Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [1/4] – Groupe Grothendieck

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Le texte sur Lundi Matin
Les cinq textes seront réunis en brochure par le Groupe Grothendieck dans un futur proche. Le lien sera inséré ici, pour l’instant voici leur site.

L’épisode pilote [0/4] : Les bases du système guerrier

« L’état capitaliste considère la vie humaine comme la matière véritablement première de la production du capital. Il conserve cette matière tant qu’il est utile pour lui de la conserver. Il l’entretient car elle est une matière et elle a besoin d’entretien, et aussi pour la rendre plus malléable il accepte qu’elle vive. »

Jean Giono, Je ne peux pas oublier, 1934

« Telle une machine, tout organisme y compris le plus ’simple’ constitue une unité fonctionnelle cohérente et intégrée. »

Jacques Monod, Le Hasard et la nécessité, 1970. Continuer la lecture de Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [1/4] – Groupe Grothendieck

Écologie et politique, suivi du Plaidoyer contre la « défense de l’environnement » – Jacques Ellul

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Écologie et politique sur le site des Amis de Bartelby
Plaidoyer contre la « defense de l’environnement » sur le site des Amis de Bartelby

 

Ecologie et politique

Paru dans Combat Nature – Mai 1991

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C’est un débat qui n’est pas nouveau, mais qui devrait être encore approfondi. Je ne vais pas reprendre tous les arguments des diverses parties, et je me bornerai au rappel d’un fait historique, après tout comparable !

Il s’agit du grand débat mené en 1890-1906 entre les anarcho-syndicalistes et les socialistes. Ceux-ci étaient convaincus que si l’on fondait un parti socialiste, participant aux élections, accédant à l’opinion publique par les réunions électorales, obtenant des députés (et peut-être, qui sait, un ministère !), ils pourraient influencer toute la vie politique, faire adopter des mesures de type socialiste et aider de cette façon la société entière à évoluer vers le socialisme. En face d’eux, les anarcho-syndicalistes maintenaient une position radicalement révolutionnaire et affirmaient d’une part que l’on n’accéderait jamais à une société socialiste par des réformes faites par des députés, d’autre part que, à partir du moment où l’on entre dans le jeu des partis et des élections, on entre inévitablement dans une organisation de la société bourgeoise, et de ce fait, on aide celle-ci à fonctionner : donc, à un moment ou à un autre, on se fait inévitablement piéger. Et la suite a prouvé qu’ils avaient entièrement raison : ce sont de vigoureux socialistes (Millerand) ou syndicalistes qui, ensuite, une fois devenus députés et ministres (Briand, Clemenceau), sont devenus les plus ardents défenseurs de cette société. Bien entendu ils ont aussi fait passer quelques réformes favorables à la classe ouvrière… mais qui, en définitive, tendaient toutes à renforcer la société instituée, la société « bourgeoise », qui reste bourgeoise malgré les lois sociales et la sécurité du même nom ! Continuer la lecture de Écologie et politique, suivi du Plaidoyer contre la « défense de l’environnement » – Jacques Ellul

L’argent des femmes – Jeanne Lazarus

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L’argent fait l’objet de soupçons. Il corrompt, avilit, souille les sentiments, les choses ou les personnes qu’il achète, notamment la vertu des femmes. Si les femmes vénales sont supposées dangereuses, sinon sulfureuses, le fait même que les femmes soient propriétaires d’argent et l’utilisent selon leur bon vouloir inquiète le corps social. Même après que les restrictions juridiques ont disparu, les femmes possèdent moins d’argent que les hommes et s’en sentent des propriétaires moins légitimes[1]. Construit au fil du temps, en particulier par l’exégèse chrétienne de l’argent, le soupçon de la mise en équivalence des femmes, de leur corps, de leur travail et même de leur esprit, avec l’argent, laisse des traces sociales. Ces soupçons reposent sur une série de postulats : d’abord celui d’une pureté originelle des rapports sociaux sans échanges marchands ; ensuite celui d’un argent deus ex machina qui imposerait une rationalité calculatrice et marchande ; enfin celui d’une passivité de la sexualité féminine et d’une propriété sociale du corps des femmes. Continuer la lecture de L’argent des femmes – Jeanne Lazarus

“Blackness à la demande” – Franck Freitas-Ekué

Le texte sur le site de la revue Volume !
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« Les industries culturelles ont en effet le pouvoir de réélaborer et de refaçonner ce qu’elles représentent et, à force de répétition et de sélection, d’imposer et d’implanter des définitions de nous-mêmes qui correspondent plus facilement aux descriptions de la culture dominante ou hégémonique. »
Stuart Hall

« Yeah, and I don’t have to go to Hollywood ‘Cause Hollywood come through my neighborhood with cameras on I really think they’re stealin from us like a sample song »
Lil’ Wayne[1]

Au cours de leur embrigadement dans une milice armée, il était de coutume que les enfants-soldats (entre autres de Sierra Léone ou de la République du Congo[2]) adoptent un nouveau nom de guerre, marquant une rupture définitive avec leur expérience civile. Les surnoms sélectionnés par les jeunes recrues symbolisaient non seulement les traits de caractère qu’ils voulaient voir transparaître de leur personnalité mais désignaient également le type de représentations auxquelles ils s’associaient (Wessels, 2007 : 82-84). Les noms de personnages hollywoodiens comme Rambo ou Terminator côtoyaient ceux de certains rappeurs américains comme 2pac ou 50 Cent. Continuer la lecture de “Blackness à la demande” – Franck Freitas-Ekué

Des ateliers de confection aux lignes d’assemblage des bébés – Sharmila Rudrappa

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Le texte sur le site Cairn

Mars 2011, au domicile de Sita, Bangalore.[1]

« Moi et ma sœur, nous sommes ouvrières dans la confection. Nos vies, c’est l’enfer, l’enfer. Notre univers est détruit, détruit », déclare Lalitha sur un ton dramatique[2]. Ma première visite à Bangalore, surnommée la Silicon Valley indienne du fait des industries du software qui abondent dans la région, touche alors à sa fin. En ce soir de mars, je suis assise avec une quinzaine d’ouvrières de la confection, sur les marches de la maison de l’une d’entre elles, dans un quartier où les usines textiles sont nombreuses.

Je m’étais rendue à Bangalore pour étudier son positionnement de plus en plus important sur le marché transfrontalier du soin reproductif[3], en particulier celui de la gestation pour autrui (GPA). Deux semaines auparavant, j’avais passé deux semaines dans un foyer tenu par Creative Options for Women (COTW), menant des entretiens avec des mères porteuses[4]. J’y appris que, pour la plupart, les femmes vivant sur place étaient auparavant des ouvrières de la confection. Lancée sur la piste d’une activité postindustrielle et transfrontalière, la GPA, je me retrouvais de manière inattendue devant la sortie de secours d’une activité industrielle : la production textile. La ligne de production de vêtements s’avérait ainsi la voie royale vers la ligne d’assemblage reproductive, via la vente d’ovules et la GPA. Je développerai l’argument que l’histoire de ces femmes ayant décidé de devenir mères porteuses est indissolublement liée à leur statut antérieur de travailleuses salariées, en l’occurrence d’ouvrières de la confection. Continuer la lecture de Des ateliers de confection aux lignes d’assemblage des bébés – Sharmila Rudrappa

Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

Lien vers la brochure en pdf : Boxer comme un homme

Texte de la brochure :

Les sports de combat sont souvent considérés comme un espace susceptible de conforter, voire de préserver « l’identité masculine » dans des États contrôlant et réprimant de plus en plus l’expression de la violence physique[1]. L’engagement de quelques femmes dans des modalités de pratiques pugilistiques violentes réservées aux hommes jusque dans une période récente constitue, d’une certaine manière, un phénomène inédit. La construction des « habitus pugilistiques » masculins, analysée en profondeur par Loïc Wacquant[2] dans le domaine de la boxe anglaise, révèle l’importance des apprentissages techniques dans les processus d’incorporation de normes et de valeurs à l’œuvre dans un lieu particulier, le « gym ». Pour les boxeuses, en situation très minoritaire dans cet espace masculin, l’apprentissage des techniques pugilistiques et le travail de « féminisation » de l’apparence corporelle sont simultanés. Cette double contrainte peut être plus ou moins forte selon les modalités compétitives privilégiées par les combattantes. L’exemple des boxes poings-pieds, appréhendées comme un sous- espace de pratiques [voir encadré « Le contexte de l’enquête : l’espace des clubs »], permet d’analyser l’impact des conditions d’apprentissage technique dans la socialisation pugilistique. Dans le cas des boxeuses engagées dans les formes les plus dures de pratique, « hard » dans le langage indigène, l’apprentissage et l’usage compétitif de techniques pugilistiques symboliquement associées au masculin s’accompagnent de l’intériorisation particulièrement efficace de la domination masculine. Les conditions de socialisation très spécifiques dans cet univers populaire, qui n’exclut pas l’expression de la violence physique la plus brutale, diffèrent radicalement de celles de la boxe « soft », valorisant une modalité de pratique plus euphémisée, investie par des fractions de classe plus cultivées, à l’instar de ce que l’on constate dans les arts martiaux de préhension[3]. Continuer la lecture de Boxer comme un homme, être une femme – Christine Mennesson et Jean-Paul Clément

La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation – Corinne Monnet

Lien vers la brochure en pdf : La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation

Texte de la brochure ;

Cet article n’a pas été féminisé à sa réédition dans la présente brochure (2019). Les formes d’écriture inclusive utilisées dans cet article sont d’origine, elles ont été conservées plutôt que d’être modifiées pour suivre les conventions actuelles. L’écriture inclusive n’est pas une lubie marketing de Zalando (campagne de publicité en écriture inclusive, 2019) mais un outil de lutte féministe éprouvé et mis en place depuis plus de 20 ans. Continuer la lecture de La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation – Corinne Monnet