Queer et xénophobie dans le nationalisme Indien postcolonial – Paola Bacchetta

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Le texte sur Cairn

De nos jours, un certain nombre d’études féministes, analysant de manière perspicace les nationalismes, l’Empire et la postcolonialité, ont attiré l’attention sur le genre et sur la sexualité. Cependant, presque toutes les recherches sur les nationalismes postcoloniaux du soi-disant ‘Tiers Monde’ continuent à partir du principe que l’hétérosexualité universalisée sous-tend et maintient ce genre de formations. Cet article cherche à créer un espace dans lequel examiner la place occupée par le genre et par la sexualité queer dans les formations nationalistes postcoloniales. Certaines des propositions avancées dans ce travail auront peut-être une résonance au-delà de son contexte empirique immédiat.

Dans le cadre de mes réflexions sur le genre et sur la sexualité queer au sein du nationalisme postcolonial, je me concentre ici de manière spécifique sur un nationalisme de droite, le nationalisme hindou en Inde. Contrairement au nationalisme indien (le nationalisme officiel de l’Inde) qui est pluraliste et inclut comme citoyen·ne·s les Indien·ne·s de toutes confessions, le nationalisme hindou cherche à éliminer du corps civique indien toutes les personnes qui ne sont pas hindoues. Le nationalisme hindou exclurait avant tout les musulman·e·s indien·ne·s, mais également les sikh·e·s indien·ne·s, les bouddhistes indien·ne·s, les parsi·e·s indien·ne·s, les jain·ne·s indien·ne·s, les chrétien·ne·s indien·ne·s, les juifs et juives indien·ne·s, etc., ainsi que les hindou·e·s qui ne se conforment pas à la définition de l’hindouisme fixée par le nationalisme hindou. Continuer la lecture de Queer et xénophobie dans le nationalisme Indien postcolonial – Paola Bacchetta

Aux jeunes gens – Piotr Kropotkine

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Texte de la brochure :

Notes sur le dégenrage du texte

Le texte présenté ici a 140 ans. Les personnes à qui s’adresse Kropotkine sont des jeunes hommes, la société d’alors séparant très distinctement les rôles de genre.

Les études étaient réservées aux hommes, bien qu’en France, Julie-Victoire Daubié obtienne en 1861 le premier baccalauréat ès lettres décerné à une femme, Emma Chenu en 1863 le premier baccalauréat ès sciences, et Madeleine Brès en 1875 le premier diplôme de docteur en médecine. Ces pionnières sont pourtant des exceptions, devant encore fournir l’autorisation de leur mari pour se voir décerner leur diplôme.

Dans les premières parties du texte, Kropotkine utilise le masculin pour définir la classe ouvrière, et fait ensuite référence aux femmes comme étrangères à cette classe, tout en laissant une ouverture dans un exemple, en parlant du travail journalier que ces dernières effectuaient. C’est un des biais tant de l’histoire du capitalisme que de la vision que nous avons encore à présent des prolétaires : les ouvrières n’étaient ni une minorité du groupe des femmes, ni une minorité de la classe ouvrière. Reléguées aux emplois sous-payés, exploitées tant par le capitalisme que par le patriarcat lors de la double journée de travail, elles sont les grandes absentes des destinataires de la propagande politique et syndicaliste de l’époque, exclues par la précarité de leurs contrats, souvent journaliers, et la nature de service domestique de la majorité de leur travail.[1] Continuer la lecture de Aux jeunes gens – Piotr Kropotkine

Pagnes partisans, fabrique des partis et participation politique des femmes des classes populaires au Malawi – Paul Grassin

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Texte de la brochure :

Élément central de la vie politique après l’indépendance en 1964, le pagne (chitenje, pluriel : zitenje) partisan – représentant les couleurs, les symboles du parti et le portrait de son leader – est aujourd’hui devenu un objet incontournable du rituel électoral au Malawi[1]. Généralement distribué lors des meetings de campagne, cet habit féminin est habituellement noué autour de la taille ou, de manière plus sophistiquée, porté en national suit lors de ces mêmes meetings[2]. Ainsi vêtues, les femmes s’engagent dans des chants et des danses collectives. En période de campagne, le pagne envahit l’ensemble du paysage : il habille les minibus qui sillonnent le territoire, décore les tribunes officielles, flotte en étendard à la cime des arbres… Mais, une fois le processus électoral achevé, le tissu partisan continue à circuler au quotidien et à occuper les espaces publics et domestiques, porté comme vêtement dans la vie de tous les jours, dans les champs et les marchés, mais aussi, plus singulièrement, utilisé comme linge de maison, comme rideaux ou pour transporter des marchandises. Le pagne n’est pas l’unique vêtement partisan à être distribué de la sorte et à circuler dans l’espace public malawite[3], mais il est particulièrement intéressant car exclusivement féminin, et permet donc de mettre en lumière la participation spécifique des femmes à la vie politique et partisane[4]. Continuer la lecture de Pagnes partisans, fabrique des partis et participation politique des femmes des classes populaires au Malawi – Paul Grassin

Dans les Alpes, la neige artificielle menace l’eau potable – Marc Laimé

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Texte de la brochure :

Développée aux États-Unis dans les années 1950, la fabrication de neige artificielle s’est répandue en Europe depuis une trentaine d’années. En France, la neige de culture, utilisée sur 120 hectares au milieu des années 1980, s’étendait vingt ans plus tard sur plus de 4 500 hectares, soit 18 % de l’ensemble du domaine skiable. Depuis, l’industrie de l’or blanc n’a cessé de mettre de nouvelles installations en service, menaçant l’ensemble du cycle hydrologique naturel, et désormais jusqu’à la production d’eau potable. Continuer la lecture de Dans les Alpes, la neige artificielle menace l’eau potable – Marc Laimé

L’utilisation des préjuges esthétiques comme redoutable outil de stigmatisation du juif – Claudine Sagaert

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Texte de la brochure :

Gustave Doré réalise en 1852, une gravure sur bois intitulée Le Juif errant. Elle représente un homme qui marche, un bâton à la main. Il est d’une maigreur extrême. Ses pieds sont disproportionnés. Une chevelure abondante sans frontière avec la barbe entoure un visage aux yeux mi-clos, au nez crochu et aux lèvres proéminentes. Sur son front une croix rouge est peinte. Continuer la lecture de L’utilisation des préjuges esthétiques comme redoutable outil de stigmatisation du juif – Claudine Sagaert

Musique et contre-culture en Italie : la scène napolitaine – Giovanni Vacca

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Texte de la brochure :

la suite de la seconde guerre mondiale, après une période de 20 ans de fascisme, l’Italie s’est lentement ressaisie d’une vie démocratique. Toutefois, du point de vue culturel, seules les élites vivant dans les grandes villes comme Rome, Turin ou Milan avaient la possibilité de goûter pleinement à l’ouverture qu’avait apporté la démocratie. Le reste du pays était partagé entre une frange conservatrice et catholique, soutenant les chrétiens démocrates au pouvoir (DC) et le parti communiste italien, de loin le plus grand parti communiste d’Occident. Pendant les années 1960, l’Italie vécut un boom économique et devint un pays « riche » : la consommation et la production de masse s’étendirent considérablement tandis que la circulation d’idées et de produits culturels atteignit une intensité jamais connue auparavant. Le mode de vie à l’italienne, encore largement provincial dans de nombreux endroits fut totalement bouleversé par cette révolution (Ginsborg, 1999). Continuer la lecture de Musique et contre-culture en Italie : la scène napolitaine – Giovanni Vacca

L’esprit ensorcelé – Fabrice Clément

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Texte de la brochure : L’esprit ensorcelé

Introduction

Griffon, le sorcier au corbeau, engage une lutte à mort contre un sort jeté sur son client : il demande à la femme de son client de cuire un cœur de bœuf et d’y planter le plus d’épingles possible. La scène se déroule en Normandie, durant le dernier tiers du xxsiècle (Favret-Saada 1977). Sous le soleil brûlant de l’Arizona, un Navajo dissimule soigneusement ses excréments : ceux-ci pourraient permettre à un sorcier mal intentionné d’opérer une attaque foudroyante à son égard (Kluckhohn 1944). Pour contrer les attaques de ses adversaires, Din, guérisseur camerounais reconnu, a planté dans son jardin un njum bele. Cet arbrisseau est le plus efficace contre les attaques des sorciers ; dans la forêt, cet arbre fait en effet le vide autour de lui (Rosny 1981). Continuer la lecture de L’esprit ensorcelé – Fabrice Clément

Germaine Berton, une criminelle politique éclipsée – Fanny Bugnon

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Texte de la brochure :

L’affaire Germaine Berton débute le 22 janvier 1923 lorsque la militante anarchiste, alors âgée de 20 ans, abat à bout portant Marius Plateau[1], secrétaire général de la Ligue d’action française et chef des Camelots du Roi, dans les locaux parisiens du mouvement nationaliste. À l’issue d’un procès entamé le 18 décembre 1923 et émaillé d’incidents quotidiens, cette affaire se conclut le 24 décembre avec l’acquittement, par la Cour d’assises de Paris, de Germaine Berton. Continuer la lecture de Germaine Berton, une criminelle politique éclipsée – Fanny Bugnon

Féminisme et mouvement antimondialisation – Sabine Masson

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Texte de la brochure :

Depuis quelques années, les mouvements antimondialisation[1] marquent un renouveau des résistances radicales au capitalisme et à l’impérialisme. Ces mouvements apportent de nouvelles idées et de nouvelles formes d’organisation, qui rompent en partie avec les anciens modèles de lutte et reconstruisent des solidarités internationales. Mais d’où viennent ces luttes sociales que nous menons aujourd’hui ? Sont-elles fondamentalement nouvelles ? Comment nous y intégrons-nous comme femmes, lesbiennes et féministes ? Dans quelle mesure sont-elles plus sensibles à la critique féministe que les luttes sociales précédentes ? Enfin, quel rapport entretiennent-elles avec le féminisme ? Continuer la lecture de Féminisme et mouvement antimondialisation – Sabine Masson