Rompre l’isolement affinitaire et construire la contre-société – CSR

Ce texte est une invitation au débat pour construire ensemble, à l’attention des militant·e·s révolutionnaires, des sympathisant·e·s et de celles et ceux qui veulent se confédérer.

Cet article de réflexion a été publié en novembre 2023 par les Comités Syndicalistes Révolutionnaires (CSR). C’est une sorte d’ultime bilan de leur part de la lutte de cette année là pour nos retraites (et d’ailleurs mentionnons que nous avons fait une compilation de leurs interventions précédentes sur le sujet), donc c’est encore tout à fait d’actualité puisque la situation n’a pas changé vis-à-vis de ce que les CSR traitaient là (et il n’était donc pas question de politiciennisme).

Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

La brochure page par page (lecture sur écran) Plus blanc que blanc
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Le texte sur le site de la revue Stoff

Cette enquête empirique et théorique propose une critique de l’idée d’un « nouvel » antisémitisme en France étranger à l’antisémitisme historique. En replaçant l’antisémitisme dans le tissu des rapports sociaux actuels et passés, il s’agit de considérer les attaques de juifs en tant que juifs comme une forme spécifique de racialisation. Cela passe par une confrontation aux essais qui conçoivent l’antisémitisme de notre temps soit comme une révolte mal formulée, soit comme un anticapitalisme inabouti.

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Le meurtre de Mireille Knoll, suivi par la « marche blanche », contemporaine de la litanie raciste et conser­vatrice du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme »[1], puis l’affaire Finkielkraut pendant une manifestation de gilets jaunes[2], ont été l’occasion de nouvelles instru­mentalisations de la question de l’antisémitisme. Ces événements hyper médiatisés, sorte de catharsis de la bonne conscience bourgeoise, offrent l’occasion pour politiciens, intellectuels et représentants associatifs de faire valoir leur conception de l’identité française et de la République face à ces autres, ces barbares. C’est ainsi que, coupée de l’histoire effective de l’antisémitisme, la lutte contre celui-ci devient une marque d’intégration, un lieu de cristallisation de valeurs morales et politiques, y compris pour le Rassemblement National que l’on retrouve, farce de l’histoire, aux côtés des marcheurs. Ainsi instrumentalisé, l’antisémitisme devient dans ces discours et ces pratiques un moyen d’opposer les juifs français, intégrés et aimés par la République, à leurs « concitoyens musulmans », minoritaires non-in­tégrés, voire essentiellement incompatibles avec les valeurs « judéo-chrétiennes » de l’Europe. Cette mise en opposition des minoritaires produit des confusions politiques innombrables, notamment la nouvelle préten­tion à défendre les juifs de la part de leurs agresseurs historiques de longue date : la droite et l’extrême-droite. Continuer la lecture de Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

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Lire le texte sur le site de Contretemps

Alors que s’est récemment finie la campagne de dons pour sauver les Éditions sociales et La Dispute et leur permettre de se développer[1], la rédaction de Contretemps a souhaité leur donner la parole, pour nous en dire plus sur les raisons de cette initiative mais aussi sur l’histoire, les lignes et les activités des deux maisons d’édition.

Dans cet entretien avec trois membres de l’équipe éditoriale et de gestion, Clara Laspalas et Noémie Brun (éditrices, aux côtés de Marina Simonin) et Alexis Cukier (philosophe qui contribue bénévolement à la coordination éditoriale), il est donc question notamment des conditions matérielles de l’édition critique indépendante, du slogan « Make marxisms great again » et plus particulièrement des collections GEME et Découvrir des Éditions sociales.

On y aborde également la ligne éditoriale de La Dispute et notamment des collections « Le genre du Monde » et « Travail et salariat », ainsi que des rapports entre marxisme et sciences sociales critiques. Au final, il s’agit aussi de faire mieux connaître le travail d’édition, et d’en comprendre les spécificités quand ce travail est conçu pour armer les luttes et contribuer à l’émancipation.  Continuer la lecture de Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

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Le texte sur le site de Contretemps

En juillet et août 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. Derrière les discours célébrant cet événement, la réalité est beaucoup plus sombre. Qu’il s’agisse de l’incidence environnementale, sociale ou économique des Jeux, des voix tentent aujourd’hui de s’élever pour s’opposer ou alerter concernant leur tenue.

L’ouvrage Paris 2024 – Une ville face à la violence olympique (Éditions Divergences), de la journaliste Jade Lindgaard, décrit les conséquences des JO sur le département de la Seine-Saint-Denis : derrière les discours promettant un rattrapage pour le département, ce sont des expulsions et destructions qui sont mises en œuvre. Cette contribution permet de tenter de susciter le débat, alors même que l’absence de délibération démocratique autour de l’accueil d’un tel événement rend complexe l’organisation de mobilisations d’ampleur.

Un entretien réalisé par Marion Beauvalet et Louis Hardy. Continuer la lecture de JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

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Dans l’imaginaire collectif, la boxe a longtemps été associée à des images de salles sombres où résonnent le bruit des coups sur les sacs, tandis que des corps transpirent à la lumière des néons. Aujourd’hui, les salles de sport proposent sa pratique sous des modalités variées à un public issu des classes moyenne ou aisée, qui veut se maintenir en forme, ou dans le cadre de cours d’autodéfense. Malgré tout, la boxe reste une activité sportive bien ancrée dans les classes populaires. Par l’engagement qu’elle demande et la dureté de la pratique, elle fait écho à des conditions de vie difficile, qu’elle aide à affronter. Face à sa récupération marchande et à la tentative de la vider de son caractère subversif, le journaliste Selim Derkaoui défend pour sa part un sport « au service des combats que l’on mène à plusieurs ». Dans Rendre les coups — Boxe et lutte des classes[1], qui paraît ces jours-ci au Passager clandestin, il rend hommage à la boxe populaire, celle que pratiquait son père et qu’il est allé rencontrer à Aubervilliers, Pantin ou dans la banlieue de Caen. Nous en publions un extrait. Continuer la lecture de La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

A titre gracieux – Lise Belperron

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Correcteur·ices, éditeur·ices, traducteur·ices, auteur·ices… dans le milieu de l’édition, le travail précaire, mal voire pas rémunéré, semble être aussi structurant qu’invisibilisé. Le prestige associé aux activités intellectuelles a bon dos ! Une ancienne du sérail mène l’enquête, gagnée par le doute : qu’est-ce qui définit un « vrai» travail ? Avant de déplacer la question : et si on imaginait plutôt une intermittence du livre ?

« Les productions de l’esprit
rendent déjà si peu !
Si elles rendent encore moins,
qui est-ce qui voudra penser ? »
Diderot[1]

Il y a quelques années, un cousin à moi, de passage à Paris, est venu récupérer un manteau oublié dans la maison d’édition où je travaillais à l’époque, au cœur du traditionnel « quartier des éditeurs » de Saint-Michel. « Alors, m’a-t-il dit, c’est là que vous lisez à longueur de journée ? » Là-dessus, il a enfoncé le clou : « Mais qui vous paye ? » Continuer la lecture de A titre gracieux – Lise Belperron

Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

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Alors que les réseaux électriques qui structurent le monde sont largement invisibles, la chercheuse Fanny Lopez nous invite à plonger dans l’histoire de l’« ordre électrique», centralisé et uniformisé à l’extrême, pour envisager une pluralité de modèles et inverser la perspective : partir du bas, maîtriser la technique, repenser le politique via la réappropriation de la ressource énergétique.

Enseignante-chercheuse dont les travaux se situent au croisement de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, des techniques et de l’environnement, Fanny Lopez est l’autrice de deux ouvrages consacrés à l’autonomie énergétique. Dans Le Rêve d’une déconnexion, de la maison autonome à la cité auto-énergétique (éditions de la Villette, 2014), elle dresse la généalogie des projets architecturaux qui, au cours de l’histoire, ont intégré cette dimension autonomiste alors que la connexion aux grands réseaux électriques faisait (et fait) œuvre de modèle. Puis elle retrace, dans L’ordre électrique : infrastructures énergétiques et territoires (MétisPresses, 2019), l’histoire matérielle de l’électrification des territoires tout en s’intéressant, grâce à de nombreux exemples puisés en Europe et aux États-Unis, aux enjeux de la relocalisation des ressources en énergie. Traversant son travail de bout en bout, une question : comment les projets locaux d’autonomie énergétique peuvent-ils s’articuler avec des revendications d’autonomie politique ? Discussion. Continuer la lecture de Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid

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L’article sur le site AOC

Depuis son arrivée à la tête de Twitter rebaptisé X, Elon Musk a bien tenu sa promesse d’ouvrir certaines parties du code source de la plateforme. Cette réponse à de vieilles revendications militantes pour plus de transparence des plateformes ne manque, en vérité, pas de cynisme. Il est devenu transparent que le code de Twitter favorisait certains contenus et en défavorisait d’autres, au bon vouloir de Musk. L’ouverture du code ne suffit plus, aujourd’hui, pour donner des outils de contrôle à ce que les grandes plateformes font de nos espaces d’expression et de nos démocraties.

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C’est un débat qui existe depuis que le web est devenu un média de masse. Celui autour de l’ouverture des algorithmes qui le rendent, pour chacun d’entre nous, traversable, navigable et praticable. Un débat pour comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherche et désormais ces « jardins fermés » que sont les médias sociaux. Longtemps les grands acteurs du web s’abritèrent derrière deux arguments, le « secret industriel » d’une part, et l’absence de nécessité d’autre part, au motif que « nous » serions les premiers et les seuls responsables de l’organisation de l’information en ligne, les classements des moteurs de recherche ou les « fils » et autres « murs » des médias sociaux n’en étant que le reflet instrumental. Les Big Tech ne se voulaient qu’hébergeurs et en aucun cas éditeurs. Continuer la lecture de Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus – Olivier Ertzscheid

La part anarchiste des communs – Édouard Jourdain

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Lire le texte sur le site de Ballast

Face à la submersion néolibérale et à la privatisation généralisée du monde, la notion de « commun » est revenue en force. On ne compte plus les ouvrages et les discours louant la nécessité des « communs » ou du « bien commun », qu’il s’agisse de ressources naturelles (une forêt), matérielles (un musée) ou immatérielles (un logiciel). Un succès qui appelle donc à la vigilance : outre le « commons washing », les communs peuvent devenir le cheval de Troie d’un marché qui met en œuvre la casse du service public. L’essayiste Édouard Jourdain retrace ici son histoire et entend bien rappeler, et donc préserver, la radicalité libertaire de cette notion.

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C’est en réaction autant qu’en parallèle au néolibéralisme que le mouvement des communs apparaît au début des années 1980. Son principe ? l’auto-organisation décentralisée des communautés de vie et de travail. Ses objectifs ? la réappropriation et la préservation des ressources face aux multiples formes de privatisation et de captation, d’une part ; l’autogouvernement par l’élaboration de règles communes, de l’autre. Si ce mouvement est hétérogène, les principes auxquels il se rattache ne sont pas sans rappeler ceux qui constituent l’armature de l’anarchisme. Rappelons donc que ce dernier, comme corpus d’idées formalisées, naît dans l’Europe du XIXe siècle, en lien, notamment, avec le développement du mouvement ouvrier. L’idée qui en constitue le cœur remonte cependant à l’aube de l’humanité, à savoir le désir et la possibilité de vivre sans domination. L’anarchie est souvent présentée comme une utopie, au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire un idéal ne pouvant trouver de réalisation. L’anarchie en est pourtant éloignée, tant elle puise sa force dans le réel et permet des expérimentations sans qu’il soit nécessaire d’attendre un quelconque « Grand Soir ». Continuer la lecture de La part anarchiste des communs – Édouard Jourdain

Sur le mouvement des retraites de 2023 – Frédéric Lordon

Ci-après retrouvez au format brochure l’ensemble des analyses écrites de Frédéric Lordon sur le mouvement des retraites de 2023. Elles sont agrémentées de réflexions critiques ajoutées par nos soins sous forme de notes de bas de page. De quoi faire un bilan capitalo-centré de la sinistre année passée, non pour se lamenter mais pour tâcher de comprendre et d’infléchir la tendance.

  1. Le point de fusion des retraites (23 octobre 2010) [économie]
  2. Une bonne fois (15 octobre 2022) [« sociologie »]
  3. Le moment (17 janvier 2023) [stratégie]
  4. Les demeurés de la « légitimité » (7 février 2023) [« sociologie »]
  5. Un pays qui se soulève (22 mars 2023) [stratégie]
  6. L’affrontement (29 mars 2023) [stratégie]
  7. Sont-ils fous ? (4 avril 2023) [« sociologie »]
  8. Krach symbolique (20 avril 2023) [« sociologie »]
  9. Vouloir perdre, vouloir gagner (24 mai 2023) [stratégie]

La catégorisation est à l’emporte-pièce. C’est juste pour donner une idée très générale de la thématique dominante de l’article. C’est fait pour filter / prioriser vite fait, mais vraiment pas plus.


Et évidemment, il n’y a pas que Frédéric Lordon qui se soit positionné sur le mouvement des retraites de 2023. Il y a bien d’autres personnes ou groupes, dont les Comités Syndicalistes Révolutionnaires. Ces derniers se focalisent sur l’analyse stratégique de l’action concrète. Cela nous semble intéressant et nous avons donc compilé leurs précieuses analyses, régalez-vous donc !