Abolir la police – A sa place, instaurons l’égalité sociale, économique et politique pleine et entière.

Lien vers la brochure en pdf : Abolir la police: à sa place, instaurons l’égalité sociale, économique et politique pleine et entière

Lire le texte original (anglais) sur TransformHarm.org

Texte de la brochure :

Il y a quelques semaines, il y a eu une fusillade dans mon immeuble. Cinq coups sont partis au total, ne faisant heureusement aucun.e blessé.e. J’étais chez moi lorsque cela s’est produit, mais j’habite au troisième, loin de la cible du tireur. Les jeunes d’en-bas, qui traînent dans le couloir presque tous les jours pour boire, fumer, raconter de la merde et vendre de l’herbe ont été suivi.es jusqu’à chez eulles par une de leurs embrouilles. Ce soir-là, je me souviens d’avoir entendu l’un d’eux crier « Iels m’ont eu, bro ! » – mais il semble que cela ait été dû au choc de la fusillade et à l’explosion de porte vitrée de l’immeuble qui lui ont fait croire qu’il était touché. Cela faisait peur.

Cependant, ce qui fait davantage peur encore, c’est le fait que presque tous les soirs depuis la fusillade il y a eu soit une voiture de police, garée de l’autre côté de la rue avec les lumières des gyrophares allumées, soit 2 flics de garde devant mon immeuble, juste devant les marches. C’est cette mesure qui est censé prévenir d’autres actes de violence, mais la présence de la police m’effraie davantage que les jeunes qui vendent de la drogue et les coups de fusil.

Un jour, en rentrant dans mon immeuble, en évitant de croiser le regard des deux agent.es, j’ai entendu l’un.e d’eulles dire à l’autre : « Tu veux faire une verticale ? » alors que je mettais mes clefs dans la serrure l’entrée. Une ‘verticale’, c’est quand la police entre dans un immeuble et vont de haut en bas, à la recherche de toute activité potentiellement criminelle. Je me souviens que c’est dans ces circonstances qu’est mort Akai Gurley.

Continuer la lecture de Abolir la police – A sa place, instaurons l’égalité sociale, économique et politique pleine et entière.

Les antinucléaire face à la surveillance 3/3 + Pour que cesse le confinement de notre lutte et de nos amitiés

Lien vers la brochure en pdf : Les antinucléaires de Bure face à la surveillance 3

Lire la troisième partie de l’enquète sur Médiapart et Reporterre

Lire la tribune des mis·es en examen de Bure sur Reporterre

Texte de la brochure :

Le dossier d’instruction, auquel Mediapart et Reporterre ont pu avoir accès, révèle une conception particulière de l’exercice des droits de la défense : des centaines de messages soumis à la confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients y figurent, alors qu’ils devraient être protégés par le secret professionnel. Par ailleurs, l’un des avocats du mouvement a lui-même été surveillé avant d’être mis en examen.

C’est un rapport de trente-sept pages annexé au dossier d’instruction — qui en compte déjà 15.000 — ouvert en juillet 2017 contre les opposants au projet d’enfouissement des déchets radioactifs (Cigéo) à Bure, dans la Meuse. Trente-sept pages de conversations téléphoniques retranscrites dans un dossier qui ne lésine pas sur les écoutes : d’après nos calculs, 85.000 conversations ont été interceptées par les gendarmes dans ce dossier. Si l’ensemble de cette surveillance de masse pose des problèmes éthiques, ces extraits-ci soulèvent des questions déontologiques : leur retranscription porte atteinte au secret professionnel qui, en droit, protège les échanges entre clients et avocats. Continuer la lecture de Les antinucléaire face à la surveillance 3/3 + Pour que cesse le confinement de notre lutte et de nos amitiés

Les antinucléaires face à la surveillance 2/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard

Lien vers la brochure en pdf : Les antinucléaires de Bure face à la surveillance 2

Lire sur le site de Médiapart et Reporterre

Texte de la brochure :

L’enquête pénale ouverte en juillet 2017 contre les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse, accusés d’avoir tenté de mettre le feu à un hôtel-restaurant, a nécessité l’engagement de moyens financiers considérables de la part de la justice et de la gendarmerie, d’après une enquête conjointe de Mediapart et Reporterre.

Une cohorte d’expertises, de requêtes aux opérateurs de téléphonie, de gendarmes organisés en cellule pendant plusieurs années : alors que magistrats, avocats et greffiers ne cessent de dénoncer l’indigence de la justice française, l’enquête ouverte contre les militants antinucléaires de Bure semble bénéficier, elle, de moyens illimités.

Mediapart et Reporterre ont eu accès aux 15.000 pages du dossier d’instruction ouvert à l’été 2017 contre les opposants au centre d’enfouissement de déchets nucléaires, dans la Meuse. C’est l’un des plus gros équipements industriels en projet en France aujourd’hui et un chantier très sensible pour l’avenir de la filière nucléaire. Dix personnes y sont mises en examen, dont sept pour association de malfaiteurs, après deux départs de feu dans un hôtel-restaurant et l’organisation d’une manifestation non déclarée qui a tourné aux affrontements avec les forces de l’ordre. Continuer la lecture de Les antinucléaires face à la surveillance 2/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard

Les antinucléaires face à la surveillance 1/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard

Lien vers la brochure en pdf : Les antinucléaires de Bure face à la surveillance 1

Lire le texte sur le site de Reporterre ou Mediapart

Texte de la brochure :

Des dizaines de personnes placées sur écoute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique : l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse, selon les documents qu’ont consultés Reporterre et Mediapart.

*

Des visages pris dans une toile de flèches et de diagrammes. Sous chaque photo : date et lieu de naissance, surnom, organisation. Les individus sont regroupés en « clans », reliés à des lieux et à des côtes du dossier d’instruction. Certains visages sont grossis, d’autres réduits à la taille d’une tête d’épingle. Certaines personnes ont droit à une photo, d’autres apparaissent sous une forme de pictogramme – bleu pour les hommes, rose fuchsia pour les femmes.

Ce schéma a été réalisé par la cellule d’analyse criminelle Anacrim de la gendarmerie nationale. Son logiciel, Analyst’s notebook, permet de visualiser les liens entre des personnes via leurs numéros de téléphone, des lieux, des événements. Cette technique est habituellement utilisée pour résoudre des crimes particulièrement graves : elle a récemment ressorti l’affaire Grégory des ténèbres judiciaires, et est actuellement utilisée dans l’enquête sur le tueur multirécidiviste Nordahl Lelandais. Continuer la lecture de Les antinucléaires face à la surveillance 1/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard

Les ouvrières de la mode, entre luxe et blouse – Giulia Mensitieri

Lien vers la brochure en pdf : Les ouvrières de la mode

Lire le texte sur AOC

Texte de la brochure :

Les couturières, les « petites mains » de la mode, passent habituellement inaperçues, cachées derrière le faste des images du luxe. Elles ont été révélées en pleine crise sanitaire, quand certains soignants devaient porter des sacs-poubelles en guise de blouse. La notion de « confection » de vêtements a alors repris tout son sens et son importance symbolique, comme une invitation à repenser notre rapport à la mode, ce secteur si important dans l’économie et l’imaginaire français.

*

Que vous apparteniez à la catégorie de celles et ceux qui pendant le confinement n’ont négligé aucun élément de leur accoutrement, ou alors que vous n’ayez pas quitté pendant plusieurs semaines vos vêtements de sport, vous aurez probablement constaté que vous avez beaucoup trop d’habits.

L’industrie de la mode est en France plus puissante que celles de l’automobile et de l’aéronautique. En 2016, elle représentait 150 millions d’euros de chiffre d’affaire direct, 2,7 du PIB et 580 000 emplois directs. Cette économie de la richesse va de pair avec une économie du gaspillage et de la pollution : 30 % des habits achetés par les Français ne sont jamais portés et s’entassent dans les 600 000 tonnes de textile qui sont jetées chaque année.

Les habits sont une affaire sérieuse en France, et ils occupent une place importante dans les consommations, les métiers, les désirs, les villes, les rues et les espaces de rangement des Français·e·s. Fermez les yeux un instant, et essayez de vous figurer tous les vêtements qui depuis le début du confinement attendaient dans les magasins de votre ville. Parcourez-les, ces rues marchandes, ces grands magasins, ces centres commerciaux, ces rayons, ces étagères, ces cintres, et multipliez-les à l’échelle de la nation. C’est vertigineux. Continuer la lecture de Les ouvrières de la mode, entre luxe et blouse – Giulia Mensitieri

Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit – Entretien avec Maud Simonet – Julia Burtin Zortea, Lucie Gerber

Lien vers la brochure en pdf : Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit

L’article sur le site de Panthère Première

Texte de la brochure :

Alors que la gestion de la pandémie de COVID-19 accélère les dynamiques de mise au travail de certaines catégories de population par l’État sans contrepartie financière (ou si peu), nous vous proposons la lecture de cet entretien avec la sociologue Maud Simonet publié dans le dernier numéro de Panthère Première (printemps-été 2020), paru juste avant le confinement.

ustifié par les rhétoriques du « sacrifice national », du « civisme » et de l’ « altruisme », le recours au travail gratuit (ou quasi gratuit) des étudiant·es infirmier·es[1], des réfugié·es[2] et des milliers de femmes qui cousent des masques à domicile met en lumière un phénomène structurel. Pour comprendre les logiques à l’œuvre, la sociologue Maud Simonet, auteure de l’ouvrage Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (Éditions Textuel, 2018) propose de revenir à la critique féministe du travail domestique.

À qui profitent ces formes « citoyennes » de travail non rémunéré ? Qui y est assigné·e ? Que racontent-elle sur la valeur du travail (et des métiers) ? Comment sont-elles justifiées ? Si le caractère patriarcal de l’État néolibéral n’est aujourd’hui plus à démontrer, en repasser par l’analyse féministe pour analyser ces formes, pas si nouvelles, d’exploitation, nous semble indispensable en ce moment de crise.

Continuer la lecture de Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit – Entretien avec Maud Simonet – Julia Burtin Zortea, Lucie Gerber

Les logiques nouvelles des médias viraux – Tony D. Sampson et Jussi Parikka

Lien vers la brochure en pdf : Les logiques nouvelles des médias viraux

Lien vers le texte sur AOC

Texte de la brochure :

Jusqu’à récemment, le concept de viralité universelle n’occupait qu’une place marginale dans la théorie des médias. Au début des années 2000, lorsque nous avons commencé à publier des articles sur la contagion, l’immunologie, l’épidémiologie et les réseaux viraux dans le domaine numérique, nous n’étions pas surpris que ce sujet, dont l’universalité constitue pourtant un aspect essentiel, demeure une préoccupation secondaire de la théorie des médias. Après tout, l’étude des médias et de la communication sont censées établir du lien, pas le contraire !

On nous demandait aussi constamment pourquoi cette « métaphore virale », et ce qu’elle signifiait dans le cadre du développement d’un nouveau modèle de médias numériques. Et l’attention démesurée accordée au « marketing viral » n’a pas facilité notre tâche consistant à affirmer que des niveaux matériels de viralité plus profonds et plus urgents existaient.

Continuer la lecture de Les logiques nouvelles des médias viraux – Tony D. Sampson et Jussi Parikka

Le travail invisible derrière le confinement – Françoise Vergès

Lien vers la brochure en pdf : Le travail invisible derrière le confinement

Lire le texte sur Contretemps

Texte de la brochure :

En France, nous sommes entrés le mardi 24 mars 2020 dans la deuxième semaine de « confinement » décidé par le gouvernement Macron pour faire face à l’épidémie du COVID-19, et déjà cela craque de partout. Je ne reviendrai pas ici sur les demi-vérités, demi-aveux, mensonges par omission, et preuves d’incompétence, d’indifférence, de mépris par le gouvernement amplement dénoncées et analysées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce travail d’étude et d’analyse n’est pas terminé ; il doit se poursuivre et s’avère bien plus important – car il nourrit les luttes à venir – que toutes les déclarations sous forme d’oracles (« rien ne sera plus comme avant », « il faudra que… ») ou que toutes les remarques et réflexions sur le confinement comme moment de retour sur soi ou de redécouverte de joies simples.

Je ne m’exprimerai pas non plus ici sur la controverse autour de la chloroquine ; ce n’est pas de mon ressort. Je reviendrai par contre sur un point que j’ai exprimé sous forme de post sur Facebook le 18 mars et qui reste pour moi important. J’écrivais alors :

Continuer la lecture de Le travail invisible derrière le confinement – Françoise Vergès

Pourquoi vider les prisons est nécessaire – Gwenola Ricordeau

Lien vers la brochure en pdf : Pourquoi vider les prisons est nécessaire

Lire le texte sur The Conversation

Texte de la brochure :

La plupart des pays confrontés à l’épidémie de Covid-19 ont également rapporté des cas de contamination dans leurs prisons, faisant face à des situations parfois particulièrement tendues. Les sites, comme Prison Insider et l’Observatoire international des prisons permettent de suivre l’évolution de l’épidémie dans les prisons et les réponses qui y sont apportées.

En effet, au regard de ce qu’on sait des patients qui sont à risque de décès par coronavirus, les prisonniers apparaissent particulièrement vulnérables. Ils ont, en effet, des problèmes de santé qu’on rencontre habituellement dans une population âgée de 10 a 15 ans de plus.

Continuer la lecture de Pourquoi vider les prisons est nécessaire – Gwenola Ricordeau

L’humour oppressif – Eléonore Lépinard & Denis Colombi

Lien vers la brochure en pdf : L’humour oppressif

Texte de la brochure :

La mécanique du rire des complicités
masculines

Par Eléonore Lépinard, paru sur Libération – Mars 2020

 

Les blagues sexistes, si répandues, nous en apprennent beaucoup sur la façon dont les hommes soutiennent et perpétuent le patriarcat.

Continuer la lecture de L’humour oppressif – Eléonore Lépinard & Denis Colombi