Fraude électorale – Frédéric Lordon

Attention : Cette critique de l’électoralisme par Frédéric Lordon ne signifie pas qu’il appelle à systématiquement ne pas faire usage du vote. En effet, il en est fort critique, mais cela n’implique pas pour lui de ne pas évaluer la situation du vote et en certains cas il est pour voter mais sans en avoir des attentes délirantes. C’est ainsi que le 15 juin 2024, alors que le RN (Rassemblement National) était présenti comme ayant potentiellement la majorité absolue à l’assemblée nationale, il a publié Sale tartine.

Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

La brochure page par page (lecture sur écran) Plus blanc que blanc
La brochure au format livret (pour impression) Plus blanc que blanc_livret
Le texte sur le site de la revue Stoff

Cette enquête empirique et théorique propose une critique de l’idée d’un « nouvel » antisémitisme en France étranger à l’antisémitisme historique. En replaçant l’antisémitisme dans le tissu des rapports sociaux actuels et passés, il s’agit de considérer les attaques de juifs en tant que juifs comme une forme spécifique de racialisation. Cela passe par une confrontation aux essais qui conçoivent l’antisémitisme de notre temps soit comme une révolte mal formulée, soit comme un anticapitalisme inabouti.

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Le meurtre de Mireille Knoll, suivi par la « marche blanche », contemporaine de la litanie raciste et conser­vatrice du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme »[1], puis l’affaire Finkielkraut pendant une manifestation de gilets jaunes[2], ont été l’occasion de nouvelles instru­mentalisations de la question de l’antisémitisme. Ces événements hyper médiatisés, sorte de catharsis de la bonne conscience bourgeoise, offrent l’occasion pour politiciens, intellectuels et représentants associatifs de faire valoir leur conception de l’identité française et de la République face à ces autres, ces barbares. C’est ainsi que, coupée de l’histoire effective de l’antisémitisme, la lutte contre celui-ci devient une marque d’intégration, un lieu de cristallisation de valeurs morales et politiques, y compris pour le Rassemblement National que l’on retrouve, farce de l’histoire, aux côtés des marcheurs. Ainsi instrumentalisé, l’antisémitisme devient dans ces discours et ces pratiques un moyen d’opposer les juifs français, intégrés et aimés par la République, à leurs « concitoyens musulmans », minoritaires non-in­tégrés, voire essentiellement incompatibles avec les valeurs « judéo-chrétiennes » de l’Europe. Cette mise en opposition des minoritaires produit des confusions politiques innombrables, notamment la nouvelle préten­tion à défendre les juifs de la part de leurs agresseurs historiques de longue date : la droite et l’extrême-droite. Continuer la lecture de Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme – stoff

Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

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Lire le texte sur le site de Contretemps

Alors que s’est récemment finie la campagne de dons pour sauver les Éditions sociales et La Dispute et leur permettre de se développer[1], la rédaction de Contretemps a souhaité leur donner la parole, pour nous en dire plus sur les raisons de cette initiative mais aussi sur l’histoire, les lignes et les activités des deux maisons d’édition.

Dans cet entretien avec trois membres de l’équipe éditoriale et de gestion, Clara Laspalas et Noémie Brun (éditrices, aux côtés de Marina Simonin) et Alexis Cukier (philosophe qui contribue bénévolement à la coordination éditoriale), il est donc question notamment des conditions matérielles de l’édition critique indépendante, du slogan « Make marxisms great again » et plus particulièrement des collections GEME et Découvrir des Éditions sociales.

On y aborde également la ligne éditoriale de La Dispute et notamment des collections « Le genre du Monde » et « Travail et salariat », ainsi que des rapports entre marxisme et sciences sociales critiques. Au final, il s’agit aussi de faire mieux connaître le travail d’édition, et d’en comprendre les spécificités quand ce travail est conçu pour armer les luttes et contribuer à l’émancipation.  Continuer la lecture de Editer les marxismes et les sciences sociales pour armer les luttes – Alexis Cukier, Noémie Brun et Clara Laspalas

4 problèmes du mouvement en faveur du bien-être animal – G. Francione


Un certain nombre de lecteurs m’ont demandé d’écrire quelque chose qu’ils pourraient télécharger et utiliser en guise de courte réponse à offrir aux défenseurs des animaux qui font la promotion de l’approche en faveur du bien-être animal (welfarisme) et qui ne comprennent pas pourquoi cette approche est incohérente avec la position droits/abolitionniste. J’espère que ce qui suit sera utile.

Il y a au moins quatre problèmes soulevés par l’approche bien-êtriste (welfariste) de l’éthique animale. Continuer la lecture de 4 problèmes du mouvement en faveur du bien-être animal – G. Francione

La Confédération Générale du Travail – Émile Pouget

Logo de la CGT française des débuts

Ce texte a peu plus de 100 ans. Pourtant, il reste en bonne partie d’actualité. C’est un classique du syndicalisme de classe.

Si vous vouliez continuer sur cette lancée, il y a : Émile Pouget, L’action directe et autres écrits syndicalistes (1903-1910), éditions Agone, 2010.

La justice internationale dans le chaudron de Gaza – Anne-Cécile Robert

Pour lire sur écran : La justice internationale dans le chaudron de Gaza
Pour imprimer : La justice internationale dans le chaudron de Gaza_Livret
Sur le site du monde diplomatique

Les tribunaux internationaux se sont rarement trouvés à ce point sous le feu des projecteurs. Les deux procédures ouvertes à La Haye concernant Gaza — l’une contre l’État d’Israël, l’autre contre deux de ses dirigeants et ceux du Hamas — illustrent les fractures d’une géopolitique bouleversée. Continuer la lecture de La justice internationale dans le chaudron de Gaza – Anne-Cécile Robert

Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

La brochure en pdf page par page (pour lecture sur écran) : Tour de France et lutte des classes
La brochure en pdf imposé (pour impression) : Tour de France et lutte des classes_livret
Le premier texte sur le site de Ballast
Le texte original (en anglais) sur le site de Tribune

Tour de France et lutte des classes

Charlotte Jones
Paru dans Tribune – Juillet 2022
Traduit par la rédaction de Ballast – Juin 2024

Élections législatives obligent, le départ du Tour de France dans quelques jours ne fera pas les gros titres cette année. Si la course a perdu de son lustre à cause des scandales de dopage qui ont marqué le cyclisme ces dernières décennies, elle reste pourtant massivement suivie et garde sa réputation de grand événement populaire. Depuis sa création en 1902, elle anime chaque début d’été et draine les foules au bord des routes, sur les pentes d’un col ou à l’arrivée d’une étape. Dans un article publié dans Tribune[1] que nous traduisons, Charlotte Jones revient sur l’histoire de la course et, à rebours de la neutralité revendiquée par ses organisateurs, elle l’affirme : le Tour de France est politique. Continuer la lecture de Tour de France et lutte des classes – Charlotte Jones suivi de Le tour de France comme épopée – Roland Barthès

Sale tartine / Sur les législatives 2024 – Frédéric Lordon

Avertissements

Chaque texte publié ici n’a pas l’approbation de toutes les personnes qui y participent. En fait, même l’adaptation d’un texte par une ou plusieurs personnes n’a pas pas forcément l’approbation de la ou les personnes adapteuses. Un simple intérêt suffit, et évidemment que ça respecte la vague ligne générale.

Au vue du contexte particulier (à savoir la fascisation en France et le Rassemblement National qui va vraisemblablement faire un bon score aux législatives), des propos d’actualité qui sont tenus dans la présente brochure (une critique de l’anti-électoralisme de principe et un appel à voter) et la présentation que nous en faisons, ces avertissements nous semblaient nécessaires. À bon·ne entendeur·e.

Présentation

En France, mais aussi plus généralement en Europe et pas que…, la fascisation progresse. Ça se fait sur fond de crise de la configuration actuelle du capitalisme, dont l’écologie n’y occupe pour le moment qu’une place mineure, du moins à minima en « Occident » / dans le « Nord global ». Sur son blogue « La pompe à phynance » hébergé par Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon avait déjà dédié spécifiquement plusieurs articles à ce propos pour le cas de la France : « Cap au pire », 10 novembre 2020 ; « Fury room », 22 mai 2021 ; « Sont-ils fous ? », 4 avril 2023 ; « Krach symbolique », 20 avril 2023 ; « De la république policière à la république fasciste ? », 26 juillet 2023 ; « Catalyse totalitaire », 15 octobre 2023 ; « Clarification », 17 janvier 2024.

Le 8 et 9 juin, se sont tenus en France les élections pour l’Union Européenne capitaliste. Le Rassemblement National (RN), anciennement Front National (FN), le parti historique d’extrême droite au sein de la 5e république bourgeoise de France, en a été le grand vainqueur avec un peu plus de 30%. La seconde liste, celle du parti présidentiel d’Emmanuel Macron (LREM / Renaissance), a fait plus de 2 fois moins, avec peu moins de 15%. Avec presque 14%, il y a ensuite eu la pseudo-gauche « socialiste » derrière Raphaël Glucksmann. La vraie gauche parlementariste, La France Insoumise (LFI) menée par Jean-Luc Mélenchon et avec là Manon Aubry comme figure de proue, a fait un peu moins de 10%. En non-négligeable, c’est suivi par le parti historique de droite (RPR-UMP-LR), ensuite par la pseudo-écologie (EELV), enfin par l’extrême droite bien dure (Reconquête, parti d’Éric Zemmour, avec là Marion Maréchal-Le Pen, qui a été éjectée juste après). La sociologie des élections européennes est certes particulière, tout comme les motivations pour cette élection, mais ces presque 40% pour des partis d’origine d’extrême droite sont tout de même un signe net de bifurcation.

Suite à ça, pour tenter de ré-affirmer son autorité, le président Emmanuel Macron a dissout l’assemblée nationale (AN) et donc déclenché des législatives extra-ordinaires. C’est à partir de cette situation et de ce coup de poker que Frédéric Lordon s’exprime ici.

Le texte (enfin !)

Pourquoi le véganisme ? – G. Francione et A. Charlton


Nous allons défendre ce qui peut apparaître comme une position controversée : que le refus moral de la viande, des produits laitiers, des œufs et de tout autre produit d’origine animale en tant qu’alimentation est en fait inhérent à la morale commune concernant les animaux. C’est-à-dire que si vous désapprouvez l’idée que les animaux sont des choses n’ayant aucune valeur morale, vous avez l’obligation morale d’adopter une alimentation végétale. Et vous n’avez même pas besoin de comprendre la théorie des droits des animaux pour cela.

Commençons par l’hypothèse suivante : vous rencontrez Fred, qui prend du plaisir à infliger douleur et souffrance aux animaux. Fred détient un grand nombre d’entre eux dans son sous-sol. Il y descend régulièrement pour leur causer de la souffrance physique, de la peur et de l’anxiété avant de les tuer. Mis à part cela, Fred est une personne charmante ; son penchant pour l’assassinat d’animaux n’affecte en aucune façon ses relations avec les autres humains. Lorsqu’on lui demande pourquoi il agit ainsi, Fred explique qu’il en tire du plaisir et de l’amusement. Continuer la lecture de Pourquoi le véganisme ? – G. Francione et A. Charlton

Le syndicalisme d’industrie – CSR