Junkie communism – M.E. O’Brien

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La brochure en pdf page par page : Junkie communism
La brochure en pdf format livret : Junkie communism_livret

Cette traduction [par l’équipe du blog Agitations] d’un texte de M.E. O’Brien, écrivaine et rédactrice du magazine communiste queer Pinko, invite à repenser la question de la drogue et plus globalement la place du « lumpenprolétariat » dans le mouvement ouvrier traditionnel. Plutôt que de considérer l’addiction aux stupéfiants comme un coup du hasard ou un échec personnel qu’on réparerait en intégrant ces personnes à un mouvement ouvrier clamant haut et fort les bienfaits du travail, il s’agit d’y voir un phénomène social qui met en exergue les lignes de fracture propres à la société de classes. Ces parcours rompus et difficilement intégrables dans les schémas classiques de l’imaginaire ouvrier, qu’il s’agisse de personnes transgenres et travailleur·ses de sexe, ou de chômeur·ses de longue durée, témoignent d‘une nécessité de repenser le cœur même du projet communiste, aussi bien que notre approche de la santé et en particulier de l‘usage de drogues. Continuer la lecture de Junkie communism – M.E. O’Brien

Contre la toxicophobie – Toxicophobie, mon amour & Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ?

Lire Toxicophobie, mon amour sur paris-luttes.info
Lire Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ? sur Vacarme
Brochure en pdf page par page : Contre la toxicophobie
Brochure en pdf livret Contre la toxicophobie_livret

Toxicophobie, mon amour…

Anonyme – paris-luttes.info – Avril 2017

Ce texte, rédigé par un héroïnomane, est né de la frustration, de la colère, de la peine de voir les toxicos invisiblisé·es au quotidien dans les milieux politisés comme partout ailleurs. L’auteur souhaite dénoncer la toxicophobie généralisée pour que chacun·e puisse déconstruire ses a priori et laisser de la place à celleux que la société a mis de côté. Publié à l’origine sur Brest-medias-libres (aujourd’hui bourrasque-info.org), il s’agit ici de l’article – légèrement modifié – publié 14 avril 2017 sur Paris-luttes.info.

Je n’ai pas vraiment écrit ce texte pour faire de la pédagogie, ça, ça viendra peut-être plus tard. Je n’ai pas écrit ce texte pour accuser qui que ce soit car, de toute façon, il est trop tard pour d’hypothétiques excuses qui ne serviraient à rien. J’ai écrit ce texte car il m’est apparu comme le seul espace dans lequel je pourrais m’exprimer librement, pour crever cet abcès que vous ignorez mais qui nous étouffe. Je parle de ce que je vis, de ce que je connais, je n’ai pas vocation à représenter un groupe homogène. Chaque personne, chaque produit, chaque parcours est unique. Mais la toxicophobie, elle, s’applique à nous toustes, les toxicos. Et elle s’exprime à travers vous. Continuer la lecture de Contre la toxicophobie – Toxicophobie, mon amour & Savoir des usagers : de quoi parle-t’on ?

« C’était le système de santé qui nous rendait malades » – Claire Richard

Lien vers la brochure en pdf : C’était le système qui nous rendait malades

Lire le texte sur le site de Panthère Première

Texte de la brochure :

Dans les années 1970 aux États-Unis, le mouvement révolutionnaire des Young Lords investit le champ de la santé, révélateur par excellence des inégalités sociales et raciales. De dépistage sauvage en occupations de services hospitaliers, cet équivalent latino des Black Panthers développe une conception communautaire du soin tout en faisant fléchir les politiques publiques.

*

Juillet 1970, South Bronx, New York, 5 h 30 du matin. L’hôpital Lincoln fonctionne au ralenti. Soudain, un camion entre et se gare devant la Nurse’s Residence, un bâtiment administratif. Les portes arrière s’ouvrent et des dizaines de jeunes gens en descendent. Ils et elles ne portent pas de blouses blanches : ce sont des militant·es des Young Lords, un mouvement « nationaliste révolutionnaire » portoricain inspiré des Black Panthers. Sont venu·es avec elleux quelques travailleur·euses de santé et internes engagé·es. Très vite, sans rencontrer d’obstacles, elles et ils prennent le contrôle du bâtiment. Quelques heures plus tard, une conférence de presse est organisée pour annoncer la nouvelle : les Young Lords, un parti ayant moins d’un an d’existence, occupe l’un des principaux hôpitaux du Bronx[1].

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