lecture de Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

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Le premier texte sur le site de Ballast
Le texte original (en anglais) sur le site de Tribune

Tour de France et lutte des classes

Charlotte Jones
Paru dans Tribune – Juillet 2022
Traduit par la rédaction de Ballast – Juin 2024

Élections législatives obligent, le départ du Tour de France dans quelques jours ne fera pas les gros titres cette année. Si la course a perdu de son lustre à cause des scandales de dopage qui ont marqué le cyclisme ces dernières décennies, elle reste pourtant massivement suivie et garde sa réputation de grand événement populaire. Depuis sa création en 1902, elle anime chaque début d’été et draine les foules au bord des routes, sur les pentes d’un col ou à l’arrivée d’une étape. Dans un article publié dans Tribune[1] que nous traduisons, Charlotte Jones revient sur l’histoire de la course et, à rebours de la neutralité revendiquée par ses organisateurs, elle l’affirme : le Tour de France est politique. Continuer la lecture de Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

Cosmo-poétique du refuge – Dénètem Touam Bona

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Lire le texte sur le site de Terrestres

Le marronnage se déploie sur près de quatre siècles dans les Amériques et les archipels de l’océan Indien. A Haïti, le monde afro-diasporique s’est construit contre la propriété privée et la quête du profit. De la colonie à notre société de contrôle, la sécession marronne ne demande qu’à être réinventée.

Ce texte a initialement été publié dans le numéro 12 de la revue Z[1], qui l’a aimablement mis à [la] disposition [de la revue Terrestres]. Il s’agit ici d’une version légèrement remaniée par l’auteur.

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« Nous sommes la semence de la Terre
La vie en perpétuel devenir. »

Octavia E. Butler, La Parabole du semeur Continuer la lecture de Cosmo-poétique du refuge – Dénètem Touam Bona

La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

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Le texte sur le site Les Mots Sont Importants

L’approche historienne de la mémoire, qui se développe en France à partir du milieu des années 1970[1], s’est fondée sur la division entre histoire et mémoire. Appréhendant la mémoire « en creux » par rapport à l’histoire et considérant avant tout celle-ci comme le creuset des falsifications du passé, les historiens qui ont participé de ce mouvement ont opposé une histoire supposée savante, critique et porteuse de vérité, à une mémoire considérée comme affective, mythique et mensongère, dans laquelle il s’agirait d’identifier la trace des manipulations du passé et la subjectivité des individus (Lavabre, 2007[2]).

Penser cette opposition à partir des mémoires féministes permet de mettre en évidence les fondements genrés de cette distinction, ainsi que les spécificités des mémoires minoritaires[3]. En effet, femmes et hommes ont-ils les mêmes rapports au passé, et surtout leurs récits du passé ont-ils les mêmes possibilités d’accès au statut de vérité ? L’histoire des minoritaires peut-elle ainsi se défaire de la mémoire ? Enfin, les mémoires des groupes minoritaires peuvent-elles émerger dans les mêmes espaces, et avec les mêmes mots, que les récits du passé des groupes majoritaires ? Continuer la lecture de La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

Des cinéastes militants en quête de sociabilité ouvrière. Prises de vues et prises de positions autour d’À bientôt j’espère – Catherine Roudé

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Catherine Roudé, docteure en histoire du cinéma et de l’audiovisuel de Paris 1, est l’autrice d’une thèse publiée, Le Cinéma militant à l’heure des collectifs. Slon et Iskra dans la France de l’après-1968 (PUR, 2017). Elle mène une recherche consacrée à la circulation et aux usages spectatoriels du cinéma militant des années 1960-1970 en France.

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La grève de la Rhodiaceta en 1967 – Nicolas Hatzfeld et Cédric Lomba

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Dans l’avant-68, la Rhodiaceta est une référence qui s’impose. Elle désigne une grève avec occupation de la principale usine de Besançon durant un mois, en février-mars 1967, au retentissement national. La référence tourne au mythe à partir d’un film, tourné par Chris Marker à Rhodia et diffusé en février 1968 à la télévision. Le titre, A bientôt, j’espère, reprenait les mots par lesquels un jeune ouvrier, Georges Maurivard, donnait rendez-vous aux patrons pour un futur combat. L’interpellation, superbe, prend en mai-juin une dimension prémonitoire et nourrit, dès lors, une lecture rétrospective des événements de 1968 : avant les étudiants de Nanterre, on peut trouver des prémisses ouvrières au mouvement. Or, ce n’est pas l’objectif visé par ce texte.

La grève de la Rhodia engage des jeunes, ouvriers, provinciaux ; croisant le fer avec l’autorité, rencontrant des gens de culture, ils osent parfois même devenir auteurs. Décentrés socialement et géographiquement par rapport à la scène plus connue des événements de 1968 sans lui être en rien étrangers, ces acteurs permettent d’affiner l’analyse de chacune des catégories qu’ils mobilisent, de travailler la pluralité des événements et d’en enrichir la compréhension générale. Mais le décentrement visé par cette étude est aussi temporel. En effet, il n’est pas question de s’en tenir à ce qui en cet hiver bisontin et industriel comprend déjà le printemps de mai, d’enserrer le temps d’avant dans une lecture téléologique. Au contraire, ce texte vise à reconstruire, autant que faire se peut, l’étrangeté d’un temps où l’on ne pensait pas 68, malgré l’expression d’espérances ou de craintes susceptibles d’en partager des éléments. Prosaïquement, il s’agit de reconstituer des faits[1], de repérer la consistance de ce qui s’est produit alors et de comprendre ce qui a fait événement à l’époque[2]. En rendant à la grève de 1967 son autonomie, l’analyse l’ancre pleinement dans la décennie des années 1960, une échelle moyenne de l’époque de la Modernité[3], reliée tant à la guerre d’Algérie qu’à 1968. Entre ces temps forts qualifiés tous deux d’« événements, l’analyse du conflit Rhodia établit un lien étonnamment fort et riche, qui mobilise les problé­matiques de la violence, de la contestation, de la solidarité et du collectif, ou de l’appropriation subversive de pratiques culturelles. La question ouvrière, ainsi traversée, devient beaucoup plus ample et complexe qu’un strict territoire de travail, et permet d’analyser des mutations plus larges dans la société française. Le cas de la Rhodia est à la fois exemplaire de cette présence ouvrière et singulier dans les manifestations qu’il en présente. Continuer la lecture de La grève de la Rhodiaceta en 1967 – Nicolas Hatzfeld et Cédric Lomba

Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

 

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Classe de lutte (1969) est la première réalisation du groupe Medvedkine de Besançon. Cette expérience, initiée par l’intervention de Chris Marker et Mario Marret lors de la grève de la Rhodiaceta Besançon au printemps 1967, ambitionnait de déléguer aux ouvriers les outils de leur propre représentation. La fabrication du film tout comme ses réceptions successives en pointent les potentialités et les limites. Continuer la lecture de Le cinéma pour Classe de lutte. Militantisme ouvrier et combat culturel après Mai 1968 – Catherine Roudé

Medvedkine ou les ouvriers-cinéastes – Thibauld Weiler

 

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Le texte sur le site de Ballast

Les groupes Medvedkine ? L’histoire d’un collectif d’ouvriers-cinéastes qui, pendant près de 7 ans, de 1967 à 1974, réalisa des films de luttes — initialement orientés vers la grève qu’ils menaient dans leur usine Rhodiaceta, à Besançon et à Sochaux. Ces expériences filmiques restent aussi rares que précieuses : elles sapent les bases du mode traditionnel de production (notamment dans l’organisation du travail et la répartition des tâches, au tournage comme au montage) et défont les frontières entre filmeurs et filmés (et, dans ce cas précis, entre artistes cultivés et travailleurs modestes). Retour sur ce cinéma « armé ». Continuer la lecture de Medvedkine ou les ouvriers-cinéastes – Thibauld Weiler

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 3/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am
Quelques textes de Ba Jin traduits par Angel Pino

Cet article fait suite à deux articles de présentation de l’anarchisme chinois que nous avions publiés il y a quelques mois [disponibles sur tarage.noblogs.org – nde].  Cette semaine, Agathe Senna nous présente Ba Jin, écrivain anarchiste chinois (1904-2005)

« La tragédie des intellectuels chinois, je n’ai pas pu y échapper. »[1]

A sa mort en 2005, Ba Jin (巴金) est couronné par la presse du monde entier et par Pékin comme « géant de la littérature chinoise » ; mais avant d’être un écrivain à succès, Ba Jin est aussi et surtout, un penseur politique, un intellectuel, un défenseur infatigable des idées anarchistes et des libertés fondamentales. Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 3/4 – Agathe Senna

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am
Le site autour de La revanche des femmes par les éditions de l’Asymétrie

Cet article fait suite à la présentation de l’anarchisme chinois que nous avions publiée il y a quelques semaines [disponible sur tarage.noblogs.org – nde]. Cette semaine, Agathe Senna nous présente He-Yin Zhen (1884 – ca. 1920), essayiste et théoricienne féministe et anarchiste.

« En Chine, depuis la nuit des temps et jusqu’à aujourd’hui, c’est un système profondément inégalitaire qui a été instauré, un système de maintien de femmes-esclaves. Depuis les temps les plus reculés, lorsque les hommes posent les yeux sur les femmes, c’est avec le même regard qu’ils contemplent
les esclaves et les servantes »[1] Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna