Sportive de haut niveau et mère – Chloé Ripert

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Texte de la brochure :

La gestion de la maternité, avant, pendant et après, reste souvent un sujet de frictions. En témoignent les tests de grossesse pratiqués par un club de handball sans le consentement des joueuses.

« Quand j’ai annoncé ma grossesse, on m’a dit « Ah bon, tu arrêtes ta carrière ? » J’expliquais que non, je faisais une parenthèse, mais on m’a fait comprendre que je ne reviendrai jamais. » Mélina Robert-Michon, lanceuse de disque, vice-championne olympique en 2016, a eu son premier enfant en 2010 à 31 ans. Elle avait prévu de reprendre la compétition ensuite. Son récit témoigne d’un préjugé bien ancré, selon lequel la grossesse serait synonyme de fin de carrière.

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Combat et Incarcération – Trey Sterling

Lien vers la brochure en pdf : Combat et incarcération

Lien vers l’article sur Lundi Matin : Combat et incarcération

Texte de la brochure :

Dans cet article d’abord publié en anglais dans la revue Commune, Trey Sterling enquête sur la pratique de la boxe dans le milieu carcéral américain ; entre forme de résistance à l’enfer de l’enfermement et capture contre-insurrectionnelle d’une culture populaire.

À chaque empire son Spartacus

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Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

Lien vers la brochure en pdf : Boxer comme un homme

Texte de la brochure :

Les sports de combat sont souvent considérés comme un espace susceptible de conforter, voire de préserver « l’identité masculine » dans des États contrôlant et réprimant de plus en plus l’expression de la violence physique[1]. L’engagement de quelques femmes dans des modalités de pratiques pugilistiques violentes réservées aux hommes jusque dans une période récente constitue, d’une certaine manière, un phénomène inédit. La construction des « habitus pugilistiques » masculins, analysée en profondeur par Loïc Wacquant[2] dans le domaine de la boxe anglaise, révèle l’importance des apprentissages techniques dans les processus d’incorporation de normes et de valeurs à l’œuvre dans un lieu particulier, le « gym ». Pour les boxeuses, en situation très minoritaire dans cet espace masculin, l’apprentissage des techniques pugilistiques et le travail de « féminisation » de l’apparence corporelle sont simultanés. Cette double contrainte peut être plus ou moins forte selon les modalités compétitives privilégiées par les combattantes. L’exemple des boxes poings-pieds, appréhendées comme un sous- espace de pratiques [voir encadré « Le contexte de l’enquête : l’espace des clubs »], permet d’analyser l’impact des conditions d’apprentissage technique dans la socialisation pugilistique. Dans le cas des boxeuses engagées dans les formes les plus dures de pratique, « hard » dans le langage indigène, l’apprentissage et l’usage compétitif de techniques pugilistiques symboliquement associées au masculin s’accompagnent de l’intériorisation particulièrement efficace de la domination masculine. Les conditions de socialisation très spécifiques dans cet univers populaire, qui n’exclut pas l’expression de la violence physique la plus brutale, diffèrent radicalement de celles de la boxe « soft », valorisant une modalité de pratique plus euphémisée, investie par des fractions de classe plus cultivées, à l’instar de ce que l’on constate dans les arts martiaux de préhension[3]. Continuer la lecture de Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

Boxer contre les stéréotypes de genre – Entretien avec Natacha Lapeyroux par Yann Renoult

 

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Lien vers l’article sur Ballast (vidéos complémenaires en fin d’aricle) : Ballast

Texe de la brochure :

Il y a quelques années, un pho­to­graphe a sui­vi les entraî­ne­ments et les com­pé­ti­tions d’un groupe de boxeuses du club Boxing Beats d’Aubervilliers — pré­cur­seur dans le déve­lop­pe­ment de la boxe fémi­nine sous l’im­pul­sion de Saïd Bennajem, ancien boxeur aux JO de 1992. Longtemps inex­ploi­tées, ces images res­sortent des tiroirs et donnent l’oc­ca­sion à son auteur, éga­le­ment jour­na­liste indé­pen­dant, de ren­con­trer trois boxeuses du club. Natacha Lapeyroux, doc­to­rante en Sciences de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion, a fait sa thèse sur les repré­sen­ta­tions télévisuelles des spor­tives de haut niveau en France ; elle exerce éga­le­ment la boxe anglaise depuis une dizaine d’années. Elle lui parle de son enquête eth­no­gra­phique dans la salle d’Aubervilliers. 

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Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue – Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne – Mickaël Correia et Céline Picard

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Texte de la brochure :

Depuis quelques semaines, l’athlète sud-africaine Caster Semenya défraye la chronique. La triple championne du monde du 800 mètres conteste une mesure qui oblige les sportives qui ont un taux élevé de testostérone à le faire baisser pour participer aux compétitions. La Fédération internationale d’athlétisme cherche ainsi à tout prix à sauvegarder l’illusion d’une certaine équité, entreprise d’autant plus vaine qu’aux inégalités de conditions de vie et d’entraînement s’ajoute l’infinie diversité des morphologies. Parmi les outils en usage dans le milieu sportif, la catégorisation selon le sexe est à la fois le réceptacle et le relais des pires préjugés de genre. Continuer la lecture de Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue – Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne – Mickaël Correia et Céline Picard

Les arrières-pensées réactionnaires du sport – Frédéric Baillette

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Texte de la brochure :

Le sport est très souvent présenté par ses laudateurs et ses défenseurs comme un fait universel, un invariant culturel. Sous des formes certes changeantes, il aurait été pratiqué à toutes les époques et sous toutes les latitudes. Son omniprésence dans le temps et dans l’espace ne ferait aucun doute. Dans cette vision divine, mystique et quasiment céleste, le Sport transcenderait les hommes, il serait « de partout et de toujours », il apparaît, dès lors, comme une sorte d’entité supra-naturelle. Phénomène transhistorique, il serait également au-dessus des batailles politiques, des luttes de classe et des conflits armés. Il formerait un monde à part, une sorte de supra-nation, un « gouvernement universel ». Le sport, et plus particulièrement l’olympisme, cette « ONU sportive » (Jean-Marie Brohm), aurait ainsi une mission humanitaire à accomplir, une sainte croisade à mener : contribuer à la paix sur terre, établir et maintenir la cohésion et « la paix sociale » (De Coubertin), instaurer l’entente cordiale entre les hommes de bonne volonté (sportive), en les rassemblant, par-delà leurs convictions (religieuses ou politiques) et leurs origines (sociales ou raciales), autour d’une même ferveur religieuse (la passion du sport, la communion athlétique). Intrinsèquement neutre et politiquement correct, le sport œuvrerait essentiellement pour l’amitié, la réconciliation, l’harmonie sociale, la coexistence pacifique, bref, l’apaisement et la résolution de tous les conflits. Continuer la lecture de Les arrières-pensées réactionnaires du sport – Frédéric Baillette