L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

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Émancipation et égalité : une généalogie critique sur le site de Contretemps
La vidéo de l’intervention de Joan W Scott au colloque « Penser l’émancipation »
L’émancipation comme concept politique dans les luttes féministes et queers sur le site de Contretemps

Émancipation et égalité :
une généalogie critique

Joan W Scott
Traduction de Claude Servan-Schreiber
Paru sur Contretemps – Mars 2014

Dans cette contribution au colloque Penser l’émancipation[1], qui s’est tenu en février 2014 à Nanterre, la théoricienne féministe Joan W. Scott revient sur les usages racistes de l’émancipation sexuelle dans les dernières décennies. Elle retrace les origines de cette dérive dans la récupération néolibérale de la rhétorique de la libération sexuelle. Réaliser son désir sexuel est devenu une condition pour accéder à la citoyenneté ; dès lors, la répression sexuelle est corrélativement le stigmate permettant d’exclure des groupes sociaux du droit à avoir des droits, les musulmanes en particulier. Le texte de Joan W. Scott est un avertissement contre les dangers d’une vision libérale de la démocratie sexuelle. Continuer la lecture de L’émancipation – Joan W Scott & Cornelia Möser

Mise au ban des partis politiques – André Breton & Note sur la suppression générale des partis politiques – Simone Weil

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Le texte d’André Breton : manuscrit – sur Combat
Le texte de Simone Weil sur Wikisource

Mettre au ban les partis politiques

André Breton

Paru dans Combat – Avril 1950

*
Aux plus sombres jours de 1940, lorsque la conscience et la morale de ce pays atteignaient le niveau le plus bas, l’analyse même sommaire des événements mettait en évidence la carence des partis politiques. Certes, on pouvait s’affliger du silence, voire de l’attitude ambiguë qu’observaient ceux qui, dans les décades antérieures, avaient été tenus ici pour les maîtres de l’intelligence : chez eux, le courage ne se montrait pas à la même hauteur. Mais si quelque chose d’autre pouvait être frappé de dérision, c’étaient les luttes de « doctrines » qui s’étaient donné cours avant la catastrophe et dont témoignaient sordidement aux murs quelques débris d’affiches électorales. Continuer la lecture de Mise au ban des partis politiques – André Breton & Note sur la suppression générale des partis politiques – Simone Weil

La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

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Le texte sur le site Les Mots Sont Importants

L’approche historienne de la mémoire, qui se développe en France à partir du milieu des années 1970[1], s’est fondée sur la division entre histoire et mémoire. Appréhendant la mémoire « en creux » par rapport à l’histoire et considérant avant tout celle-ci comme le creuset des falsifications du passé, les historiens qui ont participé de ce mouvement ont opposé une histoire supposée savante, critique et porteuse de vérité, à une mémoire considérée comme affective, mythique et mensongère, dans laquelle il s’agirait d’identifier la trace des manipulations du passé et la subjectivité des individus (Lavabre, 2007[2]).

Penser cette opposition à partir des mémoires féministes permet de mettre en évidence les fondements genrés de cette distinction, ainsi que les spécificités des mémoires minoritaires[3]. En effet, femmes et hommes ont-ils les mêmes rapports au passé, et surtout leurs récits du passé ont-ils les mêmes possibilités d’accès au statut de vérité ? L’histoire des minoritaires peut-elle ainsi se défaire de la mémoire ? Enfin, les mémoires des groupes minoritaires peuvent-elles émerger dans les mêmes espaces, et avec les mêmes mots, que les récits du passé des groupes majoritaires ? Continuer la lecture de La mémoire est-elle une affaire de femmes – et l’histoire, une affaire d’hommes ? – Marion Charpenel

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 3/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am
Quelques textes de Ba Jin traduits par Angel Pino

Cet article fait suite à deux articles de présentation de l’anarchisme chinois que nous avions publiés il y a quelques mois [disponibles sur tarage.noblogs.org – nde].  Cette semaine, Agathe Senna nous présente Ba Jin, écrivain anarchiste chinois (1904-2005)

« La tragédie des intellectuels chinois, je n’ai pas pu y échapper. »[1]

A sa mort en 2005, Ba Jin (巴金) est couronné par la presse du monde entier et par Pékin comme « géant de la littérature chinoise » ; mais avant d’être un écrivain à succès, Ba Jin est aussi et surtout, un penseur politique, un intellectuel, un défenseur infatigable des idées anarchistes et des libertés fondamentales. Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 3/4 – Agathe Senna

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am
Le site autour de La revanche des femmes par les éditions de l’Asymétrie

Cet article fait suite à la présentation de l’anarchisme chinois que nous avions publiée il y a quelques semaines [disponible sur tarage.noblogs.org – nde]. Cette semaine, Agathe Senna nous présente He-Yin Zhen (1884 – ca. 1920), essayiste et théoricienne féministe et anarchiste.

« En Chine, depuis la nuit des temps et jusqu’à aujourd’hui, c’est un système profondément inégalitaire qui a été instauré, un système de maintien de femmes-esclaves. Depuis les temps les plus reculés, lorsque les hommes posent les yeux sur les femmes, c’est avec le même regard qu’ils contemplent
les esclaves et les servantes »[1] Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 2/4 – Agathe Senna

Petite histoire de l’anarchisme chinois – 1/4 – Agathe Senna

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Le texte sur lundi.am

Premier épisode d’une petite série consacrée à l’anarchisme chinois. Ces petits articles sont des aperçus historiques, loin d’être exhaustifs, dont l’objectif est d’essayer de sortir des poubelles de l’Histoire un moment politique important. Pour commencer, un premier résumé général et chronologique… Dans les prochains articles, des sujets plus précis seront explorés (He Zhen, paroles d’une anarcho-féministe chinoise ; la pensée politique de Ba Jin ; censures et réécritures). Aussi, c’est important de retenir qu’ici on ne parle que de l’histoire de l’anarchisme dans la première moitié du XXe (où l’on en trouve des traces importantes), et non de l’anarchisme chinois en général, ou de ses influences, après 1949 et aujourd’hui. Ce qui ne veut pas dire que ce mouvement et ses idées « n’existent plus »… Continuer la lecture de Petite histoire de l’anarchisme chinois – 1/4 – Agathe Senna

Théorisation de l’accumulation primitive dans L’Impérialisme et dans La condition de l’homme moderne : Hannah Arendt, lectrice de Rosa Luxemburg — Laura Aristizabal Arango

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Lire le texte original (anglais) sur Les Cahiers du GRM

Texte de la brochure :

L’évidence d’un héritage

En 1948, paraît L’Impérialisme, deuxième tome des Origines du totalitarisme dans lequel Arendt étudie les causes et les mécanismes de la politique impérialiste européenne de la fin du 19e siècle en tant qu’elle constitue à ses yeux, au même titre que l’antisémitisme, l’un des éléments structurels du totalitarisme. Les études qui portent sur ce tome des Origines du totalitarisme ont relevé qu’Arendt construit son étude de l’impérialisme en héritant des thèses que Rosa Luxemburg avance dans L’accumulation du capital (1913) à propos de l’accumulation primitive du capital. Cette évidence vient des textes mêmes d’Arendt : non seulement dans L’Impérialisme Arendt mentionne les « brillantes recherches de Luxemburg à propos de la structure politique de l’impérialisme » mais, en outre, en 1966, Arendt consacre un texte-hommage à Rosa Luxemburg, dans lequel elle affirme, contre les critiques marxistes « orthodoxes » de Luxemburg, que L’accumulation du capital était une « description éminemment fidèle des choses telles qu’elles se produisaient en réalité ». Par la suite, de nombreux·ses commentateur·rices ont rappelé la dette d’Arendt vis-à-vis de la compréhension luxemburgienne de l’accumulation primitive. Pour n’en citer que quelques-un·es : Elisabeth Young-Bruehl remarque dans la biographie qu’elle consacre à Hannah Arendt (1999) que les thèses de Luxemburg sur l’impérialisme étaient pour Arendt un outil théorique non seulement dans la compréhension de l’impérialisme européen de la fin du 19siècle mais aussi dans celle de l’impérialisme américain au Vietnam et en Amérique latine ; David Harvey, quant à lui, situe ses thèses sur « l’accumulation par dépossession » dans une généalogie qu’il fait remonter à Rosa Luxemburg et à Hannah Arendt ; pour sa part, Anne Amiel rappelle que dans L’Impérialisme Arendt dialogue avec « l’historiographie marxienne – à commencer par Rosa Luxemburg envers laquelle elle est débitrice ».

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