Jeunes, italiens, fascistes et branchés – Christian Raimo

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Aujourd’hui, en Italie, le fascisme est à la mode. Quand certains pensaient cette idéologie dissoute dans les tabous de l’histoire nationale, les militants d’extrême droite travaillaient patiemment à leur grand retour dans l’arène politique – et la scène inaugurale se joue sur les bancs des lycées et des universités. Afin de combler le vide laissé par l’effondrement de la gauche, dans la pensée critique comme dans les urnes, et de conquérir les plus jeunes, le fascisme italien du IIIe millénaire s’est paré de nouveaux atours : il se présente comme « postidéologisé », débarrassé du « clivage gauche-droite » et s’enorgueillit de défendre les classes populaires et les femmes. Cette stratégie d’endoctrinement masque mal les motivations réelles de ce néofascisme qui, comme chez ceux qui l’ont précédé, reposent sur la défense identitaire, le racisme et le nationalisme.

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« Je suis fasciste », déclare un garçon de treize ans. « Moi aussi, je suis fasciste », dit son ami. « Moi aussi. On est tous fascistes », enchaîne un autre. Certains sont en seconde, d’autres sont encore au collège. Les journées de cours sont brèves, le soleil permet de se promener en t-shirt et en short, et la place Cavour, à Rome, est le lieu où les étudiants se retrouvent après l’école, pour la pause-déjeuner, à l’heure de l’apéritif ou après le dîner. Continuer la lecture de Jeunes, italiens, fascistes et branchés – Christian Raimo

Aux jeunes gens – Piotr Kropotkine

Lien vers la brochure en pdf : Aux jeunes gens

Texte de la brochure :

Notes sur le dégenrage du texte

Le texte présenté ici a 140 ans. Les personnes à qui s’adresse Kropotkine sont des jeunes hommes, la société d’alors séparant très distinctement les rôles de genre.

Les études étaient réservées aux hommes, bien qu’en France, Julie-Victoire Daubié obtienne en 1861 le premier baccalauréat ès lettres décerné à une femme, Emma Chenu en 1863 le premier baccalauréat ès sciences, et Madeleine Brès en 1875 le premier diplôme de docteur en médecine. Ces pionnières sont pourtant des exceptions, devant encore fournir l’autorisation de leur mari pour se voir décerner leur diplôme.

Dans les premières parties du texte, Kropotkine utilise le masculin pour définir la classe ouvrière, et fait ensuite référence aux femmes comme étrangères à cette classe, tout en laissant une ouverture dans un exemple, en parlant du travail journalier que ces dernières effectuaient. C’est un des biais tant de l’histoire du capitalisme que de la vision que nous avons encore à présent des prolétaires : les ouvrières n’étaient ni une minorité du groupe des femmes, ni une minorité de la classe ouvrière. Reléguées aux emplois sous-payés, exploitées tant par le capitalisme que par le patriarcat lors de la double journée de travail, elles sont les grandes absentes des destinataires de la propagande politique et syndicaliste de l’époque, exclues par la précarité de leurs contrats, souvent journaliers, et la nature de service domestique de la majorité de leur travail.[1] Continuer la lecture de Aux jeunes gens – Piotr Kropotkine