La coupe afro : une simple histoire de cheveux ? – Ary Gordien

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Texte de la brochure :

Les chevelures des personnes afro-descendantes soulèvent les polémiques. Pour l’anthropologue Ary Gordien, la stigmatisation des cheveux crépus tire son origine de la période coloniale et esclavagiste, mais plus récemment aussi de leur association avec le radicalisme politique et culturel.

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Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

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Texte de la brochure :

Les sports de combat sont souvent considérés comme un espace susceptible de conforter, voire de préserver « l’identité masculine » dans des États contrôlant et réprimant de plus en plus l’expression de la violence physique[1]. L’engagement de quelques femmes dans des modalités de pratiques pugilistiques violentes réservées aux hommes jusque dans une période récente constitue, d’une certaine manière, un phénomène inédit. La construction des « habitus pugilistiques » masculins, analysée en profondeur par Loïc Wacquant[2] dans le domaine de la boxe anglaise, révèle l’importance des apprentissages techniques dans les processus d’incorporation de normes et de valeurs à l’œuvre dans un lieu particulier, le « gym ». Pour les boxeuses, en situation très minoritaire dans cet espace masculin, l’apprentissage des techniques pugilistiques et le travail de « féminisation » de l’apparence corporelle sont simultanés. Cette double contrainte peut être plus ou moins forte selon les modalités compétitives privilégiées par les combattantes. L’exemple des boxes poings-pieds, appréhendées comme un sous- espace de pratiques [voir encadré « Le contexte de l’enquête : l’espace des clubs »], permet d’analyser l’impact des conditions d’apprentissage technique dans la socialisation pugilistique. Dans le cas des boxeuses engagées dans les formes les plus dures de pratique, « hard » dans le langage indigène, l’apprentissage et l’usage compétitif de techniques pugilistiques symboliquement associées au masculin s’accompagnent de l’intériorisation particulièrement efficace de la domination masculine. Les conditions de socialisation très spécifiques dans cet univers populaire, qui n’exclut pas l’expression de la violence physique la plus brutale, diffèrent radicalement de celles de la boxe « soft », valorisant une modalité de pratique plus euphémisée, investie par des fractions de classe plus cultivées, à l’instar de ce que l’on constate dans les arts martiaux de préhension[3]. Continuer la lecture de Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

Le numérique carbure au charbon – Sébastien Broca

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Texte de la brochure :

Partenariats des géants de l:a Silicon Valley avec l’industrie pétrolière, consommation massive d’énergie et de ressources : contrairement à ce qu’on a longtemps affirmé, l’économie numérique n’est ni « immatérielle » ni « verte ». Elle produit des dommages écologiques importants, dont les conséquences sont très inégalement réparties à la surface du globe.
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Les « mecs de gauche » – Sylvie Tissot

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Texte de la brochure :

#MeToo est comme une vague immense, qui ne cesse de se gonfler à partir des minuscules gouttes-d’eau-qui-font-déborder-le-vase, qui font qu’il n’est plus possible de se taire, que le spectacle d’hommes paradant dans leur coolitude, voire leur féminisme, à coup de rouge à lèvres comme D. Baupin, ou de ralliement bruyant et intéressé à la cause des femmes, est soudainement insupportable. Chacun ses moments[1].

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Vers une union queer du marxisme et du féminisme – Cinzia Arruzza

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Texte de la brochure :

Cet article est issu de la réélaboration du dernier chapitre de mon livre Las sin parte. Matrimonios y divorcios entre feminismo y marxismo, Critica & Alternativa, 2010. Le livre est dédié à la mémoire de Daniel Bensaïd, tout comme cet article qu’il m’avait demandé pour la revue ContreTemps. Il est paru une première fois dans la revue Contretemps (n°6).

La métaphore employée par Heidi Hartmann dans The unhappy marriage of marxism and feminism[1] illustre de façon efficace la rencontre manquée entre théorie féministe et théorie marxiste, du point de vue des faiblesses du marxisme. Leur union, souligne ironiquement Hartmann, reproduit en fait la logique du mariage entre homme et femme que l’on trouve dans la loi commune anglaise: de la même façon que pour mari et femme, marxisme et féminisme sont une seule chose, et cette chose est… le marxisme. Chaque fois que la question de cette union s’est posée, elle a été l’occasion soit de nier la spécificité de l’oppression des femmes, soit de démontrer qu’il s’agit bien d’une oppression seconde, subordonnée et moins importante que l’exploitation.

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Boxer contre les stéréotypes de genre – Entretien avec Natacha Lapeyroux par Yann Renoult

 

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Texe de la brochure :

Il y a quelques années, un pho­to­graphe a sui­vi les entraî­ne­ments et les com­pé­ti­tions d’un groupe de boxeuses du club Boxing Beats d’Aubervilliers — pré­cur­seur dans le déve­lop­pe­ment de la boxe fémi­nine sous l’im­pul­sion de Saïd Bennajem, ancien boxeur aux JO de 1992. Longtemps inex­ploi­tées, ces images res­sortent des tiroirs et donnent l’oc­ca­sion à son auteur, éga­le­ment jour­na­liste indé­pen­dant, de ren­con­trer trois boxeuses du club. Natacha Lapeyroux, doc­to­rante en Sciences de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion, a fait sa thèse sur les repré­sen­ta­tions télévisuelles des spor­tives de haut niveau en France ; elle exerce éga­le­ment la boxe anglaise depuis une dizaine d’années. Elle lui parle de son enquête eth­no­gra­phique dans la salle d’Aubervilliers. 

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Lignes de fuites du marronnage – Dénètem Touam Bona

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Texte de la brochure :

Si vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Le nègre marron, c’est le fugitif par excellence, celui qui « trace » sans laisser de traces. Se fondre dans la nature, une des tactiques de base de l’Art de la guerre (Sun Tzu), c’est en épouser le cycle des mutations. Les esclaves fugitifs sont des nègres ninjas qui maîtrisent parfaitement cet art de la métamorphose et de la dissolution de soi. Par leurs gestes et mouvements virtuoses, par leur dislocation rythmique, les corps marrons s’épurent, s’effacent, se virtualisent dans le suspense d’une blue note indocile… Continuer la lecture de Lignes de fuites du marronnage – Dénètem Touam Bona

La violence est-elle politique ? – Francis Dupuis-Déri

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Texte de la brochure :

Comme les réactions aux interventions des Black Blocs à la manifestation du 1er mai à Paris l’ont montré, la violence militante semble susciter – presqu’autant que la violence d’Etat, y compris dans les rangs militants – une réprobation généralisée. Cette réprobation va-t-elle de soi ?

Dans la préface au livre de Peter Gelderloos récemment paru en français Comment la non violence protège l’Etat : Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux, Francis Dupuis-Deri (auteur du livre Les Black Blocs : quand la liberté et l’égalité se manifestent, éditions Lux) interroge cette évidence. Il revient sur les critiques d’autoritarisme, de virilisme et de sexisme qui sont adressées aux groupes comme les Black Blocs, et rappelle les apports d’une tradition nord-américaine bien différente des postures
insurrectionalistes que l’on peut connaître en France.

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Le Féminisme contre la famille – Entretien avec Sophie Lewis

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Texte de la brochure :

Le 6 octobre prochain, la Manif pour Tous appelle à manifester contre le projet de loi prévoyant l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA, jusqu’à présent réservée aux couples hétérosexuels) aux femmes célibataires et aux couples de femmes. Derrière le mot d’ordre « liberté égalité paternité », ces militant·e·s, dont un grand nombre fournit les rangs de l’extrême droite, ont ainsi prévu de se réunir pour dénoncer « la PMA sans père et la GPA »[1].

Les débats que suscite la « PMA pour toutes » sont régulièrement – et risquent de l’être d’autant plus que le projet va enfin être officiellement discuté par le Parlement – l’occasion d’une mise en avant de définitions restrictives et réactionnaires de termes comme « filiation », « origines » ou « famille », balayant la dimension sociale de ces relations pour établir la supériorité du « naturel », du biologique[2].

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Récits de soi à la télévision témoignages intimes de « filles-mères » dans les années 1960 et 1970 – Clara Gautier

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Texte de la brochure :

Pour beaucoup, elles ont longtemps illustré celles que l’on appelait couramment « les mauvaises filles » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Véronique Blanchard et David Niget, Mauvaises filles : incorrigibles et rebelles[1].

Les jeunes mères célibataires, autrement dit les « filles-mères » représentaient pour la société française les coupables idéales qui devaient affronter, seules, le poids de « la faute », celle d’avoir couché avant le mariage. Dans les années 1960 et 1970, ce sujet restait un tabou, on ne souhaitait pas se marier avec une fille-mère, que l’on préférait ignorer et éviter. Isolées et rejetées par leur entourage, elles ont pourtant accepté de se confier à la télévision au sein d’émissions-documentaires questionnant leurs parcours, leurs regrets et leurs espoirs.

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