Voitures volantes et vieux rêves capitalistes – Emilie Letouzey

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Lire l’article sur le site de Terrestres

Dubaï, Ōsaka, Arabie Saoudite et maintenant Paris… les voitures volantes sont annoncées partout mais elles ne volent nulle part. Obstacles techniques ? Contestation sociale ? Si ce symbole du futur ne prend pas, c’est tout simplement parce qu’il est une figure du passé, dont la fonction est d’alimenter les projets capitalistes et leurs chantiers. Décollage immédiat pour le Japon !

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Ōsaka, île de Yumeshima, 2025. Après une journée de shopping, le jeune couple s’apprête à monter en « voiture qui vole dans le ciel (sora tobu kuruma) », ainsi que sont appelés les taxis volants au Japon. Dans quelques minutes, le garçon va demander la fille en mariage. « Que c’est excitant ! », commente la voix. Continuer la lecture de Voitures volantes et vieux rêves capitalistes – Emilie Letouzey

Habiter avec la chaleur – Clément Gaillard

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Lire le texte sur le site du quotidien AOC

Si nous voulons habiter avec la chaleur, dans un monde de plus en plus contraint par la fin de l‘énergie abondante, nous devrons développer ou redévelopper des cultures climatiques. Elles pourront être inspirées du passé et d’autres régions, mais aussi anticiper sur les évolutions climatiques futures.

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L’an dernier, la Fondation Abbé Pierre publiait un rapport sur la souffrance des habitants des logements exposés à la chaleur[1],[2]. Il mettait en évidence une forme de « précarité énergétique d’été » et de mal-logement qui touche les habitants d’appartements et de maisons qui deviennent de véritables « bouilloires » en période de vagues de chaleur. Continuer la lecture de Habiter avec la chaleur – Clément Gaillard

Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

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Le texte sur le site de la revue Stoff

Cette enquête empirique et théorique propose une critique de l’idée d’un « nouvel » antisémitisme en France étranger à l’antisémitisme historique. En replaçant l’antisémitisme dans le tissu des rapports sociaux actuels et passés, il s’agit de considérer les attaques de juifs en tant que juifs comme une forme spécifique de racialisation. Cela passe par une confrontation aux essais qui conçoivent l’antisémitisme de notre temps soit comme une révolte mal formulée, soit comme un anticapitalisme inabouti.

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Le meurtre de Mireille Knoll, suivi par la « marche blanche », contemporaine de la litanie raciste et conser­vatrice du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme »[1], puis l’affaire Finkielkraut pendant une manifestation de gilets jaunes[2], ont été l’occasion de nouvelles instru­mentalisations de la question de l’antisémitisme. Ces événements hyper médiatisés, sorte de catharsis de la bonne conscience bourgeoise, offrent l’occasion pour politiciens, intellectuels et représentants associatifs de faire valoir leur conception de l’identité française et de la République face à ces autres, ces barbares. C’est ainsi que, coupée de l’histoire effective de l’antisémitisme, la lutte contre celui-ci devient une marque d’intégration, un lieu de cristallisation de valeurs morales et politiques, y compris pour le Rassemblement National que l’on retrouve, farce de l’histoire, aux côtés des marcheurs. Ainsi instrumentalisé, l’antisémitisme devient dans ces discours et ces pratiques un moyen d’opposer les juifs français, intégrés et aimés par la République, à leurs « concitoyens musulmans », minoritaires non-in­tégrés, voire essentiellement incompatibles avec les valeurs « judéo-chrétiennes » de l’Europe. Cette mise en opposition des minoritaires produit des confusions politiques innombrables, notamment la nouvelle préten­tion à défendre les juifs de la part de leurs agresseurs historiques de longue date : la droite et l’extrême-droite. Continuer la lecture de Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

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Lire le texte sur le site de Contretemps

Alors que s’est récemment finie la campagne de dons pour sauver les Éditions sociales et La Dispute et leur permettre de se développer[1], la rédaction de Contretemps a souhaité leur donner la parole, pour nous en dire plus sur les raisons de cette initiative mais aussi sur l’histoire, les lignes et les activités des deux maisons d’édition.

Dans cet entretien avec trois membres de l’équipe éditoriale et de gestion, Clara Laspalas et Noémie Brun (éditrices, aux côtés de Marina Simonin) et Alexis Cukier (philosophe qui contribue bénévolement à la coordination éditoriale), il est donc question notamment des conditions matérielles de l’édition critique indépendante, du slogan « Make marxisms great again » et plus particulièrement des collections GEME et Découvrir des Éditions sociales.

On y aborde également la ligne éditoriale de La Dispute et notamment des collections « Le genre du Monde » et « Travail et salariat », ainsi que des rapports entre marxisme et sciences sociales critiques. Au final, il s’agit aussi de faire mieux connaître le travail d’édition, et d’en comprendre les spécificités quand ce travail est conçu pour armer les luttes et contribuer à l’émancipation.  Continuer la lecture de Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

La justice internationale dans le chaudron de Gaza – Anne-Cécile Robert

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Sur le site du monde diplomatique

Les tribunaux internationaux se sont rarement trouvés à ce point sous le feu des projecteurs. Les deux procédures ouvertes à La Haye concernant Gaza — l’une contre l’État d’Israël, l’autre contre deux de ses dirigeants et ceux du Hamas — illustrent les fractures d’une géopolitique bouleversée. Continuer la lecture de La justice internationale dans le chaudron de Gaza – Anne-Cécile Robert

Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

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Le premier texte sur le site de Ballast
Le texte original (en anglais) sur le site de Tribune

Tour de France et lutte des classes

Charlotte Jones
Paru dans Tribune – Juillet 2022
Traduit par la rédaction de Ballast – Juin 2024

Élections législatives obligent, le départ du Tour de France dans quelques jours ne fera pas les gros titres cette année. Si la course a perdu de son lustre à cause des scandales de dopage qui ont marqué le cyclisme ces dernières décennies, elle reste pourtant massivement suivie et garde sa réputation de grand événement populaire. Depuis sa création en 1902, elle anime chaque début d’été et draine les foules au bord des routes, sur les pentes d’un col ou à l’arrivée d’une étape. Dans un article publié dans Tribune[1] que nous traduisons, Charlotte Jones revient sur l’histoire de la course et, à rebours de la neutralité revendiquée par ses organisateurs, elle l’affirme : le Tour de France est politique. Continuer la lecture de Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

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Le texte sur le site de Contretemps

En juillet et août 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. Derrière les discours célébrant cet événement, la réalité est beaucoup plus sombre. Qu’il s’agisse de l’incidence environnementale, sociale ou économique des Jeux, des voix tentent aujourd’hui de s’élever pour s’opposer ou alerter concernant leur tenue.

L’ouvrage Paris 2024 – Une ville face à la violence olympique (Éditions Divergences), de la journaliste Jade Lindgaard, décrit les conséquences des JO sur le département de la Seine-Saint-Denis : derrière les discours promettant un rattrapage pour le département, ce sont des expulsions et destructions qui sont mises en œuvre. Cette contribution permet de tenter de susciter le débat, alors même que l’absence de délibération démocratique autour de l’accueil d’un tel événement rend complexe l’organisation de mobilisations d’ampleur.

Un entretien réalisé par Marion Beauvalet et Louis Hardy. Continuer la lecture de JO 2024 : un rapt démocratique ? Entretien avec Jade Lindgaard – Marion Beauvalet et Louis Hardy

La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

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Lire le texte (avec de belles photos !) sur le site de Ballast

Dans l’imaginaire collectif, la boxe a longtemps été associée à des images de salles sombres où résonnent le bruit des coups sur les sacs, tandis que des corps transpirent à la lumière des néons. Aujourd’hui, les salles de sport proposent sa pratique sous des modalités variées à un public issu des classes moyenne ou aisée, qui veut se maintenir en forme, ou dans le cadre de cours d’autodéfense. Malgré tout, la boxe reste une activité sportive bien ancrée dans les classes populaires. Par l’engagement qu’elle demande et la dureté de la pratique, elle fait écho à des conditions de vie difficile, qu’elle aide à affronter. Face à sa récupération marchande et à la tentative de la vider de son caractère subversif, le journaliste Selim Derkaoui défend pour sa part un sport « au service des combats que l’on mène à plusieurs ». Dans Rendre les coups — Boxe et lutte des classes[1], qui paraît ces jours-ci au Passager clandestin, il rend hommage à la boxe populaire, celle que pratiquait son père et qu’il est allé rencontrer à Aubervilliers, Pantin ou dans la banlieue de Caen. Nous en publions un extrait. Continuer la lecture de La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

A titre gracieux – Lise Belperron

Lire le texte sur le site de Panthère Première
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Correcteur·ices, éditeur·ices, traducteur·ices, auteur·ices… dans le milieu de l’édition, le travail précaire, mal voire pas rémunéré, semble être aussi structurant qu’invisibilisé. Le prestige associé aux activités intellectuelles a bon dos ! Une ancienne du sérail mène l’enquête, gagnée par le doute : qu’est-ce qui définit un « vrai» travail ? Avant de déplacer la question : et si on imaginait plutôt une intermittence du livre ?

« Les productions de l’esprit
rendent déjà si peu !
Si elles rendent encore moins,
qui est-ce qui voudra penser ? »
Diderot[1]

Il y a quelques années, un cousin à moi, de passage à Paris, est venu récupérer un manteau oublié dans la maison d’édition où je travaillais à l’époque, au cœur du traditionnel « quartier des éditeurs » de Saint-Michel. « Alors, m’a-t-il dit, c’est là que vous lisez à longueur de journée ? » Là-dessus, il a enfoncé le clou : « Mais qui vous paye ? » Continuer la lecture de A titre gracieux – Lise Belperron

Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard

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Alors que les réseaux électriques qui structurent le monde sont largement invisibles, la chercheuse Fanny Lopez nous invite à plonger dans l’histoire de l’« ordre électrique», centralisé et uniformisé à l’extrême, pour envisager une pluralité de modèles et inverser la perspective : partir du bas, maîtriser la technique, repenser le politique via la réappropriation de la ressource énergétique.

Enseignante-chercheuse dont les travaux se situent au croisement de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, des techniques et de l’environnement, Fanny Lopez est l’autrice de deux ouvrages consacrés à l’autonomie énergétique. Dans Le Rêve d’une déconnexion, de la maison autonome à la cité auto-énergétique (éditions de la Villette, 2014), elle dresse la généalogie des projets architecturaux qui, au cours de l’histoire, ont intégré cette dimension autonomiste alors que la connexion aux grands réseaux électriques faisait (et fait) œuvre de modèle. Puis elle retrace, dans L’ordre électrique : infrastructures énergétiques et territoires (MétisPresses, 2019), l’histoire matérielle de l’électrification des territoires tout en s’intéressant, grâce à de nombreux exemples puisés en Europe et aux États-Unis, aux enjeux de la relocalisation des ressources en énergie. Traversant son travail de bout en bout, une question : comment les projets locaux d’autonomie énergétique peuvent-ils s’articuler avec des revendications d’autonomie politique ? Discussion. Continuer la lecture de Autonomie électrique, le rêve d’une reconnexion – Fanny Lopez – Théo Mouzard