Affaire du 8 décembre : Le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net

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La semaine du 16 au 23 septembre 2023 est une semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
De nombreuses informations sont disponibles sur les sites suivants :

Cet article a été rédigé sur la base d’informations relatives à l’affaire dite du “8 décembre”[1] dans laquelle 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » en décembre 2020. Leur procès est prévu pour octobre 2023. Ce sera le premier procès antiterroriste visant « l’ultragauche » depuis le fiasco de l’affaire Tarnac[2].

L’accusation de terrorisme est rejetée avec force par les inculpé·es. Ces dernier·es dénoncent un procès politique, une instruction à charge et une absence de preuves. Ils et elles pointent en particulier des propos décontextualisés et l’utilisation à charge de faits anodins (pratiques sportives, numériques, lectures et musiques écoutées…)[3]. De son côté la police reconnaît qu’à la fin de l’instruction – et dix mois de surveillance intensive – aucun « projet précis » n’a été identifié[4].

L’État vient d’être condamné pour le maintien à l’isolement du principal inculpé pendant 16 mois et dont il n’a été libéré qu’après une grève de la faim de 37 jours. Une seconde plainte, en attente de jugement, a été déposée contre les fouilles à nu illégales et répétées qu’une inculpée a subies en détention provisoire[5].

De nombreuses personnalités, médias et collectifs leur ont apporté leur soutien[6].

C’est dans ce contexte que nous avons été alerté du fait que, parmi les faits reprochés (pour un aperçu global de l’affaire, voir les références en notes de bas de page), les pratiques numériques des inculpé·es, au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public, sont instrumentalisées comme autant de « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » qui ne peut s’expliquer que par l’existence d’un projet terroriste.

Nous avons choisi de le dénoncer. Continuer la lecture de Affaire du 8 décembre : Le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net

Affaire du 8 décembre : c’est quoi ? – Soutien812

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La semaine du 16 au 23 septembre 2023 est une semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
De nombreuses informations sont disponibles sur les sites suivants :

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L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».

La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO¹, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, etc.

Ces neuf personnes ne se connaissent pas toutes. Certaines ne s’étaient côtoyées qu’une fois dans leur vie (pendant le confinement). Mais toutes avaient comme point commun une personne, ciblée par la DGSI depuis son retour du Rojava en 2018 où il avait participé à la lutte contre DAECH. Continuer la lecture de Affaire du 8 décembre : c’est quoi ? – Soutien812

Gaz lacrymogène, des larmes en or – Anna Feigenbaum

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Le texte sur le Monde Diplomatique

Comme les manifestants français — ceux de Mai 68, mais aussi ceux qui se mobilisent pour la « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes ou contre la sélection universitaire à Nanterre —, les protestataires du monde entier font une expérience commune : l’inhalation de gaz lacrymogène. En un siècle, cette arme présentée comme inoffensive s’est imposée comme l’outil universel du maintien de l’ordre.

Contrairement à d’autres marchés, l’industrie du maintien de l’ordre ne craint ni les troubles sociaux ni les crises politiques — bien au contraire. Les révoltes du « printemps arabe » en 2011 et les manifestations qui ont ébranlé le monde ces dernières années ont fait exploser les ventes de gaz lacrymogène et d’équipements antiémeute. Carnets de commandes en main, les commerciaux sillonnent la planète. Des armées d’experts se tiennent à l’affût du moindre frémissement populaire pour conseiller fabricants et acheteurs sur les bonnes affaires du jour. Le gaz lacrymogène est sans conteste leur produit-vedette : universellement considéré par les gouvernements comme le remède le plus fiable et le plus indolore à la contestation sociale, comme une panacée contre le désordre, il ne connaît ni frontières ni concurrence. Continuer la lecture de Gaz lacrymogène, des larmes en or – Anna Feigenbaum

Rendre la police obsolète – 1 de Kristian Williams

Lien vers la brochure en pdf : Kristian-Williams

Lire le texte original (anglais) sur AK Press (UK)

Texte de la brochure :

Traditionnellement, à la fin d’un livre comme celui-ci, on termine par des recommandations sur ce qui pourrait rendre la police plus efficace, efficiente, moins corrompue, moins violente, etc. Ces recommandations s’adressent presque toujours aux législateurices et aux administrateurices de la police. Elles sont d’ordinaire plus techniques que politiques, c’est-à-dire qu’elles offrent un avis détaché sur ce qui, dans le sens le plus général du terme, constituent les moyens de la police – les stratégies de patrouille, de contrôle des foules, les techniques d’interrogatoire, les politiques d’usage de la force, les organigrammes, les mécanismes de contrôle interne, les moyens d’améliorer le moral des troupes, la discrimination positive – sans interroger (ni souvent même identifier) les objectifs de la police. Elles ne soulèvent pas de grandes questions sur le rôle de la police dans la société, sa nécessité ou les alternatives qui pourraient y exister.

J’approche cette conclusion d’un tout autre angle. Mes recommandations ne s’adressent pas aux personnes au pouvoir, mais au public. Elles sont volontairement politiques et évitent l’aspect technique. J’ai, au cours de ce livre, inspecté le rôle de la police, ce qu’il implique pour la démocratie et la justice sociale, et questionné à quoi servent les flics. Je vais maintenant brièvement considérer la question : est-ce que l’on peut se passer de la police ?

Remettre en cause les évidences

Dans son essai « La Manufacture du consentement », Noam Chomsky conseille : « Si vous voulez apprendre quelque chose sur le système de propagande, regardez bien les critiques et leurs présupposés tacites. C’est ce qui constitue typiquement les doctrines de la religion d’état. » Ayant cela à l’esprit, c’est intéressant de noter ce que les universitaires n’admettent pas, les possibilités qu’iels laissent hors de leur champ d’étude. Dans la bibliographie « sérieuse », le fait que la police soit une composante nécessaire de la société moderne est un présupposé presque universel.

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Abolir la police ? Pour les militant.es de terrain, c’est moins absurde qu’il n’y paraît.

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Lire le texte original (anglais) sur TransformHarm.org

Texte de la brochure :

Avant ce moment sur Fox News, Jessica Disu ne s’était jamais considérée comme étant une abolitionniste de la police. Mais le 11 Juillet, elle était sur une chaîne nationale, parmi 29 autres personnes assemblées par Megyn Kelly pour débattre des meurtres récents de Alton Sterling, Philando Castile et de plusieurs officiers de police de Dallas.

« J’avais l’impression que cela allait être une discussion riche et productive, même s’il s’agissait de Fox News », dit Disu, âgée de 27 ans, qui s’identifie comme une ‘activiste pacifiste et artiste de rap humanitaire’ et qui prend part à diverses associations pour les jeunes des quartiers sud de Chicago. Elle avait préparé son discours avant l’émission : « Ce devrait être illégal pour un agent de police de tirer sur un civil. C’était le message que je voulais faire passer. »

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Abolir la police – A sa place, instaurons l’égalité sociale, économique et politique pleine et entière.

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Lire le texte original (anglais) sur TransformHarm.org

Texte de la brochure :

Il y a quelques semaines, il y a eu une fusillade dans mon immeuble. Cinq coups sont partis au total, ne faisant heureusement aucun.e blessé.e. J’étais chez moi lorsque cela s’est produit, mais j’habite au troisième, loin de la cible du tireur. Les jeunes d’en-bas, qui traînent dans le couloir presque tous les jours pour boire, fumer, raconter de la merde et vendre de l’herbe ont été suivi.es jusqu’à chez eulles par une de leurs embrouilles. Ce soir-là, je me souviens d’avoir entendu l’un d’eux crier « Iels m’ont eu, bro ! » – mais il semble que cela ait été dû au choc de la fusillade et à l’explosion de porte vitrée de l’immeuble qui lui ont fait croire qu’il était touché. Cela faisait peur.

Cependant, ce qui fait davantage peur encore, c’est le fait que presque tous les soirs depuis la fusillade il y a eu soit une voiture de police, garée de l’autre côté de la rue avec les lumières des gyrophares allumées, soit 2 flics de garde devant mon immeuble, juste devant les marches. C’est cette mesure qui est censé prévenir d’autres actes de violence, mais la présence de la police m’effraie davantage que les jeunes qui vendent de la drogue et les coups de fusil.

Un jour, en rentrant dans mon immeuble, en évitant de croiser le regard des deux agent.es, j’ai entendu l’un.e d’eulles dire à l’autre : « Tu veux faire une verticale ? » alors que je mettais mes clefs dans la serrure l’entrée. Une ‘verticale’, c’est quand la police entre dans un immeuble et vont de haut en bas, à la recherche de toute activité potentiellement criminelle. Je me souviens que c’est dans ces circonstances qu’est mort Akai Gurley.

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Les antinucléaires face à la surveillance 1/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard

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Texte de la brochure :

Des dizaines de personnes placées sur écoute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique : l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse, selon les documents qu’ont consultés Reporterre et Mediapart.

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Des visages pris dans une toile de flèches et de diagrammes. Sous chaque photo : date et lieu de naissance, surnom, organisation. Les individus sont regroupés en « clans », reliés à des lieux et à des côtes du dossier d’instruction. Certains visages sont grossis, d’autres réduits à la taille d’une tête d’épingle. Certaines personnes ont droit à une photo, d’autres apparaissent sous une forme de pictogramme – bleu pour les hommes, rose fuchsia pour les femmes.

Ce schéma a été réalisé par la cellule d’analyse criminelle Anacrim de la gendarmerie nationale. Son logiciel, Analyst’s notebook, permet de visualiser les liens entre des personnes via leurs numéros de téléphone, des lieux, des événements. Cette technique est habituellement utilisée pour résoudre des crimes particulièrement graves : elle a récemment ressorti l’affaire Grégory des ténèbres judiciaires, et est actuellement utilisée dans l’enquête sur le tueur multirécidiviste Nordahl Lelandais. Continuer la lecture de Les antinucléaires face à la surveillance 1/3 – Marie Barbier et Jade Lindgaard