L’éradication des « abstractions talmudiques »: l’antisémitisme, la transmisogynie et le projet nazi — Joni Alizah Cohen

 

Lien vers l’article original sur le site de la revue Contretemps.
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Texte de la brochure :

Joni Alizah Cohen est étudiante chercheuse en féminisme marxiste, fondatrice d’Invert Journal et l’une des organisatrices de la Women’s Strike Assembly et de la Feminist Antifascist Assembly.

Cet article a été initialement publié sur le blog des éditions Verso et est issu d’une communication présentée au colloque Historical Materialism en novembre 2018. Il a été traduit de l’anglais par Sophie Coudray.

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L’année 2018 a vu une large augmentation de la violence antisémite au niveau mondial, culminant avec le massacre de 11 juifs dans une synagogue de Pittsburgh en novembre. De la même façon, la violence à l’encontre des personnes trans, et des femmes trans non-blanches en particulier, a continué d’augmenter de façon exponentielle ; il y a, à présent, pour cette seule année, 368 meurtres reportés dans le monde. Cette année a également connu une attaque concertée contre les protections limitées dont bénéficient les personnes trans aux États-Unis, avec l’inauguration de plans visant à supprimer toute possibilité de changement légal de genre ainsi que la suppression des mesures de protection contre le viol et la violence pour les personnes trans incarcérées. Cela se couple à une résurgence des politiques nationales-socialistes et fascistes dans le monde entier, ce qui rend de plus en plus urgent la compréhension des logiques qui gouvernent la pensée, l’action et les politiques fascistes de manière à mieux les combattre et à éviter leur influence rampante dans nos vies quotidiennes. Continuer la lecture de L’éradication des « abstractions talmudiques »: l’antisémitisme, la transmisogynie et le projet nazi — Joni Alizah Cohen

L’homme arabe, la France et les identités sexuelles – Todd Shepard, Thibaut Willems

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Lire le texte sur le site de Jef Klak

Texte de la brochure :

Si les Arabes sont une vieille obsession française, les visions fantasmées qui en ont découlé sont le fruit d’une longue histoire. Dans Mâle décolonisation (Payot, 2017) l’historien Todd Shepard revient sur le moment particulier qu’a constitué à cet égard l’après-guerre d’Algérie. Il y retrace comment, de 1962 à 1979, l’homme arabe est devenu en France une figure omniprésente dans les débats de société les plus divers, consubstantielle aux positions politiques de l’extrême droite comme de l’extrême gauche, et façonnant des mouvements de libération homosexuels et féministes. C’est à l’aune de l’étude de cette période unique que les formes contemporaines de racisme s’éclaircissent. Continuer la lecture de L’homme arabe, la France et les identités sexuelles – Todd Shepard, Thibaut Willems

Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit – Entretien avec Maud Simonet – Julia Burtin Zortea, Lucie Gerber

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L’article sur le site de Panthère Première

Texte de la brochure :

Alors que la gestion de la pandémie de COVID-19 accélère les dynamiques de mise au travail de certaines catégories de population par l’État sans contrepartie financière (ou si peu), nous vous proposons la lecture de cet entretien avec la sociologue Maud Simonet publié dans le dernier numéro de Panthère Première (printemps-été 2020), paru juste avant le confinement.

ustifié par les rhétoriques du « sacrifice national », du « civisme » et de l’ « altruisme », le recours au travail gratuit (ou quasi gratuit) des étudiant·es infirmier·es[1], des réfugié·es[2] et des milliers de femmes qui cousent des masques à domicile met en lumière un phénomène structurel. Pour comprendre les logiques à l’œuvre, la sociologue Maud Simonet, auteure de l’ouvrage Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (Éditions Textuel, 2018) propose de revenir à la critique féministe du travail domestique.

À qui profitent ces formes « citoyennes » de travail non rémunéré ? Qui y est assigné·e ? Que racontent-elle sur la valeur du travail (et des métiers) ? Comment sont-elles justifiées ? Si le caractère patriarcal de l’État néolibéral n’est aujourd’hui plus à démontrer, en repasser par l’analyse féministe pour analyser ces formes, pas si nouvelles, d’exploitation, nous semble indispensable en ce moment de crise.

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La droite extrême à l’assaut du livre – Ellen Salvi


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Texte de la brochure :

On pouvait penser le monde feutré de l’édition protégé de la droite extrême, mais ses thèmes de prédilection – le « déclin français », la « menace migratoire » ou le « danger de l’islam » – se sont emparés des livres. Non seulement chez des petits éditeurs engagés dans la droite radicale, qui font florès, mais au cœur même des grandes maisons, sans attaches idéologiques particulières, qui n’ont plus de scrupule à faire paraître ce qui serait, il y a peu, resté confiné dans leurs marges. Ce glissement généralisé trouve sa source dans un phénomène qui n’a fait qu’empirer depuis deux décennies : la concentration capitalistique et l’abandon des postes clés de l’édition à des gestionnaires, que la recherche de profit pousse à publier des auteurs identitaires et réactionnaires – comme Laurent Obertone, Éric Zemmour, Robert Ménard ou Richard Millet –, en flattant l’air du temps pour accéder au classement des meilleurs ventes.

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C’est une histoire germanopratine[1] qui aurait pu rester confinée aux murs du Café de Flore si elle n’était pas révélatrice d’un mouvement intellectuel profond. Début mars, l’éditeur et écrivain Richard Millet se confie au Point[2] pour dénoncer le « Système » – avec un grand « S » – dont il se dit victime. Tout juste convoqué par Gallimard pour un entretien préalable à un licenciement, celui que l’on surnomme le « faiseur de Goncourt » (il est à l’origine des Bienveillantes de Jonathan Littell et de L’Art français de la guerre d’Alexis Jenni, qui ont reçu le célèbre prix en 2006 et 2011) pense tenir entre ses mains l’illustration parfaite de ce qu’il dénonce depuis plusieurs années : le musellement, par la « gauche morale », de tous ceux qui ne vont pas dans le sens de la doxa. Parce qu’il a signé un texte au vitriol sur Maylis de Kerangal, auteure publiée chez Verticales, une filiale de Gallimard, sa maison d’édition le met à pied. Le couperet de l’entre-soi est tombé. Les apôtres de la bien-pensance ont encore frappé.

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Autodéfense et sécurité – Elsa Dorlin

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Safe!

Dès la fin des années soixante aux États-Unis, dans un contexte où la mobilisation des minorités raciales et sexuelles est à son acmé, les Black Panthers font « école ». En juin 1969, les révoltes de Stonewall marquent un tournant quant à la libération homosexuelle et trans, en écho aux mouvements de libération des femmes, antiracistes et anti-impérialistes. Pour l’ensemble de ces mouvements, c’est l’État et sa police qui assassinent. Dès 1965, à San Francisco, les militants LGBTQ organisent la résistance contre les persécutions policières des minorités sexuelles. Au début des années soixante-dix, le Gay Liberation Front (GLF)[1] participe à de nombreuses actions avec ou en soutien du Black Panthers Party : l’articulation des luttes anticapitaliste, antiraciste et antipatriarcale est alors l’un des piliers de l’analyse politique de nombre de mouvements coalisés. « Nos oppresseurs les plus immédiats sont les flics (…). Chaque vie homosexuelle vit dans la peur des flics, sauf quand nous commençons à contre-attaquer[2] » Des mouvements comme le Third World Gay Revolution (TWGR), the Combahee River Collective, par exemple, maintiendront cette ligne, même à contre-courant. Au début de l’année 1979, alors qu’une dizaine de femmes noires ont été assassinées en quelques mois, le Combahee River Collective[3] publie une brochure 6, 7, 8… Eleven Black Women. Why Did They Die?[4]. Refusant la rhétorique d’un recours à plus de protection policière ou patriarcale, le collectif retraduit la question de la sécurité en « autoprotection », appréhendant le sexisme et le racisme non pas comme deux rapports de domination additionnés (comme si l’un et l’autre s’ajoutaient, constituaient une « double » discrimination), mais comme un seul et même dispositif d’exposition maximale au risque de mort. Cette brochure est un véritable manifeste d’autodéfense qui explicite les ressources, les techniques, corporelles, personnelles, urbaines et politiques, qui permettent d’apprendre à se protéger soi-même.

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Le travail du sexe contre le travail – Morgane Merteuil

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Lien vers le texte sur Période

Texte de la brochure :

Pour certains et certaines, reconnaître le travail sexuel comme un travail est une démarche libérale, homogène à la marchandisation des corps. À l’encontre de cette idée fausse, Morgane Merteuil propose d’examiner le travail sexuel comme une dimension du travail de reproduction de la force de travail, et reconstitue les liens qui unissent la production capitaliste, l’exploitation du travail salarié et l’oppression des femmes. Elle démontre que la lutte des travailleuses du sexe est un puissant levier pour remettre en cause le travail dans son ensemble, et que la répression du travail du sexe n’est rien d’autre qu’un instrument de la domination de classe, de la division internationale (raciste) du travail et du stigmate de pute qui nourrit le patriarcat. Continuer la lecture de Le travail du sexe contre le travail – Morgane Merteuil

Combat et Incarcération – Trey Sterling

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Lien vers l’article sur Lundi Matin : Combat et incarcération

Texte de la brochure :

Dans cet article d’abord publié en anglais dans la revue Commune, Trey Sterling enquête sur la pratique de la boxe dans le milieu carcéral américain ; entre forme de résistance à l’enfer de l’enfermement et capture contre-insurrectionnelle d’une culture populaire.

À chaque empire son Spartacus

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La violence est-elle politique ? – Francis Dupuis-Déri

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Texte de la brochure :

Comme les réactions aux interventions des Black Blocs à la manifestation du 1er mai à Paris l’ont montré, la violence militante semble susciter – presqu’autant que la violence d’Etat, y compris dans les rangs militants – une réprobation généralisée. Cette réprobation va-t-elle de soi ?

Dans la préface au livre de Peter Gelderloos récemment paru en français Comment la non violence protège l’Etat : Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux, Francis Dupuis-Deri (auteur du livre Les Black Blocs : quand la liberté et l’égalité se manifestent, éditions Lux) interroge cette évidence. Il revient sur les critiques d’autoritarisme, de virilisme et de sexisme qui sont adressées aux groupes comme les Black Blocs, et rappelle les apports d’une tradition nord-américaine bien différente des postures
insurrectionalistes que l’on peut connaître en France.

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Contre le belloscepticisme – Alain Brossat

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Texte de la brochure :

 « Vus de tout près, les hommes ont leurs raisons d’agir ;
mais l’addition de celles-ci laisse bientôt deviner
d’autres mobiles, plus convaincants,
que le détail des êtres n’a pu qu’ignorer.
Ce sont pourtant ces forces qui semblent avoit guidé
les masses humaines vers les trous de Verdun… »

Eric Vuillard, La Bataille d’Occident

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« Demande-toi ce que tu peux faire pour en sortir. » Entretien avec Nicolas Marquis – Romain André

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Texte de la brochure :

Les livres de développement personnel se vendent comme des petits pains, particulièrement en ces temps de bonnes résolutions. Depuis leur essor, qu’on les perçoive comme symptômes d’un malaise culturel ou comme une nouvelle technique de pouvoir, ils suscitent dédains, moqueries et inquiétudes. Pourtant, de nombreux.ses lectrices et lecteurs considèrent que ces écrits leur ont sauvé la vie. Dans Du bien-être au marché du malaise (PUF, 2014), le sociologue Nicolas Marquis a pris le soin de partir de ces expériences de lecture pour réinterroger le monde qui les rend si désirables.

Cet article est issu du cinquième numéro de la revue papier Jef Klak, « Course à pied », encore disponible en librairie.

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