Microentreprise, une machine à fabriquer des pauvres – Jean-Philippe Martin

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Texte de la brochure :

Quand, en 2008, est créé le statut d’autoentrepreneur, les reportages enthousiastes fleurissent un peu partout. Neuf ans plus tard, les forçats du vélo font grève pour être payés correctement, les chauffeurs Uber sont en procès avec la plate-forme, les « indépendants » se mobilisent. En moyenne, les microentrepreneurs gagnent… 410 euros par mois, moins que le revenu de solidarité active (RSA).

u cœur de l’été 2017, le 11 août, en début de soirée, de gros sacs isothermes vert et gris s’entassent au pied de la statue de la République à Paris. À côté de leur barricade improvisée, plusieurs dizaines de livreurs de repas à vélo, travaillant en tant qu’autoentrepreneurs sous les couleurs de la multinationale britannique Deliveroo, s’accoudent à leurs guidons. Juridiquement parlant, comme ils sont travailleurs indépendants et non salariés, ils ne sont pas en grève : ils sont « déconnectés ». « C’est qui, les patrons ? » M. Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des livreurs autonomes de Paris (CLAP), retourne le stigmate, hilare. « On est des patrons, oui. On doit entreprendre ? Allons-y ! Mais nous, c’est quand on fait masse qu’on a une chance de commander ! »

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Quand les peuples de l’Est luttaient au nom de l’idéal communiste – Catherine Samary

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Texte de la brochure :

La passivité des populations du bloc soviétique compte au nombre des idées reçues transformées en vérités historiques après la chute du Mur. Masses privées de libre arbitre, elles ne pouvaient, selon l’Occident, qu’obéir servilement tout en maudissant le communisme. Or nombre des mouvements sociaux qui émaillèrent l’histoire du bloc de l’Est aspiraient en réalité à un vrai socialisme.

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La mémoire de l’effondrement du bloc soviétique, en 1989-1991, se décline toujours comme une collection d’images d’Épinal[1]« En 1989, explique le politologue britannique Timothy Garton Ash, les Européens ont proposé un nouveau modèle de révolution non violente — de révolution de velours[2] » ; une image inversée, en somme, de celle qui prenait le Palais d’hiver en octobre 1917. Rien n’incarnerait mieux ce modèle que la Tchécoslovaquie et le dissident célèbre qui devint son président en 1989, Václav Havel, un dramaturge longtemps emprisonné par le régime. Cette interprétation attribue à l’idéologie libérale et à ses représentants un poids prépondérant dans la victoire de l’Ouest au terme de la guerre froide. Mais Havel lui-même n’y croyait pas. En 1989, admettait-il, « la dissidence n’était pas prête. (…) Nous n’avons eu qu’une influence minime sur les événements eux-mêmes ». Et de désigner le facteur décisif, qui se trouvait un peu plus à l’est : « L’Union soviétique ne pouvait plus intervenir, sous peine d’ouvrir une crise internationale et de rompre toute la nouvelle politique de perestroïka [« reconstruction »] »[3].

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Carrières déviantes – Charlotte Debest

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Texte de la brochure :

Les personnes qui font le choix de ne pas avoir d’enfant s’écartent de la norme du « faire famille » et interrogent la réception des normes de la parentalité et de sa place dans la trajectoire de vie des individus. En France, la pression sociale à concevoir est telle que ces trajectoires d’hommes et de femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant, apparaissent finalement comme des « carrières déviantes », au sens de Howard Becker. Cependant les femmes restent davantage stigmatisées face à ce « non désir d’enfant » que les hommes. Continuer la lecture de Carrières déviantes – Charlotte Debest

J’espère qu’on choisira l’amour – Kai Cheng

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Le texte sur le site Transgrrrl

Le texte original sur Medium

« Tu as le droit de raconter ton histoire […] Tu n’as pas le droit de traumatiser des personnes abusives, de les attaquer publiquement, ni de saboter la santé de quiconque. Les comportements abusifs sont aussi des réactions de survie, des comportements appris enracinés dans la douleur. Si tu es la personne abusée, guérir cette douleur n’est pas de ta responsabilité mais exacerber cette souffrance n’est pas ton juste droit. »

Emergent Strategy, adrienne maree brown

Je ne crois pas vraiment en la justice. Et j’entends aussi par-là les notions de responsabilité, de justice restauratrice, de justice transformatrice et la plupart des concepts qui ont pris d’assaut la « culture » de la justice sociale. Par contre je crois fermement en l’intégrité, en l’honnêteté et en l’honneur d’une personne (alors qu’on entend souvent le mot « intégrité » dans les cercles engagés pour la justice sociale, l’honnêteté et l’honneur comme je les conçois me viennent de ma famille chinoise et de mon éducation. au passage, la notion d’« honneur » n’est jamais invoquée dans les mouvements pour la justice sociale, et je ressens clairement son absence d’influence sur les attitudes des militant.e.s).

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L’humour oppressif – Eléonore Lépinard & Denis Colombi

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Texte de la brochure :

La mécanique du rire des complicités
masculines

Par Eléonore Lépinard, paru sur Libération – Mars 2020

 

Les blagues sexistes, si répandues, nous en apprennent beaucoup sur la façon dont les hommes soutiennent et perpétuent le patriarcat.

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La « vie quotidienne », une analyse féministe – Simona De Simoni

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Lien vers le texte sur Période

Texte de la brochure :

Dans cet article issu d’une intervention au colloque Penser l’émancipation (Nanterre, février 2014), Simona de Simoni propose de mobiliser la catégorie de « vie quotidienne » dans une perspective féministe : envisagé sous l’angle des théories de la reproduction sociale et des revendications qu’elles ont pu alimenter (notamment celle du salaire domestique), le quotidien apparaît non seulement comme un espace de valorisation capitaliste, mais aussi comme un enjeu stratégique pour les luttes anticapitalistes et antisexistes contemporaines. Continuer la lecture de La « vie quotidienne », une analyse féministe – Simona De Simoni

Une meilleure retraite pour sortir de l’hétérosexualité – Juliet Drouar

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Lire le texte sur le blog de Juliet Drouar sur Médiapart

Texte de la brochure :

L’hétérosexualité reste un tabou du féminisme. De la Menace Lavande aux États-Unis aux Lesbiennes de Jussieu, en passant par la scission au sein de la revue Questions féministes, depuis 50 ans, la critique de l’hétérosexualité notamment par les lesbiennes, constitue une ligne de fracture au sein des mouvements féministes.

Pourtant c’est de cela dont le féminisme parle tout le temps : viols, tabassages et abus par le « compagnon », travail domestique et de reproduction gratuit au profit de l’homme et au détriment de la femme dans le « couple », charge mentale… A force de tourner autour du pot il va bien falloir nommer l’hétérosexualité. Continuer la lecture de Une meilleure retraite pour sortir de l’hétérosexualité – Juliet Drouar

La source de vie du capitalisme – Tithi Battacharya

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La brochure format livret : La source de vie du capitalisme_livret
Lien vers l’article sur Contretemps

Texte de la brochure :

Tithi Bhattacharya, l’une des organisatrices de la grève de femmes du 8 mars dernier, développe dans cet entretien les points forts et les implications de la théorie de la reproduction sociale. Marx avait exploré la manière dont s’organise la production de marchandises en régime capitaliste, mais comment le capitalisme reproduit-il la force de travail ? Quels rôles jouent le genre et la race dans ces processus de reproduction ? Comment la théorie de la reproduction sociale se rapporte-t-elle aux approches en termes d’intersectionnalité ?

Ce sont ces questions, et d’autres encore, que cet entretien vient démêler en proposant par ailleurs un modèle dynamique de la transformation sociale et politique, et en montrant notamment comment la grève du 8 mars a été une manière de mettre la théorie de la reproduction sociale à l’épreuve d’une pratique politique. Continuer la lecture de La source de vie du capitalisme – Tithi Battacharya

La coupe afro : une simple histoire de cheveux ? – Ary Gordien

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Texte de la brochure :

Les chevelures des personnes afro-descendantes soulèvent les polémiques. Pour l’anthropologue Ary Gordien, la stigmatisation des cheveux crépus tire son origine de la période coloniale et esclavagiste, mais plus récemment aussi de leur association avec le radicalisme politique et culturel.

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Donnez-leur des pipes et du steak – Élise Desaluniers

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Texte de la brochure :

Au fil des ans, la Saint-Valentin est devenue une fête commerciale pour les femmes. Le 14 février, les couples célèbrent leur amour avec des bonbons, des fleurs, des cartes de vœux et d’autres petits cadeaux affectueux.

Les hommes ne veulent pas de bonbons. Les hommes n’ont pas besoin de fleurs ou d’ours en peluche. Il y a deux choses que les hommes veulent : un steak et une fellation.

Le 14 mars […], c’est la date officielle du Steak and Blowjob Day. Si un homme réussit à faire en sorte que sa femme se sent spéciale le jour de la Saint-Valentin, elle lui rendra la pareille un mois plus tard[1].

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