La taule a réduit mon corps à son plus petit souffle – Camille

La brochure en pdf sur le site des éditions de la dernière lettre / revue Z

La semaine du 16 au 23 septembre 2023 est une semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
De nombreuses informations sont disponibles sur les sites suivants :

 

Camille, Z l’a rencontrée lors d’une soirée publique de novembre au Magasin Général à Tarnac. Elle venait de Rennes pour raconter son histoire, celle des « inculpé·es du 8 décembre ». Neuf personnes arrêtées pour terrorisme sur la base d’un dossier révélant moins les faits que les fantasmes des services de renseignement.

Le 8 décembre 2020, j’ai été arrêtée à Rennes, en même temps que huit autres personnes dans toute la France. À Paris, à Toulouse, en Dordogne, dans les Côtes-d’Armor… On était plusieurs à ne pas se connaître. On a toutes et tous été acheminé·es à Paris où on a passé trois jours de garde à vue antiterroriste. À la fin, deux personnes ont été libérées. Pour les sept autres, nous avons été déféré·es devant les juges d’instruction. Là, deux personnes sont sorties sous contrôle judiciaire. Continuer la lecture de La taule a réduit mon corps à son plus petit souffle – Camille

Affaire du 8 décembre : Le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net

La brochure en pdf page par page : Affaire du 8 décembre-quadrature
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La semaine du 16 au 23 septembre 2023 est une semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
De nombreuses informations sont disponibles sur les sites suivants :

Cet article a été rédigé sur la base d’informations relatives à l’affaire dite du “8 décembre”[1] dans laquelle 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » en décembre 2020. Leur procès est prévu pour octobre 2023. Ce sera le premier procès antiterroriste visant « l’ultragauche » depuis le fiasco de l’affaire Tarnac[2].

L’accusation de terrorisme est rejetée avec force par les inculpé·es. Ces dernier·es dénoncent un procès politique, une instruction à charge et une absence de preuves. Ils et elles pointent en particulier des propos décontextualisés et l’utilisation à charge de faits anodins (pratiques sportives, numériques, lectures et musiques écoutées…)[3]. De son côté la police reconnaît qu’à la fin de l’instruction – et dix mois de surveillance intensive – aucun « projet précis » n’a été identifié[4].

L’État vient d’être condamné pour le maintien à l’isolement du principal inculpé pendant 16 mois et dont il n’a été libéré qu’après une grève de la faim de 37 jours. Une seconde plainte, en attente de jugement, a été déposée contre les fouilles à nu illégales et répétées qu’une inculpée a subies en détention provisoire[5].

De nombreuses personnalités, médias et collectifs leur ont apporté leur soutien[6].

C’est dans ce contexte que nous avons été alerté du fait que, parmi les faits reprochés (pour un aperçu global de l’affaire, voir les références en notes de bas de page), les pratiques numériques des inculpé·es, au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public, sont instrumentalisées comme autant de « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » qui ne peut s’expliquer que par l’existence d’un projet terroriste.

Nous avons choisi de le dénoncer. Continuer la lecture de Affaire du 8 décembre : Le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net

Affaire du 8 décembre : c’est quoi ? – Soutien812

La brochure en pdf page par page : Affaire du 8 décembre-cest quoi
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La semaine du 16 au 23 septembre 2023 est une semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
De nombreuses informations sont disponibles sur les sites suivants :

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L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».

La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO¹, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, etc.

Ces neuf personnes ne se connaissent pas toutes. Certaines ne s’étaient côtoyées qu’une fois dans leur vie (pendant le confinement). Mais toutes avaient comme point commun une personne, ciblée par la DGSI depuis son retour du Rojava en 2018 où il avait participé à la lutte contre DAECH. Continuer la lecture de Affaire du 8 décembre : c’est quoi ? – Soutien812

L’affaire Nozière – Anne-Emmanuelle Demartini

Lien vers la brochure en pdf : L’affaire Nozière

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Texte de la brochure :

Attention, ce texte parle d’inceste et d’assassinat.
Il s’agit de faits réels.

En 1933, la jeune parricide Violette Nozière défraie la chronique judiciaire. La presse l’érige en criminelle emblématique de la France des années 1930, le groupe surréaliste en égérie poétique. Pour l’historien qui s’y intéresse, cette affaire judiciaire restée fameuse affiche d’emblée le visage de l’intemporel et du mythe. Que ce soit sous la plume de Guy Rosey, évoquant « le bras d’Œdipe toujours vert le long des siècles », d’André Breton, disant de Violette Nozière qu’elle est « mythologique jusqu’au bout des ongles », ou de Paul Eluard, dans le fameux décasyllabe qui clôt son poème sur « l’affreux nœud de serpent des liens du sang », en référence aux Choéphores d’Eschyle, le recueil que les surréalistes ont consacré à Violette Nozière souligne la densité symbolique de l’affaire[1]. À cet égard, la parole des artistes rejoint le discours des journalistes qui ont déroulé, d’article en article, les actes d’une tragédie familiale placée sous les auspices d’Eschyle et de Sophocle. C’est que dans cette affaire judiciaire se trouvent noués le parricide et l’inceste, soit la transgression de deux tabous fondamentaux, étroitement liés l’un à l’autre, qui fondent la filiation et le lien social, conformément aux analyses célèbres de Freud.

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Germaine Berton, une criminelle politique éclipsée – Fanny Bugnon

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Texte de la brochure :

L’affaire Germaine Berton débute le 22 janvier 1923 lorsque la militante anarchiste, alors âgée de 20 ans, abat à bout portant Marius Plateau[1], secrétaire général de la Ligue d’action française et chef des Camelots du Roi, dans les locaux parisiens du mouvement nationaliste. À l’issue d’un procès entamé le 18 décembre 1923 et émaillé d’incidents quotidiens, cette affaire se conclut le 24 décembre avec l’acquittement, par la Cour d’assises de Paris, de Germaine Berton. Continuer la lecture de Germaine Berton, une criminelle politique éclipsée – Fanny Bugnon