Pourquoi le véganisme ? – G. Francione et A. Charlton


Nous allons défendre ce qui peut apparaître comme une position controversée : que le refus moral de la viande, des produits laitiers, des œufs et de tout autre produit d’origine animale en tant qu’alimentation est en fait inhérent à la morale commune concernant les animaux. C’est-à-dire que si vous désapprouvez l’idée que les animaux sont des choses n’ayant aucune valeur morale, vous avez l’obligation morale d’adopter une alimentation végétale. Et vous n’avez même pas besoin de comprendre la théorie des droits des animaux pour cela.

Commençons par l’hypothèse suivante : vous rencontrez Fred, qui prend du plaisir à infliger douleur et souffrance aux animaux. Fred détient un grand nombre d’entre eux dans son sous-sol. Il y descend régulièrement pour leur causer de la souffrance physique, de la peur et de l’anxiété avant de les tuer. Mis à part cela, Fred est une personne charmante ; son penchant pour l’assassinat d’animaux n’affecte en aucune façon ses relations avec les autres humains. Lorsqu’on lui demande pourquoi il agit ainsi, Fred explique qu’il en tire du plaisir et de l’amusement. Continuer la lecture de Pourquoi le véganisme ? – G. Francione et A. Charlton

Le syndicalisme d’industrie – CSR

JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

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Le texte sur le site de Contretemps

En juillet et août 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. Derrière les discours célébrant cet événement, la réalité est beaucoup plus sombre. Qu’il s’agisse de l’incidence environnementale, sociale ou économique des Jeux, des voix tentent aujourd’hui de s’élever pour s’opposer ou alerter concernant leur tenue.

L’ouvrage Paris 2024 – Une ville face à la violence olympique (Éditions Divergences), de la journaliste Jade Lindgaard, décrit les conséquences des JO sur le département de la Seine-Saint-Denis : derrière les discours promettant un rattrapage pour le département, ce sont des expulsions et destructions qui sont mises en œuvre. Cette contribution permet de tenter de susciter le débat, alors même que l’absence de délibération démocratique autour de l’accueil d’un tel événement rend complexe l’organisation de mobilisations d’ampleur.

Un entretien réalisé par Marion Beauvalet et Louis Hardy. Continuer la lecture de JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

La brochure en pdf page par page : La boxe ce sport de prolétaires
La version imprimable en livret : La boxe ce sport de prolétaires_livret
Lire le texte (avec de belles photos !) sur le site de Ballast

Dans l’imaginaire collectif, la boxe a longtemps été associée à des images de salles sombres où résonnent le bruit des coups sur les sacs, tandis que des corps transpirent à la lumière des néons. Aujourd’hui, les salles de sport proposent sa pratique sous des modalités variées à un public issu des classes moyenne ou aisée, qui veut se maintenir en forme, ou dans le cadre de cours d’autodéfense. Malgré tout, la boxe reste une activité sportive bien ancrée dans les classes populaires. Par l’engagement qu’elle demande et la dureté de la pratique, elle fait écho à des conditions de vie difficile, qu’elle aide à affronter. Face à sa récupération marchande et à la tentative de la vider de son caractère subversif, le journaliste Selim Derkaoui défend pour sa part un sport « au service des combats que l’on mène à plusieurs ». Dans Rendre les coups — Boxe et lutte des classes[1], qui paraît ces jours-ci au Passager clandestin, il rend hommage à la boxe populaire, celle que pratiquait son père et qu’il est allé rencontrer à Aubervilliers, Pantin ou dans la banlieue de Caen. Nous en publions un extrait. Continuer la lecture de La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

Sur le mouvement des retraites de 2023 – Comités Syndicalistes Révolutionnaires

L’année 2023 est passée. En France, nous avons notamment connu l’échec avec le mouvement pour nos retraites et la fascisation du régime. En dehors, il y a bien sûr aussi eu (et ce n’est pas fini…) le sinistre sort infligé aux palestien·ne·s avec le soutien de l’anti-élite occidentale. De quoi avoir envie de prendre une bonne résolution : accorder du temps, ou plus de temps, à la réflexion stratégique pour l’action concrète pour changer le monde ! Il ne sera donc pas là question de philosophie ou d’analyse abstraite, mais de dresser un bilan critique du mouvement des retraites de 2023, non sur ses revendications (n’en déplaise à Bernard Friot et autres idéalistes) mais sur la manière dont nous avons agi d’une manière insatisfaisante (puisque nous avons perdu).

Après les analyses souvent abstraites de Frédéric Lordon, voila donc une compilation des réflexions des Comités Syndicalistes Révolutionnaires. Bonne lecture ! Et bonne année (à la base cette publication était prévue pour janvier…), qu’il nous faut construire et pas juste souhaiter, puisque la foi n’y changera rien si ce n’est comme supplétif individualiste, d’où cette nouvelle brochure pour contribuer au débat pour l’action matérielle (et pas juste idéelle).

A titre gracieux – Lise Belperron

Lire le texte sur le site de Panthère Première
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Correcteur·ices, éditeur·ices, traducteur·ices, auteur·ices… dans le milieu de l’édition, le travail précaire, mal voire pas rémunéré, semble être aussi structurant qu’invisibilisé. Le prestige associé aux activités intellectuelles a bon dos ! Une ancienne du sérail mène l’enquête, gagnée par le doute : qu’est-ce qui définit un « vrai» travail ? Avant de déplacer la question : et si on imaginait plutôt une intermittence du livre ?

« Les productions de l’esprit
rendent déjà si peu !
Si elles rendent encore moins,
qui est-ce qui voudra penser ? »
Diderot[1]

Il y a quelques années, un cousin à moi, de passage à Paris, est venu récupérer un manteau oublié dans la maison d’édition où je travaillais à l’époque, au cœur du traditionnel « quartier des éditeurs » de Saint-Michel. « Alors, m’a-t-il dit, c’est là que vous lisez à longueur de journée ? » Là-dessus, il a enfoncé le clou : « Mais qui vous paye ? » Continuer la lecture de A titre gracieux – Lise Belperron

Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

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Alors que les réseaux électriques qui structurent le monde sont largement invisibles, la chercheuse Fanny Lopez nous invite à plonger dans l’histoire de l’« ordre électrique», centralisé et uniformisé à l’extrême, pour envisager une pluralité de modèles et inverser la perspective : partir du bas, maîtriser la technique, repenser le politique via la réappropriation de la ressource énergétique.

Enseignante-chercheuse dont les travaux se situent au croisement de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, des techniques et de l’environnement, Fanny Lopez est l’autrice de deux ouvrages consacrés à l’autonomie énergétique. Dans Le Rêve d’une déconnexion, de la maison autonome à la cité auto-énergétique (éditions de la Villette, 2014), elle dresse la généalogie des projets architecturaux qui, au cours de l’histoire, ont intégré cette dimension autonomiste alors que la connexion aux grands réseaux électriques faisait (et fait) œuvre de modèle. Puis elle retrace, dans L’ordre électrique : infrastructures énergétiques et territoires (MétisPresses, 2019), l’histoire matérielle de l’électrification des territoires tout en s’intéressant, grâce à de nombreux exemples puisés en Europe et aux États-Unis, aux enjeux de la relocalisation des ressources en énergie. Traversant son travail de bout en bout, une question : comment les projets locaux d’autonomie énergétique peuvent-ils s’articuler avec des revendications d’autonomie politique ? Discussion. Continuer la lecture de Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

Lire le texte sur la page de Terrain sur OpenEdition
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Résumé

Cet article présente une critique des revendications éthiques qui sous-tendent ce qu’il appelle le nouveau futurisme. L’auteur suggère (sans établir ni nier la possibilité de tels cas) que tout argument légitime en faveur de l’expansion de l’habitat humain au-delà de la planète devrait rester humain, c’est-à-dire qu’il devrait montrer la valeur éthique de l’expansion au-delà de la Terre en termes de qualité de vie qu’elle pourrait offrir à un nombre fini d’êtres qui vivent eux-mêmes le type de vie limitée et écologiquement vulnérable que nous vivons aujourd’hui sur la planète Terre. Continuer la lecture de Jusqu’au bout de l’humain – Brad Tabas

Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid

La borchure page par page : Ouvrir le code des algorithmes
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L’article sur le site AOC

Depuis son arrivée à la tête de Twitter rebaptisé X, Elon Musk a bien tenu sa promesse d’ouvrir certaines parties du code source de la plateforme. Cette réponse à de vieilles revendications militantes pour plus de transparence des plateformes ne manque, en vérité, pas de cynisme. Il est devenu transparent que le code de Twitter favorisait certains contenus et en défavorisait d’autres, au bon vouloir de Musk. L’ouverture du code ne suffit plus, aujourd’hui, pour donner des outils de contrôle à ce que les grandes plateformes font de nos espaces d’expression et de nos démocraties.

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C’est un débat qui existe depuis que le web est devenu un média de masse. Celui autour de l’ouverture des algorithmes qui le rendent, pour chacun d’entre nous, traversable, navigable et praticable. Un débat pour comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherche et désormais ces « jardins fermés » que sont les médias sociaux. Longtemps les grands acteurs du web s’abritèrent derrière deux arguments, le « secret industriel » d’une part, et l’absence de nécessité d’autre part, au motif que « nous » serions les premiers et les seuls responsables de l’organisation de l’information en ligne, les classements des moteurs de recherche ou les « fils » et autres « murs » des médias sociaux n’en étant que le reflet instrumental. Les Big Tech ne se voulaient qu’hébergeurs et en aucun cas éditeurs. Continuer la lecture de Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid