La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

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Dans l’imaginaire collectif, la boxe a longtemps été associée à des images de salles sombres où résonnent le bruit des coups sur les sacs, tandis que des corps transpirent à la lumière des néons. Aujourd’hui, les salles de sport proposent sa pratique sous des modalités variées à un public issu des classes moyenne ou aisée, qui veut se maintenir en forme, ou dans le cadre de cours d’autodéfense. Malgré tout, la boxe reste une activité sportive bien ancrée dans les classes populaires. Par l’engagement qu’elle demande et la dureté de la pratique, elle fait écho à des conditions de vie difficile, qu’elle aide à affronter. Face à sa récupération marchande et à la tentative de la vider de son caractère subversif, le journaliste Selim Derkaoui défend pour sa part un sport « au service des combats que l’on mène à plusieurs ». Dans Rendre les coups — Boxe et lutte des classes[1], qui paraît ces jours-ci au Passager clandestin, il rend hommage à la boxe populaire, celle que pratiquait son père et qu’il est allé rencontrer à Aubervilliers, Pantin ou dans la banlieue de Caen. Nous en publions un extrait. Continuer la lecture de La boxe, ce sport de prolétaires – Selim Derkaoui

Un jour nous vaincrons – Zehra Doğan

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Texte de la brochure :

Le projet anticapitaliste porté par le mouvement révolutionnaire kurde reste méconnu — quand il n’est pas ignoré, y compris de la plupart des formations féministes et antiracistes européennes[1]. Il présente pourtant la singularité de placer l’émancipation des femmes au cœur de sa théorie et de sa pratique : « le principe fondamental du socialisme est de tuer le mâle dominant », c’est là son mot d’ordre le plus fameux. Zehra Doğan, 30 ans, est l’un de ses multiples visages. Née en Turquie, cette jeune artiste-peintre a été incarcérée en 2017. 600 jours de prison pour avoir réalisé un dessin évoquant la répression militaire du régime d’Erdoğan et diffusé le témoignage d’un enfant sur sa page Facebook. Sa correspondance avec la cofondatrice du magazine libertaire Kedistan a récemment paru aux Éditions des femmes : Nous aurons aussi de beaux joursNous en publions quelques extraits de notre choix.

 

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Pour une anthropologie anarchiste – extraits – David Graeber

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Texte de la brochure :

La démocratie fondée sur le principe de majorité était essentiellement, à l’origine, une institution militaire.

L’idée que ce soit la seule forme démocratique qui compte comme «démocratie» est bien sûr un préjugé propre à l’historiographie occidentale. On apprend habituellement que la démocratie est née dans l’Athènes ancienne ; comme la science ou la philosophie, c’est une invention grecque. Ce que cela signifie n’est jamais tout à fait clair. Sommes-nous censés croire qu’avant les Athéniens, il n’est jamais vraiment arrivé à personne, nulle part, de réunir tous les membres de sa communauté, afin de prendre des décisions communes de façons à ce que chacun ait son mot à dire ? Ce serait absurde. Il est évident qu’il y a eu un grand nombre de sociétés égalitaires au cours de l’histoire — dont plusieurs étaient de loin plus égalitaires qu’Athènes et dont plusieurs ont dû exister avant 500 av. J.-C. — et, bien évidemment, elles devaient disposer d’une procédure quelconque pour prendre des décisions sur les questions importantes pour la collectivité. Et pourtant, pour une raison ou pour un autre, on présume toujours que ces procédures, quelles qu’elles soient, ne peuvent pas avoir été, à proprement parler, «démocratiques». Continuer la lecture de Pour une anthropologie anarchiste – extraits – David Graeber